Après avoir tiré le prince Devoir des griffes des Fidèles du prince Pie et l’avoir ramené sain et sauf auprès de sa mère, au château de Castelcerf, Fitz, toujours dissimulé sous le nom de Tom Blaireau, croit avoir terminé sa mission.
Il songe à regagner sa chaumière isolée pour y reprendre l’existence tranquille de ses quinze dernières années. C’est sans compter avec la reine Kettricken et son conseiller, Umbre, qui lui demandent instamment de rester pour enseigner l’Art au prince. Il accepte finalement cette nouvelle mission. S’y ajoute bientôt la charge de surveiller la délégation d’Outre-mer qui escorte la fiancée du prince et semble poursuivre des visées secrètes.
Tandis que la guerre civile menace le royaume des Six-Duchés à cause des Fidèles du prince Pie qui demeurent dangereusement insoumis, Fitz, toujours prêt à défendre la cause du royaume, doit se démultiplier.
A Castelcerf, Fitz s’efforce de poursuivre sa mission : former un clan d’Art avec le prince héritier Devoir, un serviteur simple d’esprit, et lui-même.
Mais comment parvenir à fondre en un tout harmonieux des personnalités aussi disparates ? Car rien n’est apaisé dans la forteresse ancestrale où la menace des Pie se fait toujours plus pressante. Ceux-ci, pétris de haine, ont réussi à introduire des espions à la cour même. Quant à la reine, elle doit recevoir des représentants du Lignage pour mettre un terme aux persécutions des vifiers. Dans sa vie privée, le malheureux Fitz est également tourmenté : son fils délaisse son apprentissage pour une belle jeune fille qui affronte à cette occasion l’hostilité de son père.
Et le vieil Umbre, autrefois si lucide, semble perdre la tête : il dévoile l’ambition dévorante et insensée d’entrer dans l’héritage royal. Entre inquiétude, colère et désespoir, Fitz doit donc constamment jongler pour sauver l’avenir du royaume tant sont nombreux les dangers qui les menacent, lui et la dynastie.
J’ai décidé de parler ici de ces deux volumes à la fois, étant donné qu’ils n’en forment qu’un dans l’édition originale, et que lorsqu’on arrive à la fin du tome 9, celle-ci étant trop abrupte, on n’a pas d’autre choix que de commencer le tome 10 !
Ceci étant, quel plaisir de retrouver FitzChevalerie ! Et tous ces personnages si intéressants, comme Sire Doré, Umbre ou Devoir. Devenu Maître d’Art pour le prince héritier, Fitz continue à mener une double existence en étant le serviteur-garde du corps de Sire Doré, tout en s’efforçant de s’occuper de son fils adoptif, Heur… Bref, débordé, déchiré entre ses différentes obligations, pour finalement s’en tenir toujours à la même : être l’homme-lige du roi, Fitz est toujours aussi attachant.
On découvre aussi à quel point la cour a changé maintenant que Kettricken est la reine des Six-Duchés, et comment Umbre qui vit à présent au grand jour, n’a malgré tout pas si changé que ça, lui ! En effet, tous les indices disséminés par Robin Hobb dans les tomes précédents trouvent leur finalité dans cet opus (et les suivants à n’en pas douter !).
L’auteur a vraiment du talent pour nous parler de ses personnages… Il faut vraiment prendre cette série de L’Assassin Royal, comme une grande chronique d’un royaume à une époque donnée, celle de FitzChevalerie, qui façonnera finalement le destin des Six-Duchés, voire du monde…
En conclusion, quand j’ai refermé Serments et deuils, vous ne serez pas étonnés d’apprendre que j’ai aussitôt ouvert Le dragon des glaces !
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