Archives pour mars 2011

La Cité des Ténèbres # 2 : L’Epée mortelle, de Cassandra Clare

la cité des ténèbres l'épée mortelle cassandra clare

Le monde obscur est en émoi depuis le meurtre mystérieux d’un loup-garou survenu devant le Hunter’s Moon, l’un des repaires de lycanthropes les plus fréquentés de New York. Du côté des Chasseurs d’Ombres, l’Inquisitrice, une femme insensible et austère, est dépêchée par l’Enclave pour s’emparer de l’Institut: Valentin est de retour et une guerre sanglante se prépare. Pris dans la tourmente des événements récents, écartelés entre coeur et raison, Clary et Jace se lancent à corps perdu dans la lutte sans merci qui oppose les défenseurs du bien aux forces du mal. Une lutte qui les ménera des souterrains de la Cité Silencieuse aux eaux sombres de l’East River…

 

 J’ai vraiment accroché à cette trilogie fantastique, la preuve : je me suis jetée sur le deuxième opus, sitôt le premier terminé. Le style n’est pas fracassant, mais l’histoire fonctionne bien, avec sa part de drames, de rebondissements, et d’émotions. Avec pour fond la question du fascisme, tout comme dans Harry Potter… Et c’est cohérent !

 

Dans L’Epée Mortelle, on entrevoit des vérités, des secrets mais on est également initié à la « politique » de ce monde surnaturel, entre l’Enclave et les Créatures Obscures, fait de lois et de règles… On ne s’ennuie pas une seconde, et à peine la dernière page refermée, j’ai ouvert la suite ! Il faut dire qu’en dehors d’un univers bien construit, les personnages -pour la plupart rencontrés dans La Coupe mortelle- sont la force de ce roman… On s’attache aux uns, on déteste les autres, le tout puissamment. De plus, tout cela a un tout petit goût de bit-lit très sympa… miam !


Bref : Le deuxième volet de La Cité des Ténèbres tient ses promesses et c’est tant mieux !!!

 

Le petit plus : Cette trilogie de Cassandra Clare a beaucoup plu à l’auteur des Chroniques de Spiderwick, et à Stephenie Meyer, auteur de Twilight et des Âmes Vagabondes.

 

the city of ashes cassandra clare

 

 

Risque zéro, de Pete Hautman

risque zéro pete hautman

Imaginez un monde où tout risque est banni, un monde où le danger n’existe plus, où tout ce qui peut nuire est un délit. Fini le sport, trop dangereux! Interdites, les passions, trop violentes ! Ce monde du risque zéro, c’est celui des États-Sécurisés d’Amérique, en 2074. C’est aussi celui de Bo Martensen, 16 ans. Pour lui, ce monde est un cauchemar. Et il a décidé de résister. Pour être libre. Pour prendre le risque de vivre, tout simplement…

 

La mode littéraire actuelle est à la dystopie -une utopie négative-, grâce à des romans jeunesse comme La Déclaration de Gemma Malley et sa suite La Résistance, ou encore la série Uglies de Scott Westerfeld. Risque Zéro fait partie de cette catégorie et est un donc un livre dont les héros sont des adolescents. Pourquoi ? Parce que les ados ont en eux cette capacité à se rebeller propre à leur âge. Bo, le personnage principal, ne fait pas exception, même si sa propension à la révolte est d’abord expliquée par l’hérédité familiale.


Pete Hautman a imaginé un futur où le principe de précaution et la sécurité prévalent sur tout. Futur parfaitement plausible quand on voit nos sociétés occidentales de plus en plus hygiénistes, et de plus en plus sécuritaires. Alors, l’auteur n’hésite pas et charge la mule : le principe de précaution est érigé au rang de profession de foi, à tel point que l’ironie et le ridicule d’une telle situation sont omniprésents. Heureusement que le ridicule ne tue pas, sinon que deviendraient les habitants des Etats Sécurisés ? Pour preuve, imaginez que la course à pied est si règlementée pour éviter tout accident (il est interdit d’attenter à l’intégrité de sa personne), que les concurrents portent un harnachement digne d’un Power Rangers, évoluant sur une piste qui a tout du matelas ouatiné à l’excès. Vous connaissez l’expression « élever dans du coton » ? Eh bien, voilà la mentalité de cette société !

 

Bo détonne et se laisse mener par ses hormones en effervescence, sa rebellion pubère, mais aussi un désir de vivre vraiment, plus que par les diktats énoncés par son pays. Ce qui le mènera en terrain inconnu, et nous révèlera, tout comme à lui, le revers de la médaille, l’autre face d’un système qui produit plus que sa part de frustration, nous offrant par la même occasion une belle galerie de portraits de « délinquants » et approfondissant ainsi la réflexion sur la possibilité d’une telle société, et ses dérives.Bref : un roman dystopique qui parle, aux racines ancrées dans nos peurs et aux accents ironiques, donnant un ton humoristique très plaisant.

 

Le petit plus : Ne vous fiez pas à la collection visant un public ado, car une telle démarche philosophique (le propre de ce genre de roman) nous touche tous.

 

Et pour en parler : Le Book Club sur le thème de la dystopie aura lieu le 11 mai prochain autour d’Uglies de Scott Westerfeld. Venez nous rejoindre !

 

rash cycle pete hautman rash cycle pete hautman

 

 

Les Chansons du Séraphin # 2 : L’Epreuve de l’Ange, d’Anne Rice

l'épreuve de l'ange anne rice

« J’ai rêvé d’anges. Je les contemplais, les entendais dans l’étendue galactique de la nuit. Je sentais l’amour dont ils m’entouraient. Je sentais aussi une sorte de tristesse me dévaster, m’emportant vers ces voix célestes qui chantaient pour moi ». Ainsi débute le nouveau roman d’Anne Rice, qui nous emmène vers d’autres horizons, d’autres royaumes, et d’autres temps. Rome, XVIe siècle. La Ville éternelle, où les croix se dressent dans le ciel éclatant. La ville de Michel-Ange, de Raphaël. Mais aussi la ville de l’Inquisition, où s’affrontent les Médicis et les papes avides de pouvoir… C’est là qu’est propulsé Toby O’Dare, ancien tueur à gages et joueur émérite de luth. Son ange gardien, Malchiah, lui demande d’enquêter sur un médecin juif accusé d’empoisonnement et de sorcellerie. Toby saura-t-il vaincre les terribles rumeurs et sauver ce jeune noble qu’on soupçonne d’être possédé par un dybbouk ?

 

 Anne Rice poursuit sa trilogie avec L’Epreuve de l’Ange, qui mène Toby, l’ancien tueur à gages, dans la Rome de la Renaissance. Toujours aussi bien documentée, l’auteur nous emmène à la suite de son héros dans cette époque où les juifs portaient la rouelle -l’ancêtre de l’Etoile Jaune (tout un symbole pour ce roman)- tout en étant sous la protection du pape Jules II. Investi d’une nouvelle mission par le séraphin Malchiah, l’ex-Lucky le Renard devra faire des choix et subir des épreuves. C’est l’occasion pour lui de se poser une multitude de questions sur son passé (qui le rattrape toujours !), mais aussi sur son avenir.

 

Encore une fois, la reine des vampires nous parle de la foi, défiant la raison ou la sublimant, un peu comme dans Memnoch le Démon, mais d’une façon peut-être plus légère, moins détaillée, plus… humaine ! Elle croque des personnages typés, animés par l’amour ou la haine, par l’amour et le démon (Of Love and Evil est le titre original de ce volume). On s’attache encore plus à Toby, dont la rédemption est au coeur de cette série, bien plus certainement que de son rapport à Dieu. Il rencontre d’autres personnages auxquels on ne peut s’empêcher d’être sensibles, tant Anne Rice nous les dépeint avec justesse.


Dans le style élégant qui est le sien, dépourvu en toutes choses de vulgarité, elle entre dans le vif du sujet dès le début du livre -ce qui devrait la réconcilier avec les insatisfaits de L’Heure de l’Ange que d’aucuns trouvaient long au démarrage-, nous plonge dans les mystères et dans l’action qui, si elle n’est pas absolument trépidante, a tout d’un drame qui se joue sous nos yeux, et qui nous tient suffisamment pour que l’on s’en retrouve prisonnier. J’ai d’ailleurs lu L’Epreuve de l’Ange
quasi d’une traite, ce qui n’a pas été le cas avec le précédent opus. Je soulignerai d’ailleurs que c’est encore une fois le jeune homme qui narre ses péripéties, et que le ton et le style adoptés collent à sa personnalité, confirmant ainsi son parcours, ses idées, et le rendant très crédible.


Pour terminer, ce deuxième opus nous offre un cliffhanger inattendu, nous promettant un troisième tome très intéressant, et mettant le lecteur sur des charbons ardents !!

Bref : L’Epreuve de l’Ange est à mon sens plus réussi et plus abouti que le précédent roman, délicat, accrocheur et très séduisant au final.

 

Le petit plus : L’objet livre est vraiment joli, avec des plumes qui parsèment les pages…

 

Merci qui ? Merci à Livraddict et aux éditions Michel Lafont pour ce moment de plaisir ! 

 

livraddict small

logo michel lafon
 

 

L’âme humaine et le socialisme, d’Oscar Wilde

l'âme humaine et le socialisme oscar wilde

« Oscar Wilde maniait la langue comme le plus efficace des fouets, capable aussi bien de gifler que de caresser. Il pensait avoir giflé l’Angleterre. Mais le vieux lion cessa bientôt de s’amuser et le dévora dans un tribunal. On porta les restes de l’ancien prince dans une cellule de la prison de Reading où, pendant deux ans, ses derniers muscles furent rongés par la fatigue et les rats. Né en Irlande, il acheva de mourir en France. L’Angleterre n’eut que sa vie.
Oscar Wilde est aimé aujourd’hui, et il ne peut rien contre cet amour. On aime les artistes morts car ils sont sans défense ».

 

Oscar Wilde est un de mes auteurs préférés, je l’ai déjà dit sur ce blog. Mais je ne connais pas toute son oeuvre, loin s’en faut. L’âme humaine et le socialisme est un court essai qu’il a écrit en 1891, on l’apprend -ainsi que d’autres choses- dans une préface fort précieuse pour situer le contexte de cette réflexion.

 

Plein de paradoxes, et d’une logique propre et pourtant parfaitement cohérente, L’âme humaine et le socialisme porte la force de convicition de l’auteur britannique si scandaleux. Je ne le savais pas socialiste, j’étais donc curieuse de mettre à jour cet aspect de lui. J’ai vu alors un homme prônant avec passion l’individualisme -surprenant au prime abord ! Mais en tournant les pages, je m’aperçois que cet indivudalisme n’est pas synonyme d’égoïsme, mais de réalisation de soi, pour être plus grand, et ainsi changer la société tous ensemble, en profondeur.

 

Oscar Wilde déteste et villipende la charité, non qu’il ne comprend pas les souffrances ni la pauvreté mais parce qu’il estime qu’elle maintient les êtres humains dans un  état de faiblesse, tel qu’ils ne peuvent s’élever. L’auteur de Salomé rêve d’un monde meilleur, où tous vivront dans le confort sinon la prospérité, la culture, le désir commun de bâtir ensemble.

 

Le style d’Oscar Wilde est simple, empreint de passion et de sa foi en des idéaux. Il argumente, défend des points de vue, sans jamais céder au manichéisme, des riches contre les pauvres par exemple.

 

L’objet livre en lui-même est une jolie réussite, avec une belle couverture, et un beau grain de papier qu’on aime feuilleter.

 

Bref : Un petit essai qu’on aime lire non seulement pour le fond mais aussi la forme.

 

Le petit plus : Le Book Club du mois d’avril (qui aura lieu le 23 avril) est consacré au Portrait de Dorian Gray, à lire ABSOLUMENT, et dont L’âme humaine  et le socialisme défend quelques valeurs ici.

 

Merci qui ? Merci à  Blog-O-Book et aux éditions Aux forges de Vulcain pour ce partenariat très instructif !

 

 

Double blanc, de Yasmina Khadra

double blanc yasmina khadra

Le tonnerre éructe de toutes ses forces dans la nuit. De temps à autre, les lumières éblouissantes de l’éclair ricochent sur le bas quartier, peuplant les recoins de visions cauchemardesques. Il est vingt-deux heures, et pas un chat ne se découvre assez de cran pour se hasarder dans les rues. C’est l’heure où les gens s’autoséiquestrent pour se forger des alibis, la conscience cadenassée, un sommeil opaque sur les yeux. Le moindre friselis est perçu comme un cri d’agonie. Alger retourne en enfer.

 

Après Morituri (qu’hélas, ma médiathèque ne possède pas !), Double blanc est le second volet des enquêtes du Commissaire Llob dans l’Algérie en guerre intégriste. C’est la première fois que je lis Yasmina Khadra, et je me demande comme on a pu croire que l’auteur était une femme. Car voilà une écriture masculine, virile au possible ! Peut-être le genre y est pour quelque chose, mais tout de même…

 

 C’est le Commissaire Llob qui narre son enquête placée sous le signe d’attentats terroristes à Alger. Langage imagé, sens des métaphores, analyse d’une société en plein désarroi, dans une ambiance permanente de danger, Yasmina Khadra nous fait vivre les heures sombres de son pays. Avec cruauté -l’auteur dit bien haut ce qu’il pense- et révolte, à travers son héros, il nous dit son dégoût du fondamentalisme, de la barbarie et aussi son admiration pour ceux qui résistent encore, tant à la peur qu’aux sirènes de l’intégrisme.

 

Llob mène une vraie investigation, passionnante, haletante et nous embarque à sa suite sans peine dans son univers, tout en exprimant un amour profond pour son pays. Les personnages sont nombreux : policiers, politiciens, chefs d’entreprise, indics et d’autres encore,  mais jamais on ne s’y perd : on adore  les humer, les goûter pour mieux découvrir l’Algérie, Alger et ses habitants.

 

Bref : un très bon roman policier, surprenant, servi par une écriture talentueuse, au ton acerbe et désabusé.

 

Le petit plus : Yasmina Khadra est une belle découverte encore une fois grâce à Pimprenelle ; je prolongerai sans nul doute le plaisir avec d’autres romans, tant de la série, qu’en allant faire un tour sur les blogs des autres participants à Découvrons un auteur.

 

Merci qui ? Merci à Véro de 100 et 1 qui, par ses différentes chroniques sur cet auteur, m’a donnée envie de le lire !

 

Et dedans ?

C’est vrai, nous sommes en Algérie. Et l’Algérie [...], c’est comme de l’or, plus on s’y frotte, plus elle brille. C’est un bled d’Erguez. Ca baisse la garde quelquefois, mais jamais la culotte. Et plus on l’accule, et mieux elle se défend.

Le soleil se complique l’existence derrière la stèle du Maqam. Il voudrait bien flirter avec les nuages mais il craint d’être pris en canard sauvage. Le ciel étale sa frousse bleue sur la baie frissonnante.Alger cuve son chagrin comme un clodo son vin frelaté. Ramassée sur elle-même, elle s’escrime à contenir ses soubresauts pour ne pas éclater. Dans mon bureau stressant, j’essaye vaguement de me noyer dans une tasse de café.

 Le cafetier nous ignore depuis son comptoir rudimentaire, une grimace obscène au milieu de sa barbe. C’est une espèce de créature rabougrie, au look de gargouille d’église, les épaules par-dessus la tête et les yeux globuleux. Il a tellement de poils sur la figure qu’on le croirait encagoulé. Bref, le genre d’énergumène à ne jamais montrer sans prévis aux personnes âgées, aux femmes enceintes et aux enfants bien éduqués.

 

double blanc yasmina khadra

22/50tour du monde

logo yasmina khadra   
 

 


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