Le recueil « Remember » mêle histoires en bande dessinée, illustrations et courts textes d’humeur. Dans « Personne ne peut voler, personne ne peut se souvenir », Benjamin raconte sa lutte de tous les instants contre les rigidités de la BD de son pays. Tandis que « L’été de cette année-là » évoque sa jeunesse d’étudiant aux Beaux-Arts, confronté aux brimades et aux histoires de filles.
Ca faisait un moment que je voulais lire Benjamin, après l’avoir repéré dans l’émission Un monde de bulles sur LCP en fait. C’est chose faite maintenant, même si j’ai commencé par un recueil qui est plus un témoignage de son travail de jeunesse, accompagnés de billets d’humeur du même Benjamin.
Alors, autant le dire tout de suite, je trouve que c’est un dessinateur très doué… Il y a un sens de la couleur, du mouvement et du trait indéniables. La plupart des dessins sont réalisés grâce à l’outil numérique, et il y a un grand sentiment de réalisme qui se dégage : l’impression qu’on est à la limite de la photographie, dans toute sa diversité (points de vue, flous, détails…), mêlée de techniques de graffeur, est omniprésente.
Concernant le récit, il est surprenant, à la fois très occidental et très chinois… Benjamin y fait part de préoccupations d’un jeune d’aujourd’hui qui cherche sa place dans la société -certes un jeune artiste, mais avant tout un homme-, ses tourments d’amoureux… Un thème semble également récurrent, celui de la folie, et on comprend mieux quand on lit les post-face de l’auteur : il a souvent « accouché » de ses dessins et de ses BD dans la souffrance et la douleur, après des nuits peuplées de cauchemars, n’étant jamais vraiment satisfait de son travail, voire pas du tout…
Il est clair que le lectorat occidental s’y retrouve largement dans l’oeuvre de ce jeune chinois : graphiquement, les personnages sont loin des caractéristiques asiatiques, mettant en évidence à quel point la Chine s’est occidentalisée et ouvert sur le monde extérieur (les jeunes chinoises ne se font-elles pas débrider les yeux ?), et scénariquement parlant, on a affaire à des personnages qu’on pourrait rencontrer au coin de notre rue !
Bref : une jolie expérience en compagnie de Benjamin, que j’aimerais bien poursuivre avec d’autres oeuvres !
Le petit plus : La troisième partie semble tout de même plus « chinoise » dans le sens où il a dessiné sa petite amie par exemple…
J’adore la couverture !…… elle m’aurait certainement attirée si j’étais passée devant !
et la planche que tu montres aussi ! je note !
J’avais déjà entendu parler de cet artiste et ses œuvres me tentent beaucoup. Ta critique donne envie !
@ Cacahuète : la couv’ est du tonnerre !! et le reste aussi…
@ Ptitetrolle : youpi !! J’espère que toutes les 2 vous le lirez et que vous me direz ce que vous en pensez !!!
Qu’est-ce que c’est beau. J’avais repéré ses œuvres dans les librairies mais al partie qui traite de la folie etc ne me branche pas
tu peux peut-être essayer Orange, un autre de ses titres ?
C’est vrai que les dessins sont beaux mais bon, ça reste une BD…
je sais, je sais, tu n’aimes pas trop les BD ! mais bon tu peux jeter un oeil aux dessins de la 3ème partie si tu le vois dans ta bibliothèque !
Faudra que j’en lise un quand même. J’ai eu l’occasion de voir brièvement ce jeune auteur en dédicace dans un salon à Marseille, j’ai trouvé sa technique très originale, à base de surligneurs fluos qu’il détrempe comme de l’aquarelle pour l’étaler du bout des doigts, avec comme résultat cet effet à la fois flashy et fondu. Je n’avais pas trop de temps, il y avait la foule, j’ai quand même regretté après coup de ne pas avoir pris le temps d’acheter un volume sur le stand pour me le faire dédicacer.
oh oui, c’est dommage !! c’est toujours sympa et intéressant de voir un artiste à l’oeuvre…