« Les vieux de mon village m’ont accroché aux tripes en silence, la haine du boche, je croyais ne pas les avoir écoutés, je pensais avoir occulté pour toujours leurs discours violents mais ce soir leur mépris me revient comme un boomrang dans la tête.
La haine me nourrit. Je sais que la haine n’est pas mon festin. La haine me ronge et me détruit, j’ai envie de crier, de hurler, de pleurer. Je hais la guerre, je hais les soldats qui la font, je hais la mort, je hais l’injustice.
… Entre le noir et la lumière, il est parfois difficile d’y voir clair, entre le noir et la lumière il est toujours difficile de trouver le chemin qui sera le bon chemin, entre le noir et la lumière les choses se mêlent et s’entremêlent dans nos têtes, parce que personne n’a jamais vraiment tort, parce que personne n’a jamais vraiment raison.
Alors tout devient difficile si on réfléchit trop, il faut savoir laisser son cœur faire la différence, pas toujours, mais quand la raison n’a pas été capable de faire son choix, quand la raison nous emmène dans les méandres de l’impossible choix, le cœur et l’âme savent prendre le relais et nous guider là où la conscience retrouve des eaux plus claires. »
Voici un petit livre bien touchant… touchant parce qu’il relate une histoire douloureuse, vécu par beaucoup de nos compatriotes durant la 2ème Guerre Mondiale, mais touchant aussi parce que c’est un conte… Un conte bien mené, de manière très personnelle, très surprenante… On se plaît à croire à cette histoire, terrible, tendre, bouleversante, et tout en délicatesse, même dans les moments les plus durs. Une sorte de pudeur enveloppe chaque mot, ne les rendant que plus crus… Difficile à expliquer dans un simple billet !
C’est l’histoire de quelqu’un qui va peut-être s’en sortir, un solitaire au coeur meurtri et pourtant ouvert… Ouvert à tout, à tout vent, à toute tempête, réels ou humains. Une rencontre, celle d’un homme avec lui-même, mais avec d’autres (?!), avec le lecteur, qui comme moi, est intrigué du début à la fin. Difficile à lâcher ce court roman, ce n’est pas tant que nous sommes en plein thriller (loin de là !) mais bien plutôt dans un univers onirique, que sait nous faire partager l’auteur.
La langue est belle, sans ambages, sans détours et pourtant comme je le disais un peu plus haut, pleine de pudeur et de réalisme : un vrai paradoxe !
En bref : j’ai beaucoup aimé Les ombres du destin qui ont su m’emmener sous le soleil et dans la nuit…. Qu’est-ce qu’une ombre, sinon une déformation de la réalité, car tout en nuances ?
Le petit plus : si comme moi, vous aimez les contextes historiques dans vos lectures, vous ne serez pas déçus ! Ici, on touche à l’intime, au coeur d’une période sombre de l’Histoire, et surtout ses ondes de choc sur les survivants….
Merci qui ? Merci à Livraddict et aux éditions Baudelaire pour ce partenariat, qui m’a permis de découvrir une maison d’édition (d’ailleurs, j’aime beaucoup l’objet !) et un auteur…
Place aux lecteurs