En plein coeur de l’hiver, sur une autoroute verglacée de Slovaquie, un minibus achève de flamber… Six jeunes femmes ont péri dans l’accident. Le commandant Jana Matinova, appelée sur les lieux, reconnaît l’une d’entre elles, devenue prostituée à Bratislava. Mais ce qui paraît une affaire banale est en réalité le point de départ d’une enquête qui va mener Jana dans les méandres terrifiants du trafic d’êtres humains, aux quatre coins de l’Europe de Kiev à Strasbourg en passant par Nice et Vienne à la recherche d’un tueur impitoyable.
J’ai dévoré ce premier opus des enquêtes du Commandant Jana Matinova, littéralement. Cela se lit très facilement, l’intrigue est prenante, et les personnages passionnants, notamment Matinova, dont on apprend le parcours au travers de chapitres en forme de flash-backs.
On se fait habilement mené d’un bout à l’autre de l’Europe, comme notre héroïne, enquêtrice de talent, plus toute jeune, et très attachante. Les retours en arrière nous permettent de découvrir la vie de Jana au temps du communisme, jusqu’à aujourd’hui, façonnant la femme qu’elle est devenue.
Les relations entre les personnages des Jeunes filles et la mort sont magnifiquement rendues, sobrement et efficacement. J’ai particulièrement aimé son supérieur, le Commissaire Trokan, d’autant que Michael Genelin a su distiller des scènes plus légères, un peu cocasses, scènes de ménage entre l’homme et son épouse, devant ses subordonnés.
L’enquête en elle-même nous mène de rebondissements en surprises, de réflexions en intuitions, de certitudes en solutions. Le roman est en lui-même très humain, car tous les travers de notre espèce y sont, ainsi que les bons côtés, sans manichéisme aucun. La fin, elle-même, est parfaite, à l’image de la réalité.
L’ambiance de ce polar n’en reste pas moins noire, traversée par quelques traits de soleil méditerranéen. Il faut dire que le sujet traité, le trafic d’êtres humains, n’est pas particulièrement joyeux, mais en découvrir certaines arcanes, à travers ce roman est plus qu’intéressant, ainsi que les rouages des différents systèmes policiers, des collaborations entre Etats… L’auteur a notamment été consultant du Département de la Justice en Europe centrale, ainsi que conseiller auprès du ministère de la Justice slovaque, et le livre sent le vécu !
Bref : un premier opus qui sonne comme une excellente découverte.
Le petit plus : le Bratislava décrit ici m’a rappelé toute l’épopée de l’organisation d’un spectacle là-bas, et des souvenirs ramenés par les membres de la troupe… un petit coup de nostalgie !
Merci qui ? Merci à Livraddict et aux éditions Marabout, pour l’envoi grâcieux de cet exemplaire, dont j’aime beaucoup la couverture par ailleurs.
Pas trop tentée…
Rien à voir mais je vois que tu vas lire Khadra … j’espère qu’il te touchera autant que moi !
ah oui ? Bon, pour Khadra, on en reparlera, forcément !!!