« Si tu allumes un cierge pour Dieu, allumes-en deux pour le diable » – Proverbe Bulgare – De nous jours, plus personne ne croit aux anges, même s’il y a des gens qui croient aux démons. Pourtant les anges existent vraiment. Ils ont toujours existé. Comment je le sais ? Parce que mon père en était un. Avant d’être assassiné. Je n’ai désormais plus qu’une idée en tête : trouver le démon qui a fait ça et le tuer de mes propres mains.
Laura Gallego Garcia est la chef de file du roman fantastique espagnol contemporain, et j’avais déjà eu le plaisir de lire d’elle L’impératrice des éthérés. Si dans ce dernier, elle nous contait une sorte de renouveau préhistorique, avec Deux cierges pour le diable, elle s’attaque aux fondements de la religion catholique si prégnante dans son pays.
S’appuyant apparemment sur Le livre d’Hénoch, elle nous embarque dans un récit où anges et démons s’affrontent de tout temps. Rien que de très classique me direz-vous, d’autant que le point de départ porte sur le désir de vengeance d’une jeune fille en rajoute sur le thème du « pas très original ». C’est ce que j’ai tout d’abord pensé à la lecture de la première partie, manquant même laisser tomber le bouquin. Mais l’auteur a le sens des rebondissements, et j’ai au final accroché à fond avec sa version de la Création, celle du monde, des êtres vivants, des êtres humains, des créatures célestes et infernales.
On suit donc avec intérêt Cat du moment que sa situation sort un peu des chemins battus, sa quête de l’assassin de son ange de père nous menant sur des pistes inattendues et savoureuses. Pour une lectrice convaincue comme moi par Les Chansons du Séraphin (vol. 1 et vol.2) d’Anne Rice, ce roman renouvelle parfaitement le genre, de façon intelligente.
Du rythme, une galerie de personnages mythiques ou créés de toutes pièces par l’écrivain qui servent l’histoire, Deux cierges pour le diable sait faire oublier assez facilement que son coeur de cible est d’abord les adolescents. L’écriture est simple, fluide, et on tourne facilement les pages alors qu’on pourrait a priori s’y perdre avec tous ces noms antiques, ces légendes et autres récits entremêlés à l’intrigue initiale.
Bref : un livre convaincant, plus même que L’impératrice des éthérés.
Le petit plus : un one-shot, pour une fois, ça fait du bien de ne pas entamer une énième série !! et une jolie couverture, ce qui ne gâche rien…
Les avis des cop’s : eh oui, encore une Lecture Commune, venez donc découvrir les avis des autres participants !
Place aux lecteurs