Lorsqu’on retrouve Moira Hegarty et ses deux nièces, Fiona et Roisin, assassinées sauvagement, les habitants sont sous le choc. Ces meurtres demeurent un mystère jusqu’au jour où Niall, le jeune postier du village, récupère une enveloppe contenant le journal intime de Fiona. C’est en lisant son histoire qu’il découvre l’existence de Jim Quick : un seanchai, conteur de légendes irlandaises. Il comprend vite que Jim, au charme vénéneux, sème la mort sur sa route.Mais y aurait-il un lien entre son passage dans les villes et la disparition de jeunes filles? Quel est cet homme-loup dont il narre les méfaits, le soir, dans les pubs enfumés ?
J’ai adoré ce policier à nul autre pareil. L’ambiance y est magnifique, entre légendes irlandaises, pubs envahis par les vapeurs d’alcool, la chaleur des corps en sueurs et la fumée de clopes, fraternité indissoluble entre trois soeurs, folie et meurtres passionnels. Le romancier s’est inspiré d’un fait divers, qu’il a légèrement déformé pour construire cette formidable intrigue, sans fausse note, et cette atmosphère envoûtante.
Tout y est passionnant ! Par le procédé de journaux intimes à l’intérieur desquels le conte a sa place et entrecoupés d’une narration d’une enquête amateur d’une facture plus « classique », Darling Jim est un roman à plusieurs voix qui nous dévoile une histoire où l’on connaît les coupables. Son intérêt repose, non pas sur la façon dont ceux-ci vont être punis (ne vous attendez d’ailleurs pas à une leçon sur la justice), mais sur les relations entre les personnages et la manière dont un drame affreux se noue inéluctablement…
Il est difficile de lâcher la lecture de Darling Jim, tant sa séduction est grande, à l’image des soeurs Walsh, de Jim Quick le seanchain ou de la verte Irlande qui recèle nombre de mythes. Les différents acteurs de ce roman très noir -illuminé par la magie du conte- sont attachants, il est compliqué d’en vouloir aux uns et aux autres des protagonistes de cette tragédie. Christian Mork nous les rend si humains et si vivants. Et c’est peut-être en cela que réside la vraie réussite de ce polar : teinté de fantastique certes, il nous raconte la vie tout simplement, et est criant d’une sincérité désarmante aussi bien dans la narration du jeune postier que dans les journaux intimes.
Bref : un grand roman, très touchant !
Le petit plus : La légende des loups est magnifique, je l’ai savourée tout du long…
Je l’avais repéré celui-ci. Maintenant c’est sûr, il me le faut !
il a l’air super! ton article donne envie!!!
@ Myarosa : contente de te donner l’impulsion !
@ Jellybells : direction la bibliothèque, ma cocotte !
Sans ton billet, je n’aurai jamais essayer de trouver ce titre à la bibliothèque !
comme quoi, je fais oeuvre utile