1949. Munich rasée par les bombardements et occupée par les Américains se reconstruit lentement. Bernie Gunther aussi : redevenu détective privé, il vit une passe difficile. Sa femme meurt, il a peu d’argent et surtout, il craint que le matricule SS dont il garde la trace sous le bras ne lui joue de sales tours. Une cliente affriolante lui demande de vérifier que son mari est bien mort, et le voici embarqué dans une aventure qui le dépasse. Tel Phil Marlowe, et en dépit de son cynisme, Gunther est une proie facile pour les femmes fatales. L’Allemagne d’après-guerre reste le miroir de toutes les facettes du Mal et le vrai problème pour Gunther est bientôt de sauver sa peau en essayant de sauver les apparences de la morale.
J’ai retrouvé avec grand plaisir Bernie Gunther, le héros de La Trilogie Berlinoise. On est en 1949, l’Allemagne est occupée par les quatre grandes puissances alliées, et il ne fait pas bon être un ancien SS, même au sein de son propre camp… Bernie, un peu rouillé, va reprendre le collier et se retrouver à chercher des nazis disparus -après les juifs de La Trilogie Berlinoise !- ce qui ne lui plaît guère.
Une série d’épreuves, de rencontres plus surprenantes les unes que les autres, de mensonges, de mystifications (n’oublions pas, en 49, nombre de nazis sont recherchés et poursuivis) l’attendent tout au long de cet excellent roman noir qui bénéficie d’une trame historique très bien documentée et passionnante -chapeau bas, M. Kerr !
Heureusement, Bernie garde son sens de l’humour, sa causticité, son sens de la répartie, et nous permet de respirer un peu dans cette atmosphère lourde, faite de peurs, de maladies, de défaite… A l’image de nombreux allemands, Gunther a du mal à encaisser dès le départ les atrocités commises au nom de la guerre, de la race aryenne soi-disant supérieure. Mais il a pour lui l’avantage (oh ! ironie…) d’avoir connu les camps et des êtres capables de tout dans le précédent opus. Résultat : même s’il veut croire à l’humanité, c’est son expérience de celle-ci qui le mènera vers la vérité.
Car Bernie, tout comme nous, est baladé du début à la fin de La mort, entre autres, un peu comme ce peuple allemand qui n’est plus maître de lui-même chez lui, pour qui d’autres décident sans qu’il ait vraiment son mot à dire. Kerr a encore su écrire un très bon polar, avec des personnages subtils, certains historiquement connus, d’autres moins, et d’autres encore totalement imaginaires. L’auteur sait mêler la réalité à la fiction, pour notre plus grand plaisir, à la fois culturel et littéraire.
Bref : une suite de La Trilogie Berlinoise qui tient toutes ses promesses !
Le petit plus : une fin en forme de cliffhanger qui donne envie de se précipiter sur Une douce flamme, pour continuer à vivre les aventures du détective privé.
oui, oui !! d’autant que Bernie est un super personnage en plus ! et l’histoire dans l’histoire est passionnante !!! sans compter que l’Histoire l’est également !!!
La reconstitution historique est si parfaite qu’on visualise sans peine tous les lieux les plus importants. Le prologue m’a particulièrement marquée…
c’est vrai qu’on est complètement immergé, et ça, c’est génial tout simplement !!!