Dans le Buenos Aires des années 1930, le destin d’un homme qui, confronté à l’humiliation, la violence et la misère, cherche une échappatoire dans le rêve et la folie. Portée par une écriture en uppercut, une oeuvre-culte, saluée par Cortazar et Onetti. Employé à la Compagnie sucrière, Erdosain a pris l’habitude de puiser dans la caisse. Dénoncé, il est sommé de rembourser six cents pesos et sept centimes, et découvre le même jour que sa femme le quitte. Aux abois, il part trouver l’Astrologue, un être aussi mégalo que délirant, qui a pour projet de fonder une société secrète financée par les revenus d’une chaîne de maisons closes. Avec lui, un maquereau mélancolique, un rentier pervers, un pharmacien mystique, un aventurier chercheur d’or, un officier corrompu, un tueur illuminé : sept fous lancés dans une entreprise abracadabrante, sept fous lâchés au coeur des bas-fonds de la ville. Et Erdosain, en quête d’une raison d’exister, d’un Dieu qui toujours se dérobe.
Les sept fous est une lecture à côté de laquelle je serais passée s’il n’y avait eu Babelio et sa Masse Critique… Et ça aurait été une grande lacune dans ma culture littéraire !
Au départ, on pense -brièvement- être embarqué dans l’histoire d’un voleur, un truc assez commun dans une Argentine partagée entre pauvreté et luxe. Pas du tout ! Car le héros du livre, Erdosain, est un homme plein de visions, plus pessimistes les unes que les autres, en pleine quête de lui-même et de Dieu. Tâchant de se sortir des ennuis dans lesquels il avait si facilement plongé, il cherchera des solutions auprès de personnages déjantés, ahurissants…
L’écriture de Roberto Arlt est brillante, elle nous plonge au coeur de l’abîme avec Erdosain, nous égare pour mieux nous guider. Le rythme, surprenant, est finalement trépidant, à l’image des pensées sautillantes du héros et de ses humeurs pessimistes, illuminées, qui se manifestent de manière onirique, totalement incroyables. Les recoins de l’esprit d’Erdosain ne pouvaient que s’accorder avec ceux de l’Astrologue, tant il est en proie à une dualité, un questionnement sans fin… On s’en rend à peine compte, et hop ! on a déjà passé plein de phases, appris des tonnes de choses et on se retrouve haletant, cherchant à reprendre son souffle, tant c’est violent en définitive.
Bref : un excellent roman, qui porte bien son titre, et qui nous emmène sur des chemins inattendus.
Le petit plus : Ce livre forme avec Les lance-flammes un diptyque considéré comme le chef d’oeuvre de Roberto Arlt. Les éditions Asphalte, que j’ai découvert à travers ce petit trésor de Murdrooroo, éditent quant à elle Les eaux-fortes de Buenos Aires…
Intéressant ! Ma LAL explose … ^_^
hihi !!! dur de résister à la tentation, non ?
ça m’a l’air interessant
ça l’est !!!
Ce livre m’a vraiment l’air sympa. En plus, je n’ai pas encore lu d’auteur argentin, c’est une bonne occaz’ Merci pour cet avis !
de rien Nymeria ! j’espère qu’il te plaira… c’est un bon pavé, mais ça vaut le coup !