» Je m’appelle Jimmy, j’ai 32 ans et je répare les piscines dans le Connecticut. Trois envoyés de la Maison-Blanche viennent de m’annoncer que je suis le clone du Christ. «
J’ai découvert van Cauwelaert il y a quelques années avec L’Apparition, un roman qui m’avait énormément plu. J’avais alors enchaîné avec L’éducation d’une fée qui m’a complètement barbée ! Résultat : j’avais l’auteur et ses romans au placard ! Mais depuis quelques temps, L’évangile de Jimmy me faisait de l’oeil, la faute à sa quatrième de couverture très alléchante…
Bien m’en a pris, j’ai eu la sensation de retrouver ce qui m’avait plu dans L’Apparition. Les sujets sont en effet assez proches, car tous deux ont trait à la religion. Ici, on se retrouve plongé dans une histoire dans l’Histoire, où le clone de Jésus-Christ est un secret d’état au pays de l’Oncle Sam. Roman d’anticipation -l’essentiel du roman se passant en 2026, hormis le début qui voit la passation de pouvoir entre Bush et Clinton dans le Bureau Ovale-, L’évangile de Jimmy nous propose un avenir assez peu optimiste du point de vue humain, social, politique, scientifique et religieux. Forcément, l’entrée du clone du fils de Dieu dans l’échiquier mondial -pour un motif purement et bassement égocentrique- va bouleverser la donne, a priori !
L’auteur a vraiment un talent incroyable dès qu’il s’agit de parler parler de religion, foi et politique, en entremêlant les arcanes des uns aux autres, tout semblant finalement n’être qu’une histoire de pouvoirs. Or, nous ne sommes pas au bout de nos surprises tout du long de ce livre, très bien documenté, où Didier van Cauwelaert nous propose un scénario très crédible, le tout servi par une écriture à la fois simple et précise.
Je n’en dévoilerai pas plus car, comme vous le savez, je n’aime pas spoiler, mais sachez seulement que ce livre ne laisse rien au hasard : tout y est pensé, imaginé, et en définitive, on se surprend à adhérer à nombre des affirmations et messages délivrés dans ces quelques 407 pages. L’intrigue en est très prenante, avec des personnages qu’on prend plaisir à découvrir au fur et à mesure.
On sent bien sûr que l’écrivain a lu ses classiques, comme Le meilleur des mondes d’Aldous Huxley, mais pas seulement ! M. van Cauwelaert serait-il un lecteur de Maurice G. Dantec, et de son Babylon Babies ?
Bref : un roman qui m’a fait retrouver avec grand plaisir l’écriture et l’imagination de cet auteur français, lauréat du Prix Goncourt.
Le petit plus : l’envie me prend de lire Cloner le Christ ? du même auteur, un essai qui reprend des thèses développées dans le roman !
Place aux lecteurs