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Archives pour la catégorie Romans noirs, thrillers, espionnage


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Darling Jim, de Christian Mork

darling jim christian mork

Lorsqu’on retrouve Moira Hegarty et ses deux nièces, Fiona et Roisin, assassinées sauvagement, les habitants sont sous le choc. Ces meurtres demeurent un mystère jusqu’au jour où Niall, le jeune postier du village, récupère une enveloppe contenant le journal intime de Fiona. C’est en lisant son histoire qu’il découvre l’existence de Jim Quick : un seanchai, conteur de légendes irlandaises. Il comprend vite que Jim, au charme vénéneux, sème la mort sur sa route.Mais y aurait-il un lien entre son passage dans les villes et la disparition de jeunes filles? Quel est cet homme-loup dont il narre les méfaits, le soir, dans les pubs enfumés ?

 

J’ai adoré ce policier à nul autre pareil. L’ambiance y est magnifique, entre légendes irlandaises, pubs envahis par les vapeurs d’alcool, la chaleur des corps en sueurs et la fumée de clopes, fraternité indissoluble entre trois soeurs, folie et meurtres passionnels. Le romancier s’est inspiré d’un fait divers, qu’il a légèrement déformé pour construire cette formidable intrigue, sans fausse note, et cette atmosphère envoûtante.

 

Tout y est passionnant ! Par le procédé de journaux intimes à l’intérieur desquels le conte a sa place et entrecoupés d’une narration d’une enquête amateur d’une facture plus « classique », Darling Jim est un roman à plusieurs voix qui nous dévoile une histoire où l’on connaît les coupables. Son intérêt repose, non pas sur la façon dont ceux-ci vont être punis (ne vous attendez d’ailleurs pas à une leçon sur la justice), mais sur les relations entre les personnages et la manière dont un drame affreux se noue inéluctablement…

 

Il est difficile de lâcher la lecture de Darling Jim, tant sa séduction est grande, à l’image des soeurs Walsh, de Jim Quick le seanchain ou de la verte Irlande qui recèle nombre de mythes. Les différents acteurs de ce roman très noir -illuminé par la magie du conte- sont attachants, il est compliqué d’en vouloir aux uns et aux autres des protagonistes de cette tragédie. Christian Mork nous les rend si humains et si vivants. Et c’est peut-être en cela que réside la vraie réussite de ce polar : teinté de fantastique certes, il nous raconte la vie tout simplement, et est criant d’une sincérité désarmante aussi bien dans la narration du jeune postier que dans les journaux intimes.

 

Bref : un grand roman, très touchant !

 

Le petit plus : La légende des loups est magnifique, je l’ai savourée tout du long…

 

 

darling jim christian mork  darling jim christian mork darling jim christian mork

 

Double blanc, de Yasmina Khadra

double blanc yasmina khadra

Le tonnerre éructe de toutes ses forces dans la nuit. De temps à autre, les lumières éblouissantes de l’éclair ricochent sur le bas quartier, peuplant les recoins de visions cauchemardesques. Il est vingt-deux heures, et pas un chat ne se découvre assez de cran pour se hasarder dans les rues. C’est l’heure où les gens s’autoséiquestrent pour se forger des alibis, la conscience cadenassée, un sommeil opaque sur les yeux. Le moindre friselis est perçu comme un cri d’agonie. Alger retourne en enfer.

 

Après Morituri (qu’hélas, ma médiathèque ne possède pas !), Double blanc est le second volet des enquêtes du Commissaire Llob dans l’Algérie en guerre intégriste. C’est la première fois que je lis Yasmina Khadra, et je me demande comme on a pu croire que l’auteur était une femme. Car voilà une écriture masculine, virile au possible ! Peut-être le genre y est pour quelque chose, mais tout de même…

 

 C’est le Commissaire Llob qui narre son enquête placée sous le signe d’attentats terroristes à Alger. Langage imagé, sens des métaphores, analyse d’une société en plein désarroi, dans une ambiance permanente de danger, Yasmina Khadra nous fait vivre les heures sombres de son pays. Avec cruauté -l’auteur dit bien haut ce qu’il pense- et révolte, à travers son héros, il nous dit son dégoût du fondamentalisme, de la barbarie et aussi son admiration pour ceux qui résistent encore, tant à la peur qu’aux sirènes de l’intégrisme.

 

Llob mène une vraie investigation, passionnante, haletante et nous embarque à sa suite sans peine dans son univers, tout en exprimant un amour profond pour son pays. Les personnages sont nombreux : policiers, politiciens, chefs d’entreprise, indics et d’autres encore,  mais jamais on ne s’y perd : on adore  les humer, les goûter pour mieux découvrir l’Algérie, Alger et ses habitants.

 

Bref : un très bon roman policier, surprenant, servi par une écriture talentueuse, au ton acerbe et désabusé.

 

Le petit plus : Yasmina Khadra est une belle découverte encore une fois grâce à Pimprenelle ; je prolongerai sans nul doute le plaisir avec d’autres romans, tant de la série, qu’en allant faire un tour sur les blogs des autres participants à Découvrons un auteur.

 

Merci qui ? Merci à Véro de 100 et 1 qui, par ses différentes chroniques sur cet auteur, m’a donnée envie de le lire !

 

Et dedans ?

C’est vrai, nous sommes en Algérie. Et l’Algérie [...], c’est comme de l’or, plus on s’y frotte, plus elle brille. C’est un bled d’Erguez. Ca baisse la garde quelquefois, mais jamais la culotte. Et plus on l’accule, et mieux elle se défend.

Le soleil se complique l’existence derrière la stèle du Maqam. Il voudrait bien flirter avec les nuages mais il craint d’être pris en canard sauvage. Le ciel étale sa frousse bleue sur la baie frissonnante.Alger cuve son chagrin comme un clodo son vin frelaté. Ramassée sur elle-même, elle s’escrime à contenir ses soubresauts pour ne pas éclater. Dans mon bureau stressant, j’essaye vaguement de me noyer dans une tasse de café.

 Le cafetier nous ignore depuis son comptoir rudimentaire, une grimace obscène au milieu de sa barbe. C’est une espèce de créature rabougrie, au look de gargouille d’église, les épaules par-dessus la tête et les yeux globuleux. Il a tellement de poils sur la figure qu’on le croirait encagoulé. Bref, le genre d’énergumène à ne jamais montrer sans prévis aux personnes âgées, aux femmes enceintes et aux enfants bien éduqués.

 

double blanc yasmina khadra

22/50tour du monde

logo yasmina khadra   
 

 

Wonderland Avenue, de Michael Connelly

wonderland avenue michael connelly

Alors que Los Angeles en liesse célèbre la nouvelle année, un chien déterre un os d’enfant près de Wonderland avenue. Chargé de l’affaire, l’inspecteur Bosch découvre que le gamin, mort depuis une vingtaine d’années, était rossé régulièrement. Il s’agit évidemment d’un assassinat, mais pourquoi le corps a-t-il été enterré à la va-vite ? Une affaire insoluble sans le soutien de la ravissante Brasher, nouvelle recrue au charme qui ne laisse pas Bosch indifférent…

 

Je n’ai pas tenu bien longtemps avant de replonger dans les aventures d’un de mes flics préférés, Harry Bosch : une vraie junkie ! On a droit cette fois-ci à un roman douloureux, tant par le sujet choisi (le meurtre d’enfant) que par la tranche de vie d’Harry sur les quelques treize jours qui constituent le laps de temps « réel » de Wonderland Avenue. Il ne m’a fallu à moi qu’une petite nuit pour dévorer mon péché mignon… addiction quand tu nous tiens !


Il se fait littéralement trimbaler, notre inspecteur, tout comme nous, tâchant de boucler son affaire contre vents et marées, traversé d’intuitions, de doutes, de certitudes, butant contre des obstacles imprévus, jusqu’au dénouement final qui ferme la boucle (c’est tout ce que je dévoilerai, ce serait dommage de spoiler !). De plus, le passé de Bosch est toujours omniprésent, le piégeant là où il s’y attend le moins, et le lecteur avec ! 

 

Michael Connelly maltraite notre héros, en écho à d’autres maltraitances, dont il est question dans ce roman. Si nous n’assistons à rien de véritablement « trash », ce sont les souvenirs qui ont gardé une force de frappe étonnante, nous renvoyant à la face l’existence des uns et des autres… nous rappelant aussi à quel point l’indifférence, la peur sont des armes également.


Bref : un opus qui fait son effet, où tout semble n’être que miroir, mais où la réalité rattrape vite les personnages.

 

Le petit plus : c’est le volume qui marque le tournant pour Bosch, celui où il plonge dans des affaires oubliées… 

 

 

wonderland avenue michael connelly

 

 

Le phare, de P.D. James

le phare pd james

Au large de la Cornouailles anglaise, Combe Island abrite une Fondation destinée à permettre à des personnalités éminentes de venir jouir de la quiétude de ce lieu coupé du monde et se ressourcer à l’iode marin. Outre les résidents permanents – Emily Holcombe, dernière héritière des propriétaires de l’île, Rupert Maycroft, l’administrateur de la Fondation, Adrian Boyde, le comptable, Dan Padgett, le factotum, etc. -, Nathan Oliver, un écrivain de réputation mondiale, y séjourne régulièrement, accompagné de sa fille Miranda et de son secrétaire Dennis Tremlett. Alors que l’île accueille deux nouveaux visiteurs, l’un de ses habitants est retrouvé mort dans des conditions pour le moins suspectes. Chargé de mener une enquête aussi rapide que discrète, car Combe Island doit prochainement servir de cadre à un sommet international, le commandant Dalgliesh acquiert très vite la certitude qu’il s’agit d’un crime…

 

 Cela faisait très longtemps que je n’avais pas lu un roman de PD James, dont j’avais notamment beaucoup aimé L’île des morts. Ici, l’auteur renoue en quelque sorte avec le principe de ce dernier, en faisant d’une île isolée le théâtre d’une mort suspecte. C’est Adam Dalgliesh, héros récurrent d’une des reines du policier anglais, qui enquête, secondé par Kate Miskin, personnage secondaire attachant, et Benton-Smith que l’on découvre.

 

Servie par une belle plume, l’intrigue nous mène de personnage en personnage (au départ, les chapitres leur sont consacrés à tour de rôle, ce qui permet de bien situer les uns et les autres), plantant le décor, pour finalement nous ballader. Les rebondissements ne manquent pas, et les protagonistes lèvent peu à peu un coin du voile du mystère, chacun à leur manière.

 

Bien évidemment, ce roman policier est d’une facture plutôt classique, mais excellent ; l’essentiel repose sur des ressorts psychologiques et sur un récit habilement mené. On ne s’ennuie pas une seconde, pris au piège de comprendre le fin mot de l’histoire. PD James se fend d’un épilogue qui permet de prolonger le plaisir d’être avec ses personnages, nous ayant par ailleurs fait déjà partager dans le prologue et au cours de l’enquête, les bribes de vie des différents acteurs de son histoire, de quoi s’attacher à certains et à en exécrer d’autres !

 

Bref : Le Phare est un roman policier anglais particulièrement bien écrit (ah ! quelle langue !), qui a le don de tenir en haleine le lecteur.

 

Le petit plus : Adam Dalgliesh étant également poète, on pose un regard inattendu sur cet homme et son métier.

 

Un médecin sous la Régence # 2 : Le culte des dupes, de Dominique Muller

le culte des dupes dominique muller

Auteur de plusieurs biographies historiques remarquées et de romans cachant sous un cynisme apparent une sensibilité toute féminine, Dominique Muller a créé pour 10/18 un nouveau grand détective qui ne risque pas de passer inaperçu : le médecin Sauve-du-Mal, dont les enquêtes vont nous permettre de mieux connaître une époque fertile à plus d’un égard : la Régence. Epoque qui prête à tous les dévergondages romanesques avec, au premier plan, le personnage du Régent lui-même, et le climat de cynisme et de libertinage qui l’entoure. Et encore les figures imposées de son temps : empoisonnements, agiotages, rumeurs d’inceste, débauche. Dorures et ordures, parfums et saletés, raffinement du discours, plaisirs des corps : suivons Sauve-du-Mal des alcôves de la Cour aux bordels des faubourgs. « Que la fête commence » !

 

 

Ce roman classé policier est aussi un roman d’aventures, car il n’est pas sans rappeler un Alexandre Dumas, ce qui pour moi est gage de qualité. C’est bourré d’humour, d’humanité aussi, très bien documenté -l’auteure est historienne- et bien écrit : on s’y croirait à cette époque de la Régence, que pour ma part je connais mal. Fort heureusement, Dominique Muller ouvre son livre par une préface historique sur cette période, brève (de 1715 à 1723). C’est passionnant, car nuancé, intelligent, accrocheur en un mot.

 

 

Le culte des dupes est le deuxième volet des aventures du Dr Bonnevy, dit Sauve-du-Mal, chimiste du Régent, né juif (ce qu’il garde secret) hollandais ayant acheté ses « papiers de bon catholique » et qui s’adonne aux enquêtes non pas à ses heures perdues, mais tout entier quand l’innocence est menacée et que la duperie est aux commandes. Le personnage de ce médecin est loin d’être manichéen -tout comme le roman-, il a les deux pieds dans deux mondes (la noblesse et les petites gens), il est doué d’empathie -ce qui forcément déteint sur le lecteur !- et très humain.

 

 

On croise grâce à lui nombre de personnalités historiques mais également des personnages imaginaires, croqués à la perfection, le tout s’imbriquant comme un beau puzzle dans une intrigue qu’on a plaisir à suivre. Le tout est de savoir comment le détective amateur arrivera à en dénouer les fils, à la manière d’un Columbo du 18ème siècle, car on connaît les méchants, ainsi que les tenants et les aboutissants du mystère.

 

 

Dominique Muller en profite pour égratigner le pouvoir, les riches et leur futilité jusqu’à la stupidité, la religion hypocrite car plus soucieuse de son image que de spiritualité. Si elle n’épargne pas tout ce beau monde, elle n’hésite pas à donner des circonstances atténuantes aux escrocs et autres bandits, ce qui est rafraîchissant.

 

 

Bref : un très bon moment passé à une période de l’Histoire de France plutôt méconnue.

 

 

Le petit plus : Les autres volumes d’Un médecin sous la Régence viennent de rejoindre allégrement ma PAL !

 

 

 


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