Lucky, Toby ou encore Tommy… son nom importe peu. L’important, c’est sa discrétion, son professionnalisme, sa compétence à exécuter froidement les cibles qu’on lui désigne. Après un contrat particulièrement éprouvant, Lucky est abordé par un mystérieux inconnu, un certain Malchiah. Ce Malchiah sait tout de lui, dispose de pouvoirs stupéfiants, et prétend être son ange gardien. Il lui offre de racheter ses crimes en sauvant des vies plutôt que de les prendre, et d’aider une famille juive au Moyen Âge accusée de meurtres rituels.
Est-ce un ange, un rêve ou un cauchemar ?
Je suis une grande fan des Chroniques des Vampires d’Anne Rice, ainsi que de sa Saga des Sorcières. Aussi, j’étais très curieuse de lire sa dernière série consacrée aux anges. C’est chose faite avec L’Heure de l’ange, le premier volume des Chansons du Séraphin. J’ai lu ici et là sur la blogosphère que ce livre était une déception… Il n’en a rien été pour moi. Certes, on n’y retrouve pas la lourde et perturbante sensualité qui se dégage de ses vampires ou de ses sorcières, mais bien autre chose. Pourquoi demander à un auteur de répéter éternellement ce qu’il sait faire ?
L’Heure de l’ange est une histoire fantastique, faite de culpabilité, de rédemption, d’amour de Dieu et des autres, non pas consacrée à une religion mais à un Créateur rassemblant en son sein les hommes. Il y a dans ce roman une lumière assez incroyable, on sent toute la foi qui porte Anne Rice, par l’intermédiaire de ses personnages. Pour parler un peu d’eux, il s’agit surtout de Lucky, un assassin, un tueur à gages, au parcours très particulier. Il nous raconte son histoire, puis c’est un Ange qui prendra le relais ; une femme viendra également nous parler d’elle : je n’y ai rien vu de gênant, les récits étant bien découpés, et annoncés. C’est même d’ailleurs très appréciable, car on porte alors plusieurs regards sur la fiction qui nous est contée ici, sur les différents acteurs, les événements plus ou moins graves… L’auteur trace le portrait de beaux personnages, faits de complexité, guidés par des sentiments tels que l’amour, l’orgueil, la fierté, la bonté et bien d’autres encore. On s’attache au passage à plusieurs d’entre eux, profondément humains.
L’intrigue est assez surprenante, prenant son temps au départ, certes, mais cela ne m’a pas paru long : j’ai aimé faire connaissance avec le héros de L’heure de l’ange, dans une intimité chaleureuse et sans concessions, assez paradoxalement. Lorsque l’action s’accélère, les chapitres raccourcissent, on a de plus en plus hâte de connaître le dénouement, et d’approcher la vérité ultime de cette rencontre entre Lucky et son ange gardien, entre le meurtrier et Dieu.
L’écriture d’Anne Rice est toujours aussi belle, portée par une langue riche et voluptueuse, avec un plaisir des mots prononcé. Elle sait influer des rythmes variés à son récit, alternant les moments d’introspection, avec ceux plus rapides et trépidants du mouvement, de l’action… Elle nous mène également sur des chemins de l’Histoire, nous en faisant découvrir ou nous en rappelant de sombres périodes. Ici, nous avons rendez-vous avec le Moyen-Âge, restitué grâce à une narration bien documentée, sans avoir le sentiment d’assister à un cours mais d’une manière très vivante au contraire.
Bref : L’Heure de l’ange ouvre une nouvelle série, différente des précédentes, de belle façon, surprenant le lecteur sans le décevoir.
Le petit plus : une fin qui promet une suite bien intéressante…
Je suis fan des vampires et des sorcières de Rice mais bizarrement cet ange-là ne me tente pas vraiment.
J’ai vraiment eu du mal avec ce livre mais je suis contente que voir que certains aiment
@ Frankie : c’est vrai que c’est très différent de ce qu’elle a fait avec les vampires et les sorcières…
@ sofiaportos : eh oui, tous les goûts sont dans la nature, ouf ! c’est le côté religieux que tu n’as pas aimé ?
honte a moi qui n’ai toujours rien lu d’Anne rice..;ah si, entretiens avec un vampire…mais bon, ça ne compte pas, je l’ai lu il y a tellement longtemps que je n’en garde pas beaucoup de souvenir! grrr saleté de film avec tom cruise (horrible en lestat!) qui je pense à pris la place dans mes souvenirs…a relire donc!!!
J’adore ta conclusion… Une fin qui promet une suite intéressante ! Tout un programme !
@ jellybells : à relire, c’est sûr ! et enchaîner avec Lestat le vampire qui est vraiment chouette… Moi aussi, je déteste Tom Cruise en Lestat alors que le Lestat de la Reine des Damnés est une vraie réussite…
@ Véro : merci m’dame Véro ! contente que tu aimes…