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Archives pour décembre 2010

Hiver arctique, d’Arnaldur Indridason

hiver arctique

Le corps d’un petit garçon était couché dans la neige lorsque la voiture d’Erlendur est arrivée au pied de l’immeuble de banlieue, en cette fin d’après-midi glaciale de Reykjavik. II avait douze ans, rêvait de forêts, ses parents avaient divorcé et sa mère venait de Thaïlande, son grand frère avait du mal à accepter un pays aussi froid. Le commissaire Erlendur et son équipe n’ont aucun indice et vont explorer tous les préjugés qu’éveille la présence croissante d’émigrés dans une société fermée.

 

Brrr ! Un livre totalement en adéquation avec la météo du moment chez moi, un livre à frissonner, à resserrer les pans de son manteau sur soi, à rajuster son écharpe autour du cou, alors même que j’étais bien au chaud dans mon tram pendant la lecture de ce roman policier signé Arnaldur Indridason. Bien évidemment, le fait que cela se déroule en Islande en plein hiver n’y est pas étranger, mais c’est surtout les thèmes abordés qui m’ont filé un grand coup de froid : la mort d’un petit garçon, forcément ça ne peut que toucher, mais aussi les préjugés racistes, la piste pédophile…

 

Comme d’habitude, Arnaldur sait nous faire partager son pays si particulier, insulaire, glacial, hostile et fascinant. Cette fois-ci, c’est l’immigration qui est au coeur de l’enquête d’Erlendur et son équipe, dans ce pays à la démographie vacillante, où ils sont si peu que les noms de famille n’existent pas (on appelle les gens par leur prénom suivi du nom de leur père). Parallèlement à ce drame, Erlendur a en charge une affaire de disparition, chose courante en Islande apparemment, où le taux de suicide est très important, et où cela semble assez banal et banalisé dans cet univers inhospitalier, aux conditions de vie assez difficile !

 

C’est un grand policier que nous a écrit là Arnaldur Indridason, avec son commissaire vedette, Erlendur, qui s’emporte, qui peste, qui tâche de comprendre la société d’aujourd’hui (ah, les expressions anglaises, qu’est-ce qu’elles peuvent lui casser la tête !), sa propre histoire et ses enfants… On y découvre encore un peu plus Sigurdir Oli, l’un de ses inspecteurs, et on se rend compte de plus en plus que l’auteur sait distiller ses informations à dose homéopathique, en toute pudeur, donnant vie à des personnages tout en nuances, qu’il sait faire évoluer au fur et à mesure des volumes.

 

J’ai beaucoup aimé cette nouvelle incursion dans l’univers islandais, servie par une écriture toute nordique, mais surtout singulière, à l’image de cette île hors norme, où la société diffère énormément de la nôtre -quand on pense que l’Islande monte un dossier de candidature pour l’Union Européenne ! La résolution du meurtre du garçonnet est surprenante, et laisse pantois… et toute frémissante, je me suis blottie dans ma couette où j’ai achevé cette lecture, le coeur serré et glacé

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Bref : un très bon policier que nous offre là Indridason, la preuve : il a obtenu le prix Clé de Verre du roman noir scandinave pour la 3ème fois avec cet opus.

 

Le petit plus : j’ai lu Hiver arctique dans le cadre de l’opération Destination Islande d’Evertkorus, j’aurais voulu lire un autre auteur islandais, mais à la médiathèque, il n’y avait plus que celui-ci de disponible : je ne regrette pas du tout ! Rendez-vous ici pour le récapitulatif des billets des autres participants !

 

 

destination islande

 

 

 

 

 

 

La lignée, de Guillermo del Toro et Chuck Hogan

la lignée

Depuis son atterrissage à l’aéroport de JFK à New York, un avion en provenance de Berlin ne répond plus à la tour de contrôle. Le spectacle qu’Ephraïm et son équipe d’épidémiologistes découvrent à bord a de quoi glacer le sang : tous les passagers, sauf quatre, sont morts en apparence paisiblement. Ont-ils été victimes d’un attentat au gaz ? D’une bactérie foudroyante ?
Lorsque, le soir même, deux cents cadavres disparaissent des morgues de la ville, Ephraïm comprend qu’une menace sans précédent plane sur New York. Lui et un petit groupe décident de s’organiser. Et pas seulement pour sauver leurs proches car c’est la survie de l’humanité tout entière qui est en jeu…

 

Après Zombie Island, j’ai fait un nouveau petit tour dans le roman d’horreur avec La lignée, le premier tome d’une trilogie signée Guillermo del Toro et Chuck Hogan.

 

Tout d’abord, je tiens à dire que je suis fan du réalisateur (Le Labyrinthe de Pan, Hellboy…), qui a pour moi un vrai sens des ambiances et un univers fantastique très séduisant. Ici, il s’attaque au mythe vampirique avec succès, en compagnie de son accolyte Chuck Hogan. La construction du roman est très scénaristique et one ne peut s’empêcher de voir les scènes défiler comme autant de plans séquences au cinéma. Rien de dérangeant là-dedans, au contraire.

 

En effet, les auteurs savent ménager leurs effets, faire monter la tension et leurs trouvailles (le vampirisme tient plus du virus que de l’action du Mal) sont souvent intéressantes, me rappelant d’ailleurs Vampire Story, où les créatures non vivantes tiennent plus du monstres que du séduisant Eric de True Blood ou de Jean-Claude de la série Anita Blake : vous l’avez compris, point de bit-lit ici ! Le traitement des personnages, permettant de visiter plusieurs points de vue, ou options, c’est au choix. On ne peut que s’attacher aux héros du livre, Eph et son fils Zack, Nora et le vieil Abraham. Même Gus fait sa petite impression…

 

En bref : Voici donc un livre dont le style n’est pas fulgurant, mais suffisamment efficace pour nous accrocher, et avec une puissance évocatrice, très certainement due à la religion première de Del Toro, le cinéma.

 

Le petit plus : La suite, La Chute, vient de sortir (chouette, chouette)…  Et pour les petits curieux, voici le site de la trilogie ! et l’adaptation  télévisée de ce premier opus va bientôt voir le jour, en attendant voici l’un des trailers réalisés pour la sortie du livre :

http://www.dailymotion.com/video/xatdcg

la chute

dark side

tour du monde

 

 

  

19/50

 9/12

 

 

Le voyage, d’Ida Fink

le voyage d'Ida Fink

Automne 1942, la Pologne est sous le joug nazi. Katarzyna et Elzbieta, jeunes Juives polonaises, réussissent à fuir le ghetto pour échapper à la déportation. Un long périple les mène chez l’ennemi même, en Allemagne, où elles s’inscrivent pour le travail volontaire. Comme le dit leur père, « plus les projets sont fous, plus ils réussissent. » Mais le subterfuge utilisé par de nombreux juifs est déjà connu de la gestapo. Contraintes d’errer d’usines en ferme, de changer de noms et de rôles, les deux sœurs vivent dans la peur d’être démasquées et l’espoir de retrouver leur père et leur pays.

 

Un roman sous le signe du coup de coeur pour moi, car il m’a beaucoup touchée, atteinte  justement à ce bout de moi qui bat plus ou moins régulièrement selon les émotions ressenties, notamment lorsque je lis. Et là, plus d’une fois, il a tressauté, tressailli, frémi, s’est serré au point d’en devenir douloureux, et d’atteindre mes tripes. Parce que Le voyage prend aussi aux tripes ! Tout comme l’héroïne n’en a pas manqué tout au long de ce récit.

 

Ida Fink a su remarquablement raconter le souvenir de ce voyage avec sa soeur, car ce roman est autobiographique. Retranscrit simplement, avec une grande honnêteté, parlant du quotidien effrayant de jeunes juives se jetant dans l’Allemagne nazie pour échapper aux camps de concentration, Le voyage est pétri de courage, d’abnégation mais aussi de doutes terribles.

 

Ce souvenir douloureux d’un destin qui peut basculer à tout moment est parsemé d’instants de bonheur tout simples. Roman schizophrénique -à chaque changement d’identité, l’auteur parle d’elle et de sa soeur comme d’autres personnes : elle se voit agir, parler, tout en étant une autre- Le voyage se veut aussi le reflet d’une époque où les différentes couches sociales se sont côtoyées comme jamais, dans une intimité extrême, où le monde n’est ni blanc, ni noir mais souvent gris, à l’image de nombre de personnes croisées par Ida Fink durant son périple.

 

Vrai témoignage, sans concession, ni appitoiement, ni glorification ou vanité, le livre nous emporte de l’actuelle Ukraine à la frontière suisse, dans une fuite éperdue, une course à la vie, à la mort, une course de vies entremêlées, celles de deux filles et de leurs multiples doubles qui effleurent celles d’hommes et de femmes que tout semblent opposer ou rapprocher.

 

J’ai oublié de parler de la langue, très belle, où les mots sont évocateurs, puissants et vrais… que dire de plus ?

 

Bref : Un livre-mémoire qui ne célèbre rien, sinon l’amour, et donne des souvenirs pour qu’on n’oublie rien, jamais.

 

Le petit plus : Cette lecture passionnante m’a irrésistiblement fait songer à ce journal J’ai voulu porter l’étoile jaune, sur la même période de l’histoire, mais vue autrement.

 

Merci qui ? Merci à Blog-o-Book et aux Editions Héloïse d’Ormesson pour cette magnifique découverte. Au passage, je trouve la couverture très belle, bravo à l’éditeur pour ce choix !

 

Blog-O-Book logo héloïse d'ormesson

18/50 tour du monde

 

 

L’évangile de Jimmy, de Didier van Cauwelaert

l'évangile de Jimmy

 » Je m’appelle Jimmy, j’ai 32 ans et je répare les piscines dans le Connecticut. Trois envoyés de la Maison-Blanche viennent de m’annoncer que je suis le clone du Christ. « 

 

J’ai découvert van Cauwelaert il y a quelques années avec L’Apparition, un roman qui m’avait énormément plu. J’avais alors enchaîné avec L’éducation d’une fée qui m’a complètement barbée ! Résultat : j’avais l’auteur et ses romans au placard ! Mais depuis quelques temps, L’évangile de Jimmy me faisait de l’oeil, la faute à sa quatrième de couverture très alléchante…

 

Bien m’en a pris, j’ai eu la sensation de retrouver ce qui m’avait plu dans L’Apparition. Les sujets sont en effet assez proches, car tous deux ont trait à la religion. Ici, on se retrouve plongé dans une histoire dans l’Histoire, où le clone de Jésus-Christ est un secret d’état au pays de l’Oncle Sam. Roman d’anticipation -l’essentiel du roman se passant en 2026, hormis le début qui voit la passation de pouvoir entre Bush et Clinton dans le Bureau Ovale-, L’évangile de Jimmy nous propose un avenir assez peu optimiste du point de vue humain, social, politique, scientifique et religieux. Forcément, l’entrée du clone du fils de Dieu dans l’échiquier mondial -pour un motif purement et bassement égocentrique- va bouleverser la donne, a priori !

 

L’auteur a vraiment un talent incroyable dès qu’il s’agit de parler parler de religion, foi et politique, en entremêlant les arcanes des uns aux autres, tout semblant finalement n’être qu’une histoire de pouvoirs. Or, nous ne sommes pas au bout de nos surprises tout du long de ce livre, très bien documenté, où Didier van Cauwelaert nous propose un scénario très crédible, le tout servi par une écriture à la fois simple et précise.

 

Je n’en dévoilerai pas plus car, comme vous le savez, je n’aime pas spoiler, mais sachez seulement que ce livre ne laisse rien au hasard : tout y est pensé, imaginé, et en définitive, on se surprend à adhérer à nombre des affirmations et messages délivrés dans ces quelques 407 pages. L’intrigue en est très prenante, avec des personnages qu’on prend plaisir à découvrir au fur et à mesure.

 

On sent bien sûr que l’écrivain a lu ses classiques, comme Le meilleur des mondes d’Aldous Huxley, mais pas seulement ! M. van Cauwelaert serait-il un lecteur de Maurice G. Dantec, et de son Babylon Babies ?

 

Bref : un roman qui m’a fait retrouver avec grand plaisir l’écriture et l’imagination de cet auteur français, lauréat du Prix Goncourt.

 

Le petit plus : l’envie me prend de lire Cloner le Christ ? du même auteur, un essai qui reprend des thèses développées dans le roman !

 

 

levangiledejimmycouv.jpg  clonerlechrist.gif

 

 

Bleu Cauchemar, de Laurie Faria Stolarz

bleu cauchemar

 Ce n’est pas la plus belle fille du lycée. Ni la plus populaire. Pourtant, elle est unique : elle a le don de prémonition. Ca commence avec des rêves. Il y a des lys blancs, la fleur des ténèbres. Quelqu’un la traque dans les bois. Elle ignore qui et ne sait pas comment lui échapper. Puis c’est le matin. La vie de Lucy reprend son cours normal. Et ça recommence. Toutes les nuits. Mais ce n’est que le début. Car elle sait que bientôt, très bientôt ses cauchemars vont devenir réels.

 

Chronique en demi-teinte pour ce roman, plutôt destiné à un public de grands ados qu’à des adultes… et pourtant !

 

C’est bien pensé, bien imaginé, au niveau des éléments fantastiques de ce récit, du point de vue de la jeune héroïne, medium non pas à ses heures, mais issue d’une lignée. Sorts, recettes magiques, tirages de cartes, rêves (en l’occurence plutôt des cauchemars), prémonitions sont les « outils » de Lucy qui cherche à sauver sa meilleure amie qu’elle sait en danger.

 

L’univers adolescent est bien retranscrit, entre tiraillements amoureux, complicités amicales, rivalités de filles et papotages sur le mode « on est des fiiiiiiiiiilles !! ».

 

L’écriture de Laurie Faria Stolarz, pas prise de tête, n’est pas pour autant enfantine, et l’intrigue plutôt bien menée. Un petit bémol cependant : j’avais deviné très tôt l’identité du mystérieux tueur (faut que j’arrête de lire des thrillers et des polars, moi ! je deviens un vrai détective privé ! emoticone. Néanmoins, ce livre reste un bel hommage à l’amitié, à la jeunesse et ses coups de folie déraisonnable, et une jolie idée sur le thème du « grandir ».

 

Bref : un livre sympathique à mettre sans problème entre les mains de votre ado, surtout si c’est une fille !!

 

Le petit plus : une suite de plusieurs tomes est disponible, je lirai sûrement Blanc Fantôme à l’occasion ! Et si vous voulez en savoir plus, L.F. Stolarz a un site ici.

 

blue is for nightmare
 

 

 

 

 

 


12

Lecture en cours

vertige franck thilliez

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