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Archives pour janvier 2011

Les cités des Anciens # 1 : Dragons et serpents, de Robin Hobb

dragons et serpens robin hobb

Dans le Désert des Pluies, les serpents géants se sont enfermés dans leurs cocons pour se transformer en dragons. Mais trop affaiblis, ils donnent des créatures difformes et incapables de survivre sans l’aide des humains…

 

Les cités des Anciens est la suite des Aventuriers de la Mer et de  L’Assassin Royal. C’est une vraie réussite, le récit se focalisant cette fois-ci sur les dragons et l’intérêt que leur portent les différents personnages qu’on rencontrent dans le roman. On retrouve certes Althéa et Selden, mais brièvement, de nouveaux protagonistes faisant leur apparition.

 

Comme à son habitude, Robin Hobb a le chic pour nous faire partager décors, ambiances et nous attacher à ses héros. On suit les parcours des uns et des autres en parallèle, jusqu’à ce qu’on imagine être leur rencontre à tous dans le prochain volume, Les Eaux acides. Femmes et hommes se révèlent fascinants, tous différents, et on sent bien que chacun d’entre eux va avoir un rapport particulier avec les dragons.

 

En filigrane, l’auteur commence chaque chapitre par un échange de courrier entre les Déserts des Pluies et Terrilville, ce qui permet d’avoir un aperçu de la politique adoptée concernant les dragonneaux mais aussi les rapports avec Chalcède, avec qui une paix précaire est maintenue. Le retour des animaux fantastiques entraînent non seulement ennuis, responsabilités mais aussi envies, intérêt scientifique, peurs, dégoûts… La palette est étendue, et permet de visiter tous les champs du possible.

 

L’écriture de Robin Hobb est  toujours aussi efficace, j’ai dévoré ce premier tome en à peine 4 heures ! C’était passionnant, l’intérêt du lecteur est avivé à chaque fois, et l’alternance des récits offre un renouveau à chaque fois.

 

Bref : un vrai plaisir de remonger dans l’univers de cette grande saga !

 

Le petit plus : vite, vite, il faut que je me procure la suite, Les Eaux acides….

 

 

La promesse des ténèbres, de Maxime Chattam

la promesse des ténèbres maxime chattam

New York Mégapole de tous les possibles.
De tous les excès. Où la verticalité des buildings s’oppose à celle des souterrains, toujours plus profonds, peuplés de SDF. Où des hommes se déguisent en vampires pour se repaître de la vie de leur partenaire. Où l’industrie pornographique underground se développe à une inquiétante vitesse. Où l’on vend la mort filmée en direct. Au coeur de ce maelström, le journaliste Brady O’Donnel, dans le sillage de Rubis, femme envoûtante, plonge dans l’enfer. Celui de la Promesse des Ténèbres.

 

Après avoir lu et apprécié La Trilogie Josh Brolin ou Trilogie du Mal (tome1, tome 2, tome 3), j’ai enfin découvert le mari d’Anabel O’Donnel et ce qui lui est arrivé…

 

Ce roman est une vraie descente aux enfers, on y respire difficilement, on suffoque même tant c’est glauque, dur et terrible. On y découvre en effet le milieu sordide du gonzo et même plus : la face cachée de l’humanité. Ce que j’aime chez Chattam, c’est la réflexion sur l’homme qui mène l’intrigue de ses romans, et particulièrement celui-ci.

 

Complexité des personnages, manipulations, dissimulations, amour, trivialité, folie, et j’en passe ! nourrissent ce thriller aux images fortes et quasi insupportables. Mais tout ceci sert magnifiquement le propos de l’auteur : jusqu’où l’homme est-il prêt à aller pour oublier, pour s’oublier lui-même, tout en se mentant sur ses vrais buts ?

 

La promesse des ténèbres est criante de vérité, tant elle est bien documentée ; les scènes comme celle de l’interrogatoire de Lenny sont écrites telle une retranscription, et les descriptions de lieux et de personnages éclaboussent les pages de vie, dans sa beauté, son imperfection et sa cruauté. L’auteur a un sens de l’évocation très fort, contribuant à faire de ce roman un objet visuellement très puissant, en parallèle à ces vidéos violentes et crues au coeur de l’énigme.

 

Pour compléter le tableau, c’est bien écrit ; c’est donc une réussite que cet opus sur Brady O’Donnell, qui ne décevra pas les lecteurs de La Trilogie du Mal ni les autres qui peuvent le lire indépendamment sans problème.

 

Bref : un très bon thriller qui a de quoi donner des sueurs froides et  matière à réflexions…

 

Le petit plus : Une fin hallucinante, surprenante, et qui laisse le lecteur pantelant et ahuri !

 

Et dedans ?

Le Père Noël habitait un bidonville au bord d’un canal miteux de Brooklyn. Ventre énorme, barbe cotonneuse jusqu’au nombril, visage poupin aux joues colorées et grosse veste matelassée rouge et blanche [...] Ses yeux s’agrandirent comme deux billes en apercevant son visiteur.

- Pute vierge ! C’est toi la grenouille ? hurla-t-il.

Brady put sentir l’odeur d’alcool à deux mètres. Un mythe vient de mourir sous mes yeux, songea-t-il.

 

 

 

Le bonhomme de neige, de Jo Nesbo

le bonhomme de neige jo nesbo

Les premiers flocons ont quelque chose de féerique. Ils rapprochent les couples dans la chaleur des veillées, étouffent les bruits, étirent les ombres et masquent les traces. Dans le jardin familial des Becker, un bonhomme de neige fait irruption, comme sorti de nulle part, sorte de croquemitaine blanc, ses grands yeux noirs braqués sur les fenêtres du salon. Le lendemain matin, la mère a disparu, ne laissant qu’une écharpe rose entourée au cou du bonhomme de neige… Trop de femmes en Norvège, depuis des années, n’ont plus donné signe de vie dès la première neige. Harry Hole reçoit une lettre qui lui annonce d’autres victimes. D’une sobriété étonnante, l’inspecteur va se retrouver confronté, pour la première fois de sa carrière, à un tueur en série agissant sur son territoire. L’enquête le conduira jusqu’au gouffre de la folie.


Après Chasseurs de têtes, j’ai été ravie de renouer avec le héros fétiche de Jo Nesbo, l’inspecteur principal Harry Hole, à Oslo. Que voulez-vous ? Même si j’ai apprécié un très bon roman sans lui, ce bon vieux Harry me manquait !

 

 

C’est un homme sobre -oui, Harry Hole a pour habitude de soigner ses vieux démons à coups de Jim Bean- qui se voit confronté à une formidable enquête. Flic de talent, il a l’art de trouver sans chercher, un truc à lui… Résultat, on va de rebondissements en rebondissements, en passant par des phases de doutes, certitudes, étrangetés et horreurs. Car les meurtres commis sont particulièrement horribles, tout en s’accompagnant d’un cérémonial un peu particulier.

 

 

Je dois vous avouer que j’avais trouvé le coupable, le serial killer surnommé le bonhomme de neige, avant mon inspecteur norvégien préféré. Mais j’avais en main des éléments qui lui manquaient. Cela ne m’a en aucun cas gênée, car Jo Nesbo a su si bien construire son intrigue qu’il m’a tenue en haleine du début à la fin.

 

 

Les personnages sont d’une épaisseur très appréciable pour un roman policier où souvent l’énigme prend le pas sur toute autre considération. Mais l’auteur aime à doter ses livres d’un aspect psychologique passionnant, ce qui explique beaucoup de choses !

 

 

Bref : un très bon opus des enquêtes de Harry Hoole, que je ne peux que recommander.

 

 

Le petit plus : La toute fin, en forme d’énigme pittoresque, un peu à la manière de l’écureuil de L’Âge de Glace. Intrigué(e) ? Lisez Le bonhomme de neige !

 

 

Journal d’un vampire # 2, de L.J. Smith

journal d'un vampire 2

Elena s’est métamorphosée en une créature de la nuit sanguinaire et incontrôlable. Tiraillée entre les frères vampires, plus que jamais ennemis, elle doit aussi affronter un terrifiant adversaire, dont la menace se fait chaque jour plus vive. Tapi dans l’ombre, celui-ci n’attend qu’une chose : déchaîner contre Elena sa furie bestiale… et la vider de son sang ! Stefan et Damon n’ont pas le choix. Ils vont devoir s’allier pour empêcher que la femme qu’ils aiment leur soit de nouveau arrachée. Et il va falloir agir vite ! Car la force maléfique prépare un spectacle apocalyptique où, c’est sûr. Personne ne sera épargné…

 

Plutôt convaincue par le tome 1, je l’ai été aussi par ce deuxième opus. Certes, ce n’est pas de la grande littérature et des fautes de français ont fait bondir l’enseignante que je suis (argh ! quelquefois, on se demande où les traducteurs ont appris à parler et à écrire), mais cela reste malgré tout un bon divertissement. Peut-être parce qu’encore une fois, L.J. Smith fait évoluer ses personnages, dévoile des secrets enfouis, révèle des mystifications…

 

Ou aussi parce que ce tome est un bon exemple de « littérature » sur le mode Scream où tout s’accumule sur une bande de copains ados lors de fêtes et autres célébrations. Irrisistiblement, ce Journal d’un vampire 2 m’a fait penser à la définition que donne Grégoire Hervier dans Scream Test. Les événements s’enchaînent, et tout comme on est hypnotisé par les images d’un Halloween ou d’un Evildead, on tourne les pages sans cesse pour connaître la suite…

 

Bref : un roman de bit-lit contenant plus que sa part de surnaturel et de rebondissements !

 

Le petit plus : La fin en cliffhanger qui ne peut que donner envie de lire le troisième volume…

 

 

Un bon petit diable, de la Comtesse de Ségur

un bon petit diable edito service

L’histoire commence en Écosse en 1842. Charles (Charlot), 12 ans, est élevé par sa cousine, la veuve Mac’Miche, qui se conduit comme une mégère. Pour se venger de ce qu’elle lui fait subir, Charles lui joue des tours pendables, avec la complicité de Betty, la servante. Mme Mac’Miche est exaspérée par les farces de Charles. Elle n’ignore pas qu’il sait qu’elle détient la somme de 50 000 francs qui forment son héritage. Elle le met en pension chez M. Old Nick. Dès qu’il le peut, il va rendre visite à sa cousine Juliette, une jeune aveugle de 15 ans. La jeune fille joue le rôle du bon ange auprès de ce petit diable.

 

 Quand j’étais enfant, j’économisais pour acheter les livres de la Comtesse de Ségur, que j’ai du tous lire, sauf La soeur de Gribouille que je n’ai jamais réussi à terminer, traumatisée par la mort d’un des personnages -ça me poursuit encore, je n’ai même pas tenté de le relire !

 

J’ai donc relu Un bon petit diable et j’ai retrouvé le style de l’auteur favori de mes lectures enfantines. Oui, c’est pétri de bonnes intentions et de morale, avec des figures de bons et de méchants. Mais la Comtesse est tout de même subtile, elle sait apporter des nuances à ses personnages, et met en général en avant le fait qu’il est toujours possible de s’améliorer. Ecrit comme ça, cela fait un  peu « cul-cul la praline » (pardonnez-moi l’expression !), mais c’est porteur de valeurs et comme c’est le cas ici, c’est plein d’humour. Dès le début, la scène avec les fées, que redoute tant la cousine Mac’Miche, donne le ton.

 

Ce roman raconte en un seul volume la vie de Charles, Juliette et les autres et permet de suivre leur évolution, surtout celle du héros, ce bon petit diable qui ressemble à tant d’enfants (comment ne pas s’identifier à lui quand on en est un avec toutes ses bêtises et ses bons tours ?) :avec un bon fond, mais qui ne peut s’empêcher de se laisser aller à la colère quand il est malheureux, tourmenté ou maltraité. Un enfant qui semble plus proche de la réalité qu’Oliver Twist dans le roman éponyme de Charles Dickens, qui accepte, lui, avec une espèce de fatalité, sans se rebeller…

 

Bref : un roman pour jeunes lecteurs qui permet assez facilement l’identification au héros, porteur de valeurs et d’un humour qui n’est pas sans rappeler certaines scènes de théâtre de boulevard. Je me demande tout de même ce qu’en penserait Coquelicot

 

Le petit plus : La Comtesse de Ségur a été prolifique, comme vous pourrez le constater avec les billets des autres participants à l’opération de Pimprenelle, qui permet de relire une oeuvre de notre enfance avec un regard d’adulte. Mon roman préféré reste tout de même, je crois, François le Bossu.

 

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