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Archives pour 5 juillet, 2011

Jenna Fox # 1 : Jenna Fox, pour toujours, de Mary Pearson

jenna fox pour toujours mary pearson

«J’étais quelqu’un avant. Quelqu’un qui s’appelait Jenna Fox.»

Ainsi reprend la vie de Jenna, 17 ans, amnésique, après un an passé dans le coma. Tant bien que mal, sous la houlette de ses parents, la jeune fille réapprend à être celle qu’elle a toujours été, une enfant adorée, vénérée. Pourtant, très vite, Jenna comprend qu’elle est bien plus que les faits et statistiques qu’on lui fait avaler. Plus que les vidéos qu’on lui fait regarder. Et avec les souvenirs apparaissent des questions, auxquelles personne ne veut répondre… 

 

Jenna Fox, pour toujours est le premier roman de Mary Pearson édité en France. Roman d’anticipation, il n’a pas été sans me rappeler Being, de Kevin Brooks, polar teinté de fantastique. Et pourtant de nombreuses différences les séparent.

 

 

C’est Jenna la narratrice de sa propre histoire, qui débute quinze jours après sa sortie d’un coma de plus d’un an. On assiste ainsi dans des chapitres courts à la reconstruction de cette ado de 17 ans, adorée de ses parents, et qui a tout oublié de son passé suite à un grave accident. Elle visionne des DVD d’elle, filmée année après année, et commence à se poser des questions sur sa personnalité d’avant, de ce qu’elle devient, de ce que sera son avenir.

 

 

Elle réapprend beaucoup, et ses sentiments envers ses proches restent confus. Comment aimer des personnes dont on ne se souvient pas ? Mais Jenna vit dans une société où les OGM dominent le monde, où l’usage abusif des antibiotiques n’a pas rendu service aux défenses immunitaires, où l’on vaccine contre tout, et où désormais, un conseil de bio-éthique est prépondérant sur toutes les décisions médicales.

 

 

Sa guérison miraculeuse  n’est pas sans provoquer chez elle un flot d’interrogations. D’introspections en surprises, de sentiments inextricables en décisions vitales, l’auteur nous emmène dans les méandres du cerveau, de l’âme de Jenna, des humains plus largement.

 

A l’heure des lois bio-éthiques en France, Jenna Fox, pour toujours, est un formidable plaidoyer pour la vie, que l’on ne peut apprendre qu’en la vivant, finalement. Derrière la froideur de la science, il y a des êtres, des existences ; derrière la responsabilité collective, gouvernementale, il y a des décisions purement humaines, émotionnelles. Ce roman aborde ainsi également l’euthanasie, les soins paliatifs, la mémoire, et bien d’autres sujets comme celui de l’enfant roi…

 

 

Mary Pearson dessine de beaux portraits de personnages, sachant les faire évoluer, nous donnant à voir une palette de caractères et de parcours auxquels on s’attache facilement, dans le désir d’en apprendre toujours plus sur les uns et les autres, au service d’une intrigue bien ficelée.

 

 

J’ai apprécié également les courts chapitres, allant à l’essentiel de façon intense (si, c’est possible !), entrecoupés des pensées de la jeune fille souvent sur le mode du rêve, de la philosophie ou du fil décousu des réflexions intimes,  tout comme les définitions des mots qu’elle a oublié et qu’elle analyse au regard de son expérience actuelle.

 

Les révélations et les rebondissements s’enchaînent, on tremble, on ne sait plus trop où l’on en est, notre coeur bat pour Jenna, pour ses parents, pour sa grand-mère, ses nouveaux amis… Le danger rôde, de plus d’une façon, et on glisse vers le thriller, tranquillement sans même s’en apercevoir, pris au jeu du passé de la jeune fille et de son avenir.

 

 

L’auteur conclut son roman à la façon d’un one-shot, mais je ne peux que me demander ce qu’il en est d’un personnage bien mystérieux dont on n’entend plus parler… Ce qui fait que je peux vous annoncer d’ores et déjà que le deuxième tome est paru !

 

 

Bref : un roman où l’amour est présent à chaque instant, et la vie au cœur du récit.

 

 

Le petit plus : un sujet d’actualité, entre nanotechnologie, lois bio-éthiques…

 

the adoration of jenna fox mary pearso   the adoration of jenna fox mary pearso
 

La lune était noire, de Michael Connelly

la lune était noire michael connelly

Contrainte de passer à l’action pour protéger le secret , qui la déchire, Cassie Black, en liberté conditionnelle, décide de cambrioler la suite d’un grand flambeur du Casino Cleopatra, à Las Vegas. Caméras de surveillance, gardes armés, coffres-forts blindés, la sécurité est sans faille – et dirigée par un certain Karch, individu sadique et retors. S’attaquer à lui, c’est courir à la mort, mais c’est le risque que doit prendre Cassie si elle veut réussir. Et ce n’est rien en comparaison de ce qui l’attend lorsqu’on comprend que l’enjeu est mille fois plus grand que ce que l’on croyait au début de l’affaire. Car, bien sûr, dans l’énorme partie qui se joue, toutes les cartes sont biaisées. 

 

La lune était noire est le premier roman de Connelly que je lis ne mettant pas en scène l’un de ses agents de la loi comme Harry Bosch, Terry McCaleb, ou le journaliste Jack McEvoy. J’étais donc curieuse de voir ce que l’auteur américain allait faire sans avoir recours à l’une de ses séries.

 

 

Grâce à Cassie Black, on plonge dans l’univers des casinos de Las Vegas, côté voleurs et non pas joueurs (rappelez-vous, Eleanor Wish est une passionnée de poker). Mais on est surtout jusqu’au cou dans une folle histoire de braqueuse, de monte-en-l’air qui veut faire un dernier coup avant de disparaître. Cassie, souvenez-vous, on l’avait entraperçue voisine de Harry Bosch dans Los Angeles River , quelques années avant ce roman.

 

 

C’est sympathique en diable de mettre le nez dans les ficelles du « métier » de la jeune femme, et intéressant aussi d’en savoir plus sur le système des libérations sur parole aux USA. Grâce à Connelly, on approche toujours un aspect légal (ou illégal !) de la société américaine.

 

 

Mais au-delà de ces considérations, La lune était noire est le roman d’une arnaque, et en tant que lecteurs on est les premiers servis, car on se fait rouler dans la farine plus d’une fois. Les personnages sont fascinants, surtout Cassie, pétrie de culpabilité, Léo qui se pique d’astronomie ou bien encore  psychologue qui a plus d’un tour dans son sac. Bien menée, l’intrigue nous prend à son piège, et ce polar se dévore comme un rien.

 

 

Bref : même si l’un des flics de mon cœur est absent de cet opus, j’ai passé un excellent moment.

 

 

Le petit plus : Je n’ai pu m’empêcher d’établir un parallèle entre le destin de Cassie Black et celui de l’héroïne de Signé : Allison Murietta.

 

 

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vertige franck thilliez

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