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La rivière noire, d’Arnaldur Indridason

La rivière noire, d'Arnaldur Indridason dans Arnaldur Indridason la-rii%C3%A8re-noire-195x300Dans un appartement à proximité du centre-ville, un jeune homme gît, mort, dans un bain de sang. Pas le moindre signe d’effraction ou de lutte, aucune arme du crime, rien que cette entaille en travers de la gorge de la victime, entaille que le légiste qualifie de douce, presque féminine. Dans la poche de sa veste, des cachets de Rohypnol, la drogue du viol… Il semblerait que Runolfur ait agressé une femme et que celle-ci se soit ensuite vengée.

En l’absence du commissaire Erlendur, parti en vacances, Elinborg, son adjointe,  va s’employer à comprendre le fonctionnement de la violence sexuelle, de la souffrance devant des injustices qui ne seront jamais entièrement réparées, et découvrir la rivière noire qui coule au fond de chacun.

Depuis La Cité des Jarres, je suis devenue une fan d’Arnaldur Indridason et de son commissaire Erlendur. Aussi, après Hypothermie, je n’ai pas attendu longtemps avant de me plonger dans La rivière noire, l’opus suivant dans l’ordre chronologique.

Mais ici, point d’Erlendur, parti en vacances. C’est principalement Elinborg que l’on va voir mener une enquête particulièrement ardue, et qui, comme pour son vieux collègue dans Hypothermie, va l’emmener dans les dédales d’une disparition, au détour d’un indice.

J’ai particulièrement apprécié de mieux faire connaissance avec la femme de l’équipe, passionnée de cuisine, et mère de famille. D’ailleurs, c’était à peu près les seuls éléments dont on disposait sur elle dans les précédents volets, à part le fait qu’elle est d’une intelligence et d’une sensibilité bien plus fines que celles de Sigurdir Oli. Lui aussi est présent, et pas à son avantage ! Je ne sais si le prochain lui sera plus consacré, mais il est toujours aussi peu sympathique…

Tout ceci pour vous dire que ce roman est une réussite, où l’on voit se dessiner encore la société islandaise, avec cette particularité d’une population si faible qu’on a l’impression que tous se connaissent, où le prénom est l’usage pour parler à quelqu’un même lorsqu’on ne l’a encore jamais rencontré, et où le monde moderne est tout de même présent dans cette île battue par le vent et le froid.

L’enquête en soi est cohérente, l’intrigue est bien menée et l’on sent ici tout le talent d’investigatrice d’Elinborg. C’est intéressant aussi de se tourner vers un personnage comme elle, avec mari et enfants, parents encore en vie, à l’inverse d’Erlendur, et de voir comment son existence, son passé, son éducation, ont modelé sa personnalité, son fonctionnement, ses compétences…

Bref : un moment plus qu’agréable sans Erlendur –même s’il me manque un peu !

Le petit plus : La rivière noire porte bien son nom, car j’ai trouvé ce roman particulièrement noir, pesant, malgré la présence d’enfants comme Théodora, la petite fille de 9 ans d’Elinborg.

logochallengepetitbac.vignette dans Littérature étrangère

Hypothermie, d’Arnaldur Indridason

hypothermie arnaldur indridason

Un soir d’automne. Maria est retrouvée pendue dans son chalet d’été sur les bords du lac de Thingvellir. Après autopsie, la police conclut à un suicide. Quelques jours plus tard, Erlendur reçoit la visite d’une amie de cette femme qui lui affirme que ce n’était pas « le genre » de Maria de se suicider et qui lui remet une cassette contenant l’enregistrement d’une séance chez un médium que Maria était allée consulter pour entrer en contact dans l’au-delà avec sa mère. Celle-ci lui avait promis de lui envoyer un signe. Au pays du fantastique et des fantômes, aussi dubitatif que réticent, le commissaire Erlendur, troublé par l’audition de la cassette, se sent obligé de reprendre l’enquête à l’insu de tous. 

 

Je suis une inconditionnelle d’Arnaldur Indridason depuis que j’ai découvert La Cité des Jarres (au passage, j’en ai vu il y a peu l’adaptation ciné et j’ai adoré VOIR l’Islande, Erlendur et les autres), et je ne dérogerai pas à ma fan-attitude avec ce volet-ci des enquêtes d’Erlendur.

 

En effet, Hypothermie est pour moi le roman qui contient le plus les traces du passé du commissaire bougon, entre la disparition de son frère et son couple raté. On pourrait dire en un sens que, dans Hypothermie, culminent les thèmes qui font d’Erlendur cet enquêteur acharné, qui mène ses affaires professionnelles et personnelles de façon assez particulière.

 

Ici, le suicide et les disparitions sont au cœur du roman, comme apparemment  au cœur de la société islandaise ! J’aime d’ailleurs énormément découvrir dans chaque nouvel épisode de la série de nouveaux aspects de ce pays si particulier, ce qui en fait en grande partie son charme à mes yeux -en dehors des personnages très réussis, tant des enquêteurs que des autres acteurs.

 

Ici, le commissaire fera cavalier seul, aux prises avec ses obsessions, prenant son temps –ce que reprochent ici ou là d’autres blogo-lecteurs mais que pour ma part j’ai apprécié, car tout à fait dans le rythme nordique et insulaire de son pays, renforçant ainsi l’immersion du lecteur.

 

Bref : un opus réussi, où les frissons sont au rendez-vous, tel que le promet le titre !

 

Le petit plus : Pour les fans d’enquêtes non résolues, Hypothermie est  un roman parfait.

Hiver arctique, d’Arnaldur Indridason

hiver arctique

Le corps d’un petit garçon était couché dans la neige lorsque la voiture d’Erlendur est arrivée au pied de l’immeuble de banlieue, en cette fin d’après-midi glaciale de Reykjavik. II avait douze ans, rêvait de forêts, ses parents avaient divorcé et sa mère venait de Thaïlande, son grand frère avait du mal à accepter un pays aussi froid. Le commissaire Erlendur et son équipe n’ont aucun indice et vont explorer tous les préjugés qu’éveille la présence croissante d’émigrés dans une société fermée.

 

Brrr ! Un livre totalement en adéquation avec la météo du moment chez moi, un livre à frissonner, à resserrer les pans de son manteau sur soi, à rajuster son écharpe autour du cou, alors même que j’étais bien au chaud dans mon tram pendant la lecture de ce roman policier signé Arnaldur Indridason. Bien évidemment, le fait que cela se déroule en Islande en plein hiver n’y est pas étranger, mais c’est surtout les thèmes abordés qui m’ont filé un grand coup de froid : la mort d’un petit garçon, forcément ça ne peut que toucher, mais aussi les préjugés racistes, la piste pédophile…

 

Comme d’habitude, Arnaldur sait nous faire partager son pays si particulier, insulaire, glacial, hostile et fascinant. Cette fois-ci, c’est l’immigration qui est au coeur de l’enquête d’Erlendur et son équipe, dans ce pays à la démographie vacillante, où ils sont si peu que les noms de famille n’existent pas (on appelle les gens par leur prénom suivi du nom de leur père). Parallèlement à ce drame, Erlendur a en charge une affaire de disparition, chose courante en Islande apparemment, où le taux de suicide est très important, et où cela semble assez banal et banalisé dans cet univers inhospitalier, aux conditions de vie assez difficile !

 

C’est un grand policier que nous a écrit là Arnaldur Indridason, avec son commissaire vedette, Erlendur, qui s’emporte, qui peste, qui tâche de comprendre la société d’aujourd’hui (ah, les expressions anglaises, qu’est-ce qu’elles peuvent lui casser la tête !), sa propre histoire et ses enfants… On y découvre encore un peu plus Sigurdir Oli, l’un de ses inspecteurs, et on se rend compte de plus en plus que l’auteur sait distiller ses informations à dose homéopathique, en toute pudeur, donnant vie à des personnages tout en nuances, qu’il sait faire évoluer au fur et à mesure des volumes.

 

J’ai beaucoup aimé cette nouvelle incursion dans l’univers islandais, servie par une écriture toute nordique, mais surtout singulière, à l’image de cette île hors norme, où la société diffère énormément de la nôtre -quand on pense que l’Islande monte un dossier de candidature pour l’Union Européenne ! La résolution du meurtre du garçonnet est surprenante, et laisse pantois… et toute frémissante, je me suis blottie dans ma couette où j’ai achevé cette lecture, le coeur serré et glacé

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Bref : un très bon policier que nous offre là Indridason, la preuve : il a obtenu le prix Clé de Verre du roman noir scandinave pour la 3ème fois avec cet opus.

 

Le petit plus : j’ai lu Hiver arctique dans le cadre de l’opération Destination Islande d’Evertkorus, j’aurais voulu lire un autre auteur islandais, mais à la médiathèque, il n’y avait plus que celui-ci de disponible : je ne regrette pas du tout ! Rendez-vous ici pour le récapitulatif des billets des autres participants !

 

 

destination islande

 

 

 

 

 

 

L’homme du lac, d’Arnaldur Indridason

l'homme du lac

Il dormait au fond d’un lac depuis soixante ans. Il aura fallu un tremblement de terre pour que l’eau se retire et dévoile son squelette, lesté par un émetteur radio recouvert d’inscriptions en caractères cyrilliques à demi effacés. Qui est donc l’homme du lac ? L’enquête révèlera au commissaire Erlendur le destin tragique d’étudiants islandais confrontés aux rouages implacables de la Stasi.

 

 

 

J’ai fini par replonger dans un roman d’Arnaldur Indridason. Que voulez-vous ? On aime ou on n’aime pas, et moi, j’aime ! Plus qu’un policier, on a affaire encore une fois à la description et à l’analyse de la société islandaise. L’enquête ne passe pas au second plan, d’ailleurs je peux vous assurer qu’on a très envie de savoir qui est L’homme du lac, et le pourquoi du comment.

 

 

Mais, ici, on assiste à un retour dans le passé -comme déjà notamment dans La Femme en Vert- où l’on découvre l’histoire du socialisme islandais. En effet, parallèlement, aux investigations menées par Erlendur et ses collègues, l’assassin se souvient de ce qui l’a mené au crime et nous dévoile sa victime. Rien de trash ni de sanguinolent, ici on est loin des thrillers comme L’Âme du Mal de Chattam, ou dans un policier d’emblée bien noir comme Aime-moi, Casanova d’Antoine Chainas. Non, on est vraiment dans un pur polar psychologique et sociétal.

 

 

Car la personnalité d’Erlendur est vraiment au centre de chacun des romans de l’auteur islandais, et celui-ci ne fait pas exception : spécialisé en disparitions, comme son créateur Arnaldur Indridason, il s’intéresse aux survivants, ceux qui sont encore là quand d’autres ont disparu. Assez paradoxal, quand on sait qu’il passe ses loisirs à lire des livres qui ne parlent que de disparitions, lui qui a connu celle de son frère, et qu’on a l’impression qu’il passe à côté de la vraie vie. Sauf que là, il y a des événements qui poussent Erlendur dans la bonne direction, dirait-on…

 

 

La société islandaise est aussi au coeur de ce roman ; si le passé remonte à la surface jusqu’aux heures sombres de la Stasi en RDA, on y apprend encore une tonne de choses sur l’Islande, le rythme de la vie, et donc de l’écriture, étant très différent de celui d’un pays plus méditerranéen comme le nôtre.  Ainsi, les flics se souviennent de la plupart de leurs dossiers anciens, on imagine facilement qu’ils ne croulent pas sous les affaires criminelles tous les jours, et la population nationale s’élevant à tout juste 320 000 habitants, on ne peut que comprendre ! Intéressant aussi d’aborder le système judiciaire et son fonctionnement…

 

Et surtout, surtout, enquête hors normes, sur quasiment un an, qui démarre en plein été lumineux, et où toute violence est bannie : ni course-poursuite, ni échanges de coups de feu, et pourtant une tension qui monte au fur et à mesure. Indices semés avec habileté, fausse piste, égarement, vies privées fragiles et précieuses, intuitions nous emmènent jusqu’au dénouement qu’on accueille presque avec soulagement. Et pourtant !

 

 

Bref, un excellent Indridason, non exempt de moments de tendresse, et qui, encore une fois, nous fait vivre à l’heure d’un état insulaire nordique, bien particulier.

 

 

Le petit plus : Hiver arctique est sorti tout récemment en poche chez Points, je pense qu’il va bientôt rejoindre ma PAL !

 

Le petit plus du plus : ci-dessous deux vues du lac Kleifavartn (au nom quasi aussi imprononçable que le fameux volcan qui enquiquine les avions !) où a été découvert le squelette.

 

kleifavartn kleifavartn 2

 

 

 

La voix, d’Arnaldur Indridason

la voix

 

Tuer un père Noël, il n´y a qu´un Islandais pour oser imaginer ça ! Le commissaire Erlendur, qui déteste les fêtes de fin d´année, doit enquêter sur un père Noël assassiné dans un hôtel de luxe juste avant un goûter d´enfants. Sale boulot pour le commissaire, dont la fille essaye de ne pas replonger dans la drogue. La victime était portier et occupait une petite chambre dans les sous-sols depuis vingt ans. Son licenciement lui avait été signifié la veille. Le commissaire prend ses quartiers d´hiver pour une enquête qui va faire remonter à la surface de vieux démons.

 

Et voilà, je suis retournée en Islande, pays si particulier… avec Erlendur, dont la fille Eva Lind vient rôder dans les parages, car elle cherche à en savoir plus sur lui, sur les raisons pour lesquelles il ne s’est pas battu il y a des années de cela lors du divorce pour obtenir un droit de visite sur ses enfants. Eva Lind et Erlendur qui se ressemblent tant finalement, père et fille, côte à côte, se soutenant mutuellement en silence, et souffrant tous deux de ce manque de mots entre eux.

 

De mots, Indridason n’en manque pas pour nous embarquer dans cette enquête si particulière, où le mensonge prédomine chez tout un chacun, où le lecteur se retrouve en train de pister celui-ci, si habilement distillé par l’auteur au travers de ses personnages et de son intrigue.

 

Polar psychologique, efficace à sa manière, car Erlendur se retrouve encore une fois à la tête d’une enquête qui n’est pas sans le marquer, l’emmener dans ses souvenirs ou à faire des parallèlles avec sa vie d’hier et d’aujourd’hui. En parlant de parallèle, on suit également le procès d’un père violent, qui tient particulièrement à coeur d’Elinborg, et bizarrement, ça ne pose pas de problème… Peut-être parce qu’on sait très bien que dans la vraie vie, ça se passe comme ça, qu’on sait très bien que les policiers sont loin de n’avoir qu’une affaire en cours… et également que STOP JE VAIS SPOILER ET JE DETESTE !! Alors, si vous voulez savoir, vous n’avez qu’à le lire, na !

 

Une ambiance indéfinissable se dégage de ce polar, qui vient certainement de la relation qu’entretiennent les différents personnages avec la période de Noël, tout comme les nôtres qui interfèrent avec ce qu’on lit… Obligé, qu’on aime ou pas Noël, on ne peut s’empêcher de se comparer avec eux. Et puis, je pense vraiment que les liens entre les protagonistes y sont aussi pour quelque chose.

 

En conclusion, j’ai beaucoup aimé cet opus d’Indridason, qui nous plonge encore plus dans cette Islande où les américains pensent que les crimes n’existent pas, où l’on s’enfonce encore davantage dans le côté glauque de ce pays que je ne connaissais auparavant que comme la patrie de Björk ! emoticone

 

Le petit plus : plus on avance dans les enquêtes de ce vieux commissaire, plus on apprend à le connaître, et c’est vraiment parfait ! D’ailleurs, grâce à la couverture, j’ai découvert son nom de famille  emoticone. Je n’ai maintenant qu’une envie, non pardon, deux !, acheter L’homme du lac et Hypothermie.

 

Pour découvrir Arnaldur Indridason chez moi, visitez : La cité des Jarres et La femme en vert

 

 

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vertige franck thilliez

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