Anthony Aliso, producteur de cinéma, est retrouvé dans le coffre de la Rolls où il a été abattu. L’inspecteur Harry Bosch pense à une exécution mafieuse, mais les spécialistes de Cosa Nostra lui affirment que non, contre toute évidence… Plus curieux encore, l’emploi du temps d’Aliso fait apparaître qu’il aurait dû être à Las Vegas lorsqu’il a été tué. Enfin, sa veuve n’a pas l’air autrement bouleversée par sa mort… Vengeance d’épouse bafouée ? Règlement de comptes impliquant de gros bonnets de la police ? La question se pose d’autant plus fort que personne ne semble pressé d’aider l’inspecteur dans son enquête.
Le cadavre dans la rolls est encore un opus réussi de la série consacrée à Harry Bosch par Michael Connelly. Chronologiquement, ce polar se situe juste entre Le dernier coyote et L’envol des anges, deux enquêtes d’un de mes Harry préférés que je n’ai pas lues.
Celui-ci vient de réintégrer la Brigade des Vols et des Homicides, et c’est sa première affaire depuis un an ; il fait équipe avec Jerry Edgard et, pour la première fois, avec Kiz Rider. Ceci étant, il est toujours aussi talentueux, intuitif et conscient de sa mission, très humain également. L’enquête qu’il dirige va le mener sur différents sentiers, qu’il explorera avec ses co-équipiers ; ils croiseront le chemin de différents services de police, mettant une fois encore en lumière les arcanes complexes de ceux-ci, qu’ils soient politiques, territoriaux…
C’est passionnant, car l’intrigue a été mitonnée aux petits oignons, qu’elle réserve rebondissements et surprises qui auront prise aussi bien professionnellement qu’intimement sur les différents acteurs de ce polar. Parce qu’aussi Michael Connelly explore plusieurs aspects de la société américaine (les quartiers résidentiels sécurisés -bunkerisés ?-, le blanchiment d’argent), et que Bosch se frottera une nouvelle fois au FBI avec qui, décidément, les relations sont difficiles.
Ca bouge bien, les protagonsistes ont de l’épaisseur et de la nuance, on ne s’ennuie pas une seconde et si j’ai entrevu une partie de la vérité, la lumière ne m’a été apportée qu’à la fin, par l’auteur, sur un joli plateau d’argent, lorsque l’inspecteur principal du LAPD dénoue pour nous les fils d’un écheveau entremêlé et tortueux, dans un dénouement… mortel !
Bref : un Connelly comme je les aime avec un Harry Bosch aux commandes comme je l’aime !
Le petit plus : Même si je ne les lis pas dans l’ordre chronologique, j’apprécie vraiment de découvrir à chaque fois de nouveaux aspects chez ce héros sombre.
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