L’histoire commence en Écosse en 1842. Charles (Charlot), 12 ans, est élevé par sa cousine, la veuve Mac’Miche, qui se conduit comme une mégère. Pour se venger de ce qu’elle lui fait subir, Charles lui joue des tours pendables, avec la complicité de Betty, la servante. Mme Mac’Miche est exaspérée par les farces de Charles. Elle n’ignore pas qu’il sait qu’elle détient la somme de 50 000 francs qui forment son héritage. Elle le met en pension chez M. Old Nick. Dès qu’il le peut, il va rendre visite à sa cousine Juliette, une jeune aveugle de 15 ans. La jeune fille joue le rôle du bon ange auprès de ce petit diable.
Quand j’étais enfant, j’économisais pour acheter les livres de la Comtesse de Ségur, que j’ai du tous lire, sauf La soeur de Gribouille que je n’ai jamais réussi à terminer, traumatisée par la mort d’un des personnages -ça me poursuit encore, je n’ai même pas tenté de le relire !
J’ai donc relu Un bon petit diable et j’ai retrouvé le style de l’auteur favori de mes lectures enfantines. Oui, c’est pétri de bonnes intentions et de morale, avec des figures de bons et de méchants. Mais la Comtesse est tout de même subtile, elle sait apporter des nuances à ses personnages, et met en général en avant le fait qu’il est toujours possible de s’améliorer. Ecrit comme ça, cela fait un peu « cul-cul la praline » (pardonnez-moi l’expression !), mais c’est porteur de valeurs et comme c’est le cas ici, c’est plein d’humour. Dès le début, la scène avec les fées, que redoute tant la cousine Mac’Miche, donne le ton.
Ce roman raconte en un seul volume la vie de Charles, Juliette et les autres et permet de suivre leur évolution, surtout celle du héros, ce bon petit diable qui ressemble à tant d’enfants (comment ne pas s’identifier à lui quand on en est un avec toutes ses bêtises et ses bons tours ?) :avec un bon fond, mais qui ne peut s’empêcher de se laisser aller à la colère quand il est malheureux, tourmenté ou maltraité. Un enfant qui semble plus proche de la réalité qu’Oliver Twist dans le roman éponyme de Charles Dickens, qui accepte, lui, avec une espèce de fatalité, sans se rebeller…
Bref : un roman pour jeunes lecteurs qui permet assez facilement l’identification au héros, porteur de valeurs et d’un humour qui n’est pas sans rappeler certaines scènes de théâtre de boulevard. Je me demande tout de même ce qu’en penserait Coquelicot…
Le petit plus : La Comtesse de Ségur a été prolifique, comme vous pourrez le constater avec les billets des autres participants à l’opération de Pimprenelle, qui permet de relire une oeuvre de notre enfance avec un regard d’adulte. Mon roman préféré reste tout de même, je crois, François le Bossu.
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