Archives pour la catégorie Littérature classique

Les aventures de Sherlock Holmes, d’Arthur Conan Doyle

les aventures de sherlock holmes arthur conan doyle

 Ce volume contient : Un scandale en Bohême, La ligue des rouquins, Une affaire d’identité, Le mystère du Val Boscombe, Les cinq Pépins d’orange, L’homme à la lèvre tordue, L’escarboucle bleue, Le diadème de Béryls, Les Hêtres rouges, Le ruban moucheté, Le pouce de l’ingénieur, Un aristocrate célibataire.

 

Après avoir lu et grandement apprécié Le Chien des Baskerville, je ne comptais pas en rester là avec Sherlock Holmes. Ce volume qui regroupe plusieurs de ses enquêtes m’a donc accompagnée dans le tram (oui, je choisis le format poche pour mes lectures mobiles).

 

D’emblée, j’ai été ravie de renouer avec le célèbre détective de Baker Street, raconté par son fidèle Watson. J’ai aimé qu’ici soient rassemblées diverses aventures ne racontant pas que des succès de Sherlock Holmes : on y trouve des histoires où l’homme a pris le pas sur le justicier, préférant donner une seconde chance à un voleur repentant, des récits où l’astucieux britannique résoud des mystères par amour de la chose…

 

On suit pas à pas les développements des affaires confiées à l’infatigable déjoueur d’énigmes, on s’épouvante d’actes horribles, on sourit des petites combines mises au jour, on admire la logique et le don d’observation du londonien.

 

L’homme est surprenant, s’intéressant à de nombreux domaines, mais il est attachant -souvent-, agaçant -quelquefois- et intrigant -toujours. Ce que j’ai préféré dans ce recueil, c’est avoir découvert plus profondément les relations entretenues par Holmes et Watson, l’un et l’autre partageant une grande et belle amitié, une confiance et une admiration mutuelle. Oui, Sherlock Holmes admire le Dr Watson -contrairement à ce que laissent entendre ou à voir certaines séries télévisées adaptées de l’œuvre de Sir Conan Doyle.

 

Bref : des histoires plus que sympathiques qui s’accommodent bien d’une lecture qu’on doit interrompre parce qu’on est arrivé à son arrêt !

 

Le petit plus : Conan Doyle a écrit plus de cinquante nouvelles consacrées à son héros, j’en ai encore quelques-unes en réserve dans ma PAL

 

 

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Alice au pays des merveilles, de Lewis Carroll

alice au pays des merveilles lewis carroll

« Quand le Lapin sortit une montre de son gousset, la regarda et reprit sa course, Alice se leva d’un bond car, en un éclair, elle réalisa qu’elle n’avait jamais vu un lapin avec un gousset et une montre à en sortir. Dévorée de curiosité, elle le suivit à travers champs, et eut juste le temps de le voir s’engouffrer dans un vaste terrier sous la haie. » Pourquoi Alice s’étonnerait-elle alors de rencontrer chemin faisant une Reine de Cœur, un Griffon, un Chapelier, un Lièvre de Mars ou de prendre le thé chez les fous ? C’est au pays des merveilles que l’a entraînée le lapin blanc, un pays où elle ne cesse de changer de taille, et où tout peut arriver.

 

 C’est un tout petit roman qu’Alice au pays des merveilles, mais un roman très surprenant. Je n’en connaissais que l’adaptation éponyme de Walt Disney, et il faut bien reconnaître que le livre de Lewis Carroll est autrement plus absurde.

 

Tout d’abord, l’auteur adore jouer avec les mots, profitant de ce qu’Alice soit une petite fille convaincue de son savoir et de son importance, ce qui donne lieu à toutes sortes de fantaisies. Personnellement, je ne les ai pas trouvées très drôles, ces aventures, peut-être parce que l’héroïne a eu le don de me taper sur les nerfs. Rarement un personnage livresque m’aura fait un tel effet ! Elle est une enfant à la langue bien pendue, imprudente et toute gonflée d’orgueil. Résultat : elle ne s’émerveille pas de ce qu’elle voit la plupart du temps, mais fait la leçon à tous ceux dont elle croise le chemin. En somme, une mini-adulte qui, n’étant qu’une enfant, sait assez peu de choses et est souvent blessante.

 

Ensuite le pays des merveilles est un univers parfaitement absurde, doté d’une logique bien particulière, où l’on ne comprend pas tout à fait le rôle de chaque personnage à l’intérieur de celui-ci (on a longtemps l’impression d’une accumulation !). Les choses s’éclairent un peu plus à la fin du roman , où tout s’articule finalement autour de la Reine de Coeur et de son « jeu de cartes ».

 

Au bout du compte, on finit par comprendre que le pays des merveilles est un monde parallèle, qui reproduit notre société d’une façon telle que tout semble possible, mais où, en fait, rien ne l’est : les différents protagonistes semblent en effet tous bloqués dans des systèmes de fonctionnement dont ils ne peuvent sortir, à l’instar du Chapelier qui prend indéfiniment le thé (point de non-anniversaire comme dans le dessin animé) ou la Reine qui passe sont temps à clamer « Qu’on lui coupe la tête ! ». Métaphore d’une société adulte qui nous emprisonne ??!?

 

J’ai par ailleurs peu goûté les poèmes qui parsèment le  récit ; j’ai eu l’impression à chaque fois de « cheveu sur la soupe » au milieu d’un rythme trépidant, et venant tout casser… Peut-être n’ai-je pas la culture britannique qui permet de les apprécier…

 

Bref : un grand classique qui me laisse une impression mitigée.

 

Le petit plus : La suite, De l’autre côté du miroir, m’attend bien au chaud dans ma PAL !

 

Merci qui ? Merci à Bleue et Violette chez qui j’avais gagné les deux romans lors d’un concours qu’elles organisaient.

 

 

Un bon petit diable, de la Comtesse de Ségur

un bon petit diable edito service

L’histoire commence en Écosse en 1842. Charles (Charlot), 12 ans, est élevé par sa cousine, la veuve Mac’Miche, qui se conduit comme une mégère. Pour se venger de ce qu’elle lui fait subir, Charles lui joue des tours pendables, avec la complicité de Betty, la servante. Mme Mac’Miche est exaspérée par les farces de Charles. Elle n’ignore pas qu’il sait qu’elle détient la somme de 50 000 francs qui forment son héritage. Elle le met en pension chez M. Old Nick. Dès qu’il le peut, il va rendre visite à sa cousine Juliette, une jeune aveugle de 15 ans. La jeune fille joue le rôle du bon ange auprès de ce petit diable.

 

 Quand j’étais enfant, j’économisais pour acheter les livres de la Comtesse de Ségur, que j’ai du tous lire, sauf La soeur de Gribouille que je n’ai jamais réussi à terminer, traumatisée par la mort d’un des personnages -ça me poursuit encore, je n’ai même pas tenté de le relire !

 

J’ai donc relu Un bon petit diable et j’ai retrouvé le style de l’auteur favori de mes lectures enfantines. Oui, c’est pétri de bonnes intentions et de morale, avec des figures de bons et de méchants. Mais la Comtesse est tout de même subtile, elle sait apporter des nuances à ses personnages, et met en général en avant le fait qu’il est toujours possible de s’améliorer. Ecrit comme ça, cela fait un  peu « cul-cul la praline » (pardonnez-moi l’expression !), mais c’est porteur de valeurs et comme c’est le cas ici, c’est plein d’humour. Dès le début, la scène avec les fées, que redoute tant la cousine Mac’Miche, donne le ton.

 

Ce roman raconte en un seul volume la vie de Charles, Juliette et les autres et permet de suivre leur évolution, surtout celle du héros, ce bon petit diable qui ressemble à tant d’enfants (comment ne pas s’identifier à lui quand on en est un avec toutes ses bêtises et ses bons tours ?) :avec un bon fond, mais qui ne peut s’empêcher de se laisser aller à la colère quand il est malheureux, tourmenté ou maltraité. Un enfant qui semble plus proche de la réalité qu’Oliver Twist dans le roman éponyme de Charles Dickens, qui accepte, lui, avec une espèce de fatalité, sans se rebeller…

 

Bref : un roman pour jeunes lecteurs qui permet assez facilement l’identification au héros, porteur de valeurs et d’un humour qui n’est pas sans rappeler certaines scènes de théâtre de boulevard. Je me demande tout de même ce qu’en penserait Coquelicot

 

Le petit plus : La Comtesse de Ségur a été prolifique, comme vous pourrez le constater avec les billets des autres participants à l’opération de Pimprenelle, qui permet de relire une oeuvre de notre enfance avec un regard d’adulte. Mon roman préféré reste tout de même, je crois, François le Bossu.

 

challenge lectures d'école   logo découvrons un auteur ségur

 

 

 

 

 

 

Le vampire d’après Lord Byron, de Polidori

le vampire

La première histoire de vampire qui lança la mode dans la littérature. Au milieu des cercles de la haute société que le retour de l’hiver réunit à Londres, on voyait un seigneur aussi remarquable par ses singularités que par son rang distingué. Spectateur impassible de la gaieté qui l’environnait, il semblait ne pouvoir la partager. Si la beauté, par un doux sourire, fixait un instant son attention, un seul de ses regards la glaçait aussitôt et remplissait d’effroi ces cœurs où la légèreté avait établi son trône. La source de la terreur qu’il inspirait était inconnue aux personnes qui en éprouvaient les effets ; quelques-uns la cherchaient dans ses yeux gris et ternes, qui ne pénétraient pas jusqu’au fond du cœur, mais dont la fixité laissait tomber un regard sombre dont on ne pouvait supporter le poids. Ces singularités le faisaient inviter dans toutes les maisons : tout le monde souhaitait le voir. Les personnes accoutumées aux sensations fortes, et qui éprouvaient le poids de l’ennui, étaient charmées d’avoir en leur présence un objet de distraction qui pût attirer leur attention.

 

Voici donc le seul autre texte qui sortit de ce « défi » auquel participa Mary Shelley qui écrivit, elle, le célèbre Frankenstein. Le Vampire est une nouvelle dont Byron a écrit le début et qui fut achevé par Polidori, le secrétaire particulier du poète. Le détestant cordialement, il dépeint la créature sanguinaire, Ruthven, sous les traits caricaturés et particulièrement acerbes de son employeur.

 

C’est un texte d’une facture classique que cette nouvelle, que je qualifierais pour ma part de conte. Certes, ça ne commence pas par « Il était une fois… », mais je trouve que tous les ingrédients de la recette sont là. Eléments magiques, qui s’enchaînent  on ne sait trop pourquoi ni comment mais dans le seul but de servir l’intrigue, et la morale bien sûr !

 

Le jeune Aubrey n’est pas sans rappeler Jonathan Harker, personnage du Dracula de Bram Stocker, qui avait évidemment lu Le vampire, grand succès dès sa première parution par ailleurs. Les autres personnages sont intéressants, voire passionnants comme Lord Ruthven auquel Dracula a beaucoup emprunté, mais tient aussi du Dorian Gray d’Oscar Wilde, par son amour du vice…

 

Polidori profite de son Vampire pour dépeindre la haute société britannique sous des aspects peu avantageux, en contraste avec la famille d’une jeune fille grecque toute simple et touchante. Un peu de fraîcheur en marge d’une atmosphère hypocrite et étouffante…

 

Bref : une nouvelle qui tient du conte, agréable et rapide à lire !

 

Le petit plus : Le Vampire est le premier vampire diurne de l’histoire, bien avant Twilight ! La nouvelle parue en 1817 connut un succès immédiat en Angleterre, et si elle est aujourd’hui « oubliée », occultée par Dracula de Bram Stocker, a donné naissance à de nombreuses autres oeuvres tant théâtrales  que romanesques ou musicales.

 

Défi classique

dark side

 

 

 

 

 

Les sept fous, de Roberto Arlt

les sept fous

Dans le Buenos Aires des années 1930, le destin d’un homme qui, confronté à l’humiliation, la violence et la misère, cherche une échappatoire dans le rêve et la folie. Portée par une écriture en uppercut, une oeuvre-culte, saluée par Cortazar et Onetti. Employé à la Compagnie sucrière, Erdosain a pris l’habitude de puiser dans la caisse. Dénoncé, il est sommé de rembourser six cents pesos et sept centimes, et découvre le même jour que sa femme le quitte. Aux abois, il part trouver l’Astrologue, un être aussi mégalo que délirant, qui a pour projet de fonder une société secrète financée par les revenus d’une chaîne de maisons closes. Avec lui, un maquereau mélancolique, un rentier pervers, un pharmacien mystique, un aventurier chercheur d’or, un officier corrompu, un tueur illuminé : sept fous lancés dans une entreprise abracadabrante, sept fous lâchés au coeur des bas-fonds de la ville. Et Erdosain, en quête d’une raison d’exister, d’un Dieu qui toujours se dérobe.

 

Les sept fous est une lecture à côté de laquelle je serais passée s’il n’y avait eu Babelio et sa Masse Critique… Et ça aurait été une grande lacune dans ma culture littéraire !

 

Au départ, on pense -brièvement- être embarqué dans l’histoire d’un voleur, un truc assez commun dans une Argentine partagée entre pauvreté et luxe. Pas du tout ! Car le héros du livre, Erdosain, est un homme plein de visions, plus pessimistes les unes que les autres, en pleine quête de lui-même et de Dieu. Tâchant de se sortir des ennuis dans lesquels il avait si facilement plongé, il cherchera des solutions auprès de personnages déjantés, ahurissants…

 

L’écriture de Roberto Arlt est brillante, elle nous plonge au coeur de l’abîme avec Erdosain, nous égare pour mieux nous guider. Le rythme, surprenant, est finalement trépidant, à l’image des pensées sautillantes du héros et de ses humeurs pessimistes, illuminées, qui se manifestent de manière onirique, totalement incroyables. Les recoins de l’esprit d’Erdosain ne pouvaient que s’accorder avec ceux de l’Astrologue, tant il est en proie à une dualité, un questionnement sans fin… On s’en rend à peine compte, et hop ! on a déjà passé plein de phases, appris des tonnes de choses et on se retrouve haletant, cherchant à reprendre son souffle, tant c’est violent en définitive.

 

Bref : un excellent roman, qui porte bien son titre, et qui nous emmène sur des chemins inattendus.

 

Le petit plus : Ce livre forme avec Les lance-flammes un diptyque considéré comme le chef d’oeuvre de Roberto Arlt. Les éditions Asphalte, que j’ai découvert à travers ce petit trésor de Murdrooroo, éditent quant à elle Les eaux-fortes de Buenos Aires

 

Les Sept fous par Roberto Arlt

Critiques et infos sur Babelio.com

 

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