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Pardonnez nos offenses, de Romain Sardou

pardonnez nos offenses

1284 : Les ‘froidures du diable’ isolent Draguan, petit diocèse du comté de Toulouse, du reste du monde. Deux fillettes découvrent d’abord les restes de corps suppliciés dans la rivière… Puis l’assassinat sauvage de Romée de Haquin, son évêque, laisse le village en proie aux peurs les plus irraisonnées. C’est alors qu’un mystérieux prêtre, Henno Gui, fait son entrée. Accompagné d’un jeune garçon et d’un homme à l’aspect monstrueux, il va tenter de comprendre cette étrange malédiction.

 

 

Grâce à Pimprenelle qui organise tous les mois Découvrons un auteur, j’ai encore fait une découverte sympathique avec l’auteur Romain Sardou.

 

 

Pardonnez nos offenses, le premier roman de l’auteur, est à la fois un très bon roman historique (si vous aimez le Moyen-Âge, nul doute que vous y trouverez votre compte, tout comme moi, tant les détails sont frappants et d’un grand intérêt) et un roman à suspens dans le genre de l’excellentissime Le Nom de la Rose d’Umberto Ecco – Pardonnez nos offenses étant cependant plus accessible que ce dernier.

 

Nous suivons ici le parcours de plusieurs personnages en parallèle, nous interrogeant sans cesse sur leur imbrication réelle, tout en plongeant dans un univers où religion, fanatisme, paganisme et sectarisme s’affrontent, se côtoient. Un vrai tableau de Jérôme Bosch, un de mes peintres favoris, dont on peut admirer un petit extrait en couverture de ce livre par ailleurs. Les protagonistes sont riches, auréolés de mystère, se révèlent peu à peu et nous apparaissent dans leur entièreté quand les rouages de la machine imaginée par Romain Sardou s’imbriqueront et tourneront ensemble comme une machine bien huilée.

 

 

L’écriture est fluide, agréable et l’auteur use de techniques (extraits d’archives, récits, journaux…) qui nous immergent totalement dans ce Moyen-Âge encore obscur et où, néanmoins, le pouvoir politique de l’Eglise est puissant, omniprésent, dévastateur quelquefois…

 

 

Bref : un bon roman qui tient le lecteur en haleine tout en lui dépeignant des univers fascinants, curieux même.

 

 

Le petit plus : Romain Sardou ne s’est pas arrêté en si bon chemin et a depuis écrit d’autres oeuvres que je vous propose de découvrir au travers des billets des autres participants à Découvrons un auteur ici.

 

logo romain sardou

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Neige, de Maxence Fermine

neige maxence fermine

Ce petit livre est le poème de la neige et l’histoire de son poète Yuko, une sorte de funambule des mots.
C’est aussi une très belle histoire d’amour, au délicieux parfum zen, étrange et originale.
Un très beau poème d’amour donc.

 

Quelle belle écriture ! A la fois empreinte d’élégance, d’émotions, de poésie et de vie. Un savant mélange que nous offre Maxence Fermine en écrivant ce roman, ode à l’amour et à la poésie, sur un mode très poétique, où la forme parle du fond. Hymne à la neige, à l’art, aux artistes et à l’amour, Neige est aussi le court roman de la résistance d’un jeune homme au destin tout tracé par la tradition familiale et qui ne veut tout simplement pas céder à la facilité.

 

Neige a tout du conte initiatique, entre magie et rêveries, entre amour et mort, entre destinées et chemins croisés…

 

Le personnage de Yuko est particulièrement attachant : il a la saveur des rêves d’enfance qu’on n’a peut-être pas réalisés, les premières amours qui mûrissent, les joies et les tristesses, les pertes, les apprentissages qui font grandir. Le vieux Soseki, assez drôlement, m’a fait penser à un vieux sage, comme dans la vieille série télévisée avec David Carradine, Kung-Fun : je m’attendais presque à l’entendre appeler Yuko « Petit Scarabée » tant il est l’archétype du maître ! Heureusement, la suite de l’histoire nous démontre qu’il est avant tout un être humain qui a su évoluer, suivre une route détournée pour devenir un grand homme.

 

Bref : un roman qui se lit très vite, certes, mais qu’on peut prendre le temps de savourer à plusieurs reprises sans souci !

 

Le petit plus : mon édition comporte également Le violon noir de Maxence Fermine, que je vais certainement dévorer sous peu !

 

book-club

 

 

 


Le voyage, d’Ida Fink

le voyage d'Ida Fink

Automne 1942, la Pologne est sous le joug nazi. Katarzyna et Elzbieta, jeunes Juives polonaises, réussissent à fuir le ghetto pour échapper à la déportation. Un long périple les mène chez l’ennemi même, en Allemagne, où elles s’inscrivent pour le travail volontaire. Comme le dit leur père, « plus les projets sont fous, plus ils réussissent. » Mais le subterfuge utilisé par de nombreux juifs est déjà connu de la gestapo. Contraintes d’errer d’usines en ferme, de changer de noms et de rôles, les deux sœurs vivent dans la peur d’être démasquées et l’espoir de retrouver leur père et leur pays.

 

Un roman sous le signe du coup de coeur pour moi, car il m’a beaucoup touchée, atteinte  justement à ce bout de moi qui bat plus ou moins régulièrement selon les émotions ressenties, notamment lorsque je lis. Et là, plus d’une fois, il a tressauté, tressailli, frémi, s’est serré au point d’en devenir douloureux, et d’atteindre mes tripes. Parce que Le voyage prend aussi aux tripes ! Tout comme l’héroïne n’en a pas manqué tout au long de ce récit.

 

Ida Fink a su remarquablement raconter le souvenir de ce voyage avec sa soeur, car ce roman est autobiographique. Retranscrit simplement, avec une grande honnêteté, parlant du quotidien effrayant de jeunes juives se jetant dans l’Allemagne nazie pour échapper aux camps de concentration, Le voyage est pétri de courage, d’abnégation mais aussi de doutes terribles.

 

Ce souvenir douloureux d’un destin qui peut basculer à tout moment est parsemé d’instants de bonheur tout simples. Roman schizophrénique -à chaque changement d’identité, l’auteur parle d’elle et de sa soeur comme d’autres personnes : elle se voit agir, parler, tout en étant une autre- Le voyage se veut aussi le reflet d’une époque où les différentes couches sociales se sont côtoyées comme jamais, dans une intimité extrême, où le monde n’est ni blanc, ni noir mais souvent gris, à l’image de nombre de personnes croisées par Ida Fink durant son périple.

 

Vrai témoignage, sans concession, ni appitoiement, ni glorification ou vanité, le livre nous emporte de l’actuelle Ukraine à la frontière suisse, dans une fuite éperdue, une course à la vie, à la mort, une course de vies entremêlées, celles de deux filles et de leurs multiples doubles qui effleurent celles d’hommes et de femmes que tout semblent opposer ou rapprocher.

 

J’ai oublié de parler de la langue, très belle, où les mots sont évocateurs, puissants et vrais… que dire de plus ?

 

Bref : Un livre-mémoire qui ne célèbre rien, sinon l’amour, et donne des souvenirs pour qu’on n’oublie rien, jamais.

 

Le petit plus : Cette lecture passionnante m’a irrésistiblement fait songer à ce journal J’ai voulu porter l’étoile jaune, sur la même période de l’histoire, mais vue autrement.

 

Merci qui ? Merci à Blog-o-Book et aux Editions Héloïse d’Ormesson pour cette magnifique découverte. Au passage, je trouve la couverture très belle, bravo à l’éditeur pour ce choix !

 

Blog-O-Book logo héloïse d'ormesson

18/50 tour du monde

 

 

L’évangile de Jimmy, de Didier van Cauwelaert

l'évangile de Jimmy

 » Je m’appelle Jimmy, j’ai 32 ans et je répare les piscines dans le Connecticut. Trois envoyés de la Maison-Blanche viennent de m’annoncer que je suis le clone du Christ. « 

 

J’ai découvert van Cauwelaert il y a quelques années avec L’Apparition, un roman qui m’avait énormément plu. J’avais alors enchaîné avec L’éducation d’une fée qui m’a complètement barbée ! Résultat : j’avais l’auteur et ses romans au placard ! Mais depuis quelques temps, L’évangile de Jimmy me faisait de l’oeil, la faute à sa quatrième de couverture très alléchante…

 

Bien m’en a pris, j’ai eu la sensation de retrouver ce qui m’avait plu dans L’Apparition. Les sujets sont en effet assez proches, car tous deux ont trait à la religion. Ici, on se retrouve plongé dans une histoire dans l’Histoire, où le clone de Jésus-Christ est un secret d’état au pays de l’Oncle Sam. Roman d’anticipation -l’essentiel du roman se passant en 2026, hormis le début qui voit la passation de pouvoir entre Bush et Clinton dans le Bureau Ovale-, L’évangile de Jimmy nous propose un avenir assez peu optimiste du point de vue humain, social, politique, scientifique et religieux. Forcément, l’entrée du clone du fils de Dieu dans l’échiquier mondial -pour un motif purement et bassement égocentrique- va bouleverser la donne, a priori !

 

L’auteur a vraiment un talent incroyable dès qu’il s’agit de parler parler de religion, foi et politique, en entremêlant les arcanes des uns aux autres, tout semblant finalement n’être qu’une histoire de pouvoirs. Or, nous ne sommes pas au bout de nos surprises tout du long de ce livre, très bien documenté, où Didier van Cauwelaert nous propose un scénario très crédible, le tout servi par une écriture à la fois simple et précise.

 

Je n’en dévoilerai pas plus car, comme vous le savez, je n’aime pas spoiler, mais sachez seulement que ce livre ne laisse rien au hasard : tout y est pensé, imaginé, et en définitive, on se surprend à adhérer à nombre des affirmations et messages délivrés dans ces quelques 407 pages. L’intrigue en est très prenante, avec des personnages qu’on prend plaisir à découvrir au fur et à mesure.

 

On sent bien sûr que l’écrivain a lu ses classiques, comme Le meilleur des mondes d’Aldous Huxley, mais pas seulement ! M. van Cauwelaert serait-il un lecteur de Maurice G. Dantec, et de son Babylon Babies ?

 

Bref : un roman qui m’a fait retrouver avec grand plaisir l’écriture et l’imagination de cet auteur français, lauréat du Prix Goncourt.

 

Le petit plus : l’envie me prend de lire Cloner le Christ ? du même auteur, un essai qui reprend des thèses développées dans le roman !

 

 

levangiledejimmycouv.jpg  clonerlechrist.gif

 

 

Les abeilles de Monsieur Holmes, de Mitch Cullin

les abeilles de monsieur holmes

Sussex, 1947. Sherlock Holmes vit retiré d’un monde dont les mutations et le tapage absurde lui échappent de plus en plus. Seuls le préoccupent à présent ses abeilles, l’écriture et le déclin de sa mémoire. Mais certains êtres cherchent encore auprès de lui des réponses essentielles sur la vie, l’amour ou les limites terriblement humaines de la raison, provoquant la résurgence d’émotions que Holmes avaient si longtemps enfouies, fissurant sa maîtrise légendaire… Dans ce portrait subtil et doux-amer d’une figure mythique, réflexion sur l’absence du père, le temps qui passe et les barrières intérieures que l’on s’impose, Mitch Cullin mène l’enquête, entrelaçant trois histoires, trois temps de la vie de Holmes, et porte sur le personnage un éclairage inédit et émouvant.

 

Après avoir lu et apprécié Tideland du même auteur, je me suis plongée dans ce roman, ne sachant trop à quoi m’attendre, ne m’étant pas attardée sur la 4ème de couverture, et ayant tilté sur le nom de Mitch Cullin tout simplement…

 

Ce livre n’est pas un postiche d’une enquête du célèbre Sherlock Holmes, loin de là ! Cullin, ici, profite du personnage du détective de Baker Street pour nous tracer un portrait de l’humain et de la mémoire, celle qui trahit, celle qui surgit inopinément, celle qui obsède, celle qu’on couche sur du papier avec des mots, ou qu’on dessine, comme un enfant, qu’on colle, qu’on photographie, qu’on collectionne, qu’on cache, qu’on enfouit, qu’on brûle…

 

On trouve dans ce roman un vieux monsieur au caractère toujours aussi particulier, mais qui se révèle au travers de trois histoires qui s’entremêlent, sans jamais s’y perdre. C’est aussi un livre sur la solitude, sur l’amour, le lien filial, et du souvenir indélibile de ce qui n’a jamais été ou ne sera jamas. C’est la vieillesse, et la jeunesse, l’homme et la femme, le père et le fils, l’être humain et la nature, l’ami et l’ennemi, la destruction et la lutte, l’espoir et le désespoir…. la vie !

 

Ecrit avec délicatesse, si différent de Tideland pourtant,  Les abeilles de Monsieur Holmes m’on fait voyager du Sussex au Japon, et dans le Londres de Baker Street… Les mots sont beaux, poétiques, rudes parfois, conservant la trace du souci de l’exactitude, du détail du héros de Sir Conan Doyle que j’ai, pour ma part, découvert dans Le chien des Baskerville.

 

Que pouvait-elle savoir du Seigneur, de toute façon ? Elle s’en faisait sûrement une représentation conforme à l’imagerie populaire : un vieil homme ridé, omniscient, qui régnait sur la Création depuis un trône d’or entouré de nuages pommelés et s’exprimait sur un ton à la fois gracieux et impérieux. Oui, son Dieu arborait sans nul doute une longue barbe blanche. Il trouvait amusant qu’elle Lui attribue des traits sans doute similaires aux siens -sauf que Dieu n’était qu’un produit de l’imagination humaine, contrairement à lui (en tout cas, pas entièrement).

 

Bref : un petit bijou de littérature qui m’a serré le coeur plus d’une fois, et fait venir la larme à l’oeil tout autant, un beau portrait de l’Homme tout simplement et un coup de coeur !

 

Le petit plus :  Comme toujours, les éditions Naïve ont réalisé un bel objet. J’attends la sortie du prochain roman de Mitch Cullin traduit en français, mais apparemment ce sera chez les Editions Inculte (que je ne connais pas) : King County Shérif.

 

aslight2.jpg  aslight.jpg  les abeilles de monsieur holmes à vue d'oeil

 


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vertige franck thilliez

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