Archives pour avril 2011


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Darling Jim, de Christian Mork

darling jim christian mork

Lorsqu’on retrouve Moira Hegarty et ses deux nièces, Fiona et Roisin, assassinées sauvagement, les habitants sont sous le choc. Ces meurtres demeurent un mystère jusqu’au jour où Niall, le jeune postier du village, récupère une enveloppe contenant le journal intime de Fiona. C’est en lisant son histoire qu’il découvre l’existence de Jim Quick : un seanchai, conteur de légendes irlandaises. Il comprend vite que Jim, au charme vénéneux, sème la mort sur sa route.Mais y aurait-il un lien entre son passage dans les villes et la disparition de jeunes filles? Quel est cet homme-loup dont il narre les méfaits, le soir, dans les pubs enfumés ?

 

J’ai adoré ce policier à nul autre pareil. L’ambiance y est magnifique, entre légendes irlandaises, pubs envahis par les vapeurs d’alcool, la chaleur des corps en sueurs et la fumée de clopes, fraternité indissoluble entre trois soeurs, folie et meurtres passionnels. Le romancier s’est inspiré d’un fait divers, qu’il a légèrement déformé pour construire cette formidable intrigue, sans fausse note, et cette atmosphère envoûtante.

 

Tout y est passionnant ! Par le procédé de journaux intimes à l’intérieur desquels le conte a sa place et entrecoupés d’une narration d’une enquête amateur d’une facture plus « classique », Darling Jim est un roman à plusieurs voix qui nous dévoile une histoire où l’on connaît les coupables. Son intérêt repose, non pas sur la façon dont ceux-ci vont être punis (ne vous attendez d’ailleurs pas à une leçon sur la justice), mais sur les relations entre les personnages et la manière dont un drame affreux se noue inéluctablement…

 

Il est difficile de lâcher la lecture de Darling Jim, tant sa séduction est grande, à l’image des soeurs Walsh, de Jim Quick le seanchain ou de la verte Irlande qui recèle nombre de mythes. Les différents acteurs de ce roman très noir -illuminé par la magie du conte- sont attachants, il est compliqué d’en vouloir aux uns et aux autres des protagonistes de cette tragédie. Christian Mork nous les rend si humains et si vivants. Et c’est peut-être en cela que réside la vraie réussite de ce polar : teinté de fantastique certes, il nous raconte la vie tout simplement, et est criant d’une sincérité désarmante aussi bien dans la narration du jeune postier que dans les journaux intimes.

 

Bref : un grand roman, très touchant !

 

Le petit plus : La légende des loups est magnifique, je l’ai savourée tout du long…

 

 

darling jim christian mork  darling jim christian mork darling jim christian mork

 

Les vampires de Manhattan # 1, de Melissa de la Cruz

les vampires de manhattan melissa de la cruz

Il n’y a pas plus glamour que Mimi et son frère Jack au lycée ultra chic Duchesne, à New York. Snobs et branchés, ils forment avec leurs amis un club très sélect. Theodora, qui est plus vintage que Prado, n’est pourtant pas insensible au charme du très sexy Jack. Pourquoi un garçon si populaire s’intéresse-t-il soudain à elle ? Quel rapport avec Aggie, une élève retrouvée morte, vidée de son sang ? Theodora est déterminée à le découvrir quand apparaît sur sa peau un entrelacs de veines bleutées qui lui glace le sang. Elle non plus n’est pas une fille tout à fait comme les autres…

 

C’est une surprise très agréable que ce premier opus des Vampires de Manhattan car, au vu de la 4ème de couv’, je redoutais un peu le côté fashion et donc chick-lit de la chose. Ouf ! ce n’est pas le cas, contrairement à People or not people de Lauren Weisberger que j’avais peu goûté, et c’est traité de manière différente de La mode est au rouge sang de Valerie Stivers. Donc, de côté-là, pas de redite et pas de nausée…

 

Les Vampires de Manhattan, c’est avant tout une revisite du monde vampirique, de sa mythologie et de son foklore, vraiment réussie. Melissa de la Cruz leur crée une Histoire passionnante, des rites particuliers, tout en les ancrant dans la religion, assez légèrement pour ceux qui trouvent ça trop pregnant dans L’Heure de l’Ange ou L’Epreuve de l’Ange d’Anne Rice, mais suffisamment pour contenter ceux qui aiment.

 

Les personnages sont fascinants, plein de mystères, avec des caractères forts et marquants ; il est assez facile de s’attacher à eux, surtout aux plus sympathiques d’entre eux ! Le personnage de Theodora est une belle idée -même si a priori elle n’est pas toute neuve, avec ce qu’on sait du mythe on peut s’attendre à des inattendus- et elle est plutôt bien entourée.

 

L’intrigue fonctionne bien, on se laisse facilement prendre au jeu et on tourne les pages allègrement, histoire de connaître le fin mot du roman qui, bien sûr, se termine sur un cliffhanger insoutenable !

 

A souligner également, pour une fois, le style : je l’ai trouvé bon dans l’ensemble, fluide, agréable, sans être bêtifiant, quelque chose d’assez rare dans la bit-lit pour le signaler ! D’ailleurs, côté bit-lit, c’est assez vite dit, car c’est plus que léger léger, pour l’instant tout du moins… fantasy urbaine ? à suivre pour voir l’évolution des personnages et de leurs interactions et donc peut-être la classification !

 

Bref : un premier volet bien charpenté qui donne envie de se plonger très vite dans Les Sang-Bleu, le deuxième épisode de cette prometteuse saga.

 

 Le petit plus : c’était une LC sur Livraddict,vous pouvez retrouver y retrouver le récapitulatif des billets des autres participants.

 

blue bloods melissa de la cruz

 

challenge fangs addict

 

 

 

Les soeurs de la lune # 1 : Witchling, de Yasmine Galenorn

witchling yasmine galenorn

Nous sommes les sœurs D’Artigo : mi-humaines, mi-fées, agents de la CIA d’Outremonde. Etre une fée dans votre monde confère bien des avantages : nous sommes plutôt bien perçues, contrairement à nos congénères un peu moins, disons… sexy. Malheureusement, notre ascendance nous joue parfois des tours. Quand elle panique, ma sœur Delilah se transforme en chat. Menolly, elle, est un vampire qui tente de s’adapter à sa condition. Quant à moi ? Je suis Camille… une sorcière. Sauf que ma magie est aussi imprévisible que la météo, et ça, mes ennemis vont l’apprendre à leurs dépens !

Le Book Club de Livraddict est souvent un bon moyen pour découvrir un auteur, un livre, un genre… Ce mois-ci, nous avons élu le thème des sorcières et c’est le premier volume des Soeurs de la lune, Witchling, qui est sorti vainqueur du vote final pour le livre.

 

Je n’avais pas lu que du bien sur cette série sur la blogosphère, et je tendais un peu le dos, il me faut bien l’avouer. Mais j’ai été dans l’ensemble plutôt agréablement surprise par ce premier opus. Alors, certes, l’intrigue n’a pas grand-chose d’original, certes la fin peut sembler un peu rapide, certes le style n’est pas extraordinaire, mais…

 

On se laisse facilement prendre au style simple et sans heurts de Yasmine Galenorn, on aime l’univers cohérent et imaginatif qu’elle a créé (en particulier l’intégration de nombreux mythes et légendes à Outremonde notamment), et on se surprend à espérer que les héroïnes, trois soeurs mi-faes mi-humaines, parviendront sans trop de bobos aux ultimes pages du roman.

 

Une galerie de portraits plutôt réussis, peut-être encore un peu sous-exploités (mais n’oublions pas qu’il y a d’autres volumes !), peuple Witchling de manière sympathique, avec humour, une dose de sensualité et de sexe et cuillerée de jolis sentiments.

 

De belles trouvailles parsèment les pages de ce premier jalon à la série des Soeurs de la lune ; j’ai particulièrement apprécié la gargouille, le démon-renard mais également le dragon ou encore la Reine Titania (échappée du Songe d’une nuit d’été de Shakespeare) et Saint-Georges remis au goût du jour !

 

C’est Camille, la sorcière, qui narre ses premières aventures en compagnie de ses frangines, et le moins qu’on puisse dire est que la demoiselle a le sang chaud, à l’image de tous les Sidhes de son royaume natal. De quoi pimenter légèrement à la sauce bit-lit un roman fantastique…

 

Bref : le début d’une saga plutôt agréable, même si ce n’est pas le coup de coeur qu’ont été Anita Blake ou Mercy Thompson.

 

Le petit plus : trois autres volumes viennent à la suite de celui-ci, où chaque soeur devient à son tour la narratrice.

 

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Le dos au mur, de Christophe Lambert

le dos au mur christophe lambert

2020. Afin de combattre l’immigration clandestine, un mur a été construit entre le Mexique et les États-Unis. Tous les mois, sous les caméras excitées du nouveau grand jeu télévisé America’s most hunted, le Mur laisse passer deux cents clandestinos. Le dernier à être repris par les forces de l’ordre gagne cent mille dollars et le droit d’être naturalisé. Diego Ortega, 19 ans, est l’un des « deux cents ». Ce n’est pas l’american dream qui l’intéresse, mais l’argent, car son père s’est endetté auprès d’un dangereux mafieux local. Une seule solution pour le sauver gagner. Mais une obscure machination politique se cache derrière ce sanglant show.

 

 Encore un roman d’anticipation qui, cette fois-ci, a pris racine dans un des problèmes majeurs des Etats-Unis : l’immigration mexicaine et le mur construit à la frontière entre les deux pays sous l’administration Busch Jr. Ici, Christophe Lambert pousse les excès de la société du spectacle à leur paroxysme : Fear Factor, à côté, c’est du « pipi de chat » ! Pensez, une émission où la récompense est la green card, et où les morts font grimper l’audimat, où télévision et police marchent main dans la main…


Le dos au mur, c’est le reflet de l’humanité dans ce qu’elle a de plus noir et ce qu’elle a de plus beau : un éventail de caractères, de sentiments entre l’amitié, la cupidité, l’astuce, la violence, le racisme, la vengeance… Ils sont deux cent candidats, tous différents et tous semblables au fond, ou presque ! Christophe Lambert offre ainsi à notre regard une collection de personnages prêts à tout pour parvenir à leur but, quel qu’il soit.

 

Car son roman est une réflexion sur l’immigration, mais aussi, et intrinsèquement, sur la xénophobie ; l’avenir de pays qui se voient se vider de leurs ressortissants conduisant ainsi à l’appauvrissement encore plus grand de leurs ressources humaines. A l’heure actuelle, ce livre est à lire absolument pour prendre conscience, si ce n’est déjà fait, des tenants et des aboutissants de ce qui constitue un des plus grands débats de nos sociétés occidentales. Attention, l’auteur n’est point un donneur de leçons ; il fait de ce livre une formidable aventure, entre thriller et course-poursuite à 100 à l’heure, très visuelle et scénaristique, servie en outre par une écriture agréable, fluide et graphique.

 

On retient son souffle quasiment tout du long, le rythme est trépidant, les rebondissements et les surprises sont nombreux, maintenant le lecteur accroché aux pages jusqu’au dénouement, qui nous offre une belle mise en abyme, un procédé que j’apprécie énormément pour ma part (je vous en avais parlé à propos de Thérapie, de Sebastian Fitzek).

 

Bref : Le dos au mur tient ses promesses et séduit tant les grands ados (collection 15-20 ans oblige !) que les adultes.

 

Le petit plus : Christophe Lambert -qui n’est pas le comédien !- est l’auteur d’une quarantaine de romans, de quoi se faire plaisir…

 

mur frontière états unis mexique


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