Archives pour juin 2010


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Un tueur si proche, d’Ann Rule

un tueur si proche

Pour le meilleur et pour le pire, Ted Bundy a fait partie de ma vie pendant dix-huit ans. Ted le monstre. Le monstre-tueur-violeur. Celui-là même avec qui je passais des nuits à secourir des correspondants en détresse, des candidats au suicide. J’entends encore la patience et la sympathie qui perçaient dans sa voix. Je me rappelle la sollicitude avec laquelle il m’escortait jusqu’à ma voiture au petit matin, au cas où…

Quand une vague de meurtres de jeunes filles ensanglanta le pays, j’eus droit, en tant qu’ancien membre de la police, à la primeur des informations. Et un beau jour, on m’annonça que les soupçons portaient sur mon ami. Seule une preuve absolument irréfutable m’amena à accepter que cet homme était le plus épouvantable des tueurs en série qu’aient connu les États-Unis … 

 

 

 

Wahou !!! Voici un livre qui ne peut que laisser des traces… car c’est le récit authentique d’Ann Rule qui a côtoyé un des plus célèbres serial-killers, et rien que ça, ça n’a pas le même goût qu’un thriller mettant en scène un de ces tueurs si particuliers. Et son ton journalistique, sans enjolivures, nullement romancé, nous percute de plein fouet, tout autant que les atrocités qu’a commises Ted Bundy. C’est effrayant, c’est sans complaisances, et Ann Rule sait faire partager aux lecteurs l’histoire de cet homme qu’elle a connu, à la culpabilité duquel elle a eu du mal à croire jusqu’au jour où la vérité s’est imposée à elle.

 

 

L’intérêt de ce livre n’est pas seulement qu’il retrace le parcours de Ted Bundy,  le tueur en série qui, le premier, viendra contredire ce que jusqu’alors on croyait : il a des amis, fait des études, et est l’antithèse d’une espèce de fou exclu du monde.  Charmant, charmeur, personne ne soupçonne qui il est réellement. Au-delà de tout soupçon, dont celui d’Ann Rule, ancienne flic devenue journaliste criminaliste (c’est cette biographie -la plus célèbre sur Bundy- qui fera d’elle un des maîtres du genre des romans policiers vrais).  Non, c’est aussi qu’il nous montre, via l’auteur, comment, de l’impossibilité que Ted Bundy soit l’individu monstrueux qui commettait tous ces crimes horribles, on arrive au doute, puis à la certitude de sa culpabilité.

 

On assiste, impuissant et terrifié, à une vie, humaine et meurtrière, celle d’un être dont la personnalité se révèlera au fur et à mesure des pages, jusqu’à la fin… C’est également l’histoire d’une chasse à l’homme, d’enquêtes multiples, d’un système judiciaire -si différent du nôtre. Jusqu’au bout, celle qui fut l’une des amies du « tueur de femmes », de ce Tueur si proche, nous le raconte, comme elle l’a vécu ; en même temps qu’elle, on vit ces événements, sans jamais anticiper sur leur issue.

 

Quand j’ai refermé ce livre, ça a été avec autant de questions qu’en l’ouvrant, mais pas forcément les mêmes. Car Ann Rule apporte pas mal de réponses, c’est sûr. En même temps, depuis de nouveaux éléments se sont faits jour, venant  éclairer encore toute cette affaire…. Et forcément, j’ai envie maintenant de fouiller un peu plus !!

 

Bref, un livre intéressant qui livre le point de vue d’un proche d’un tueur psychopathe, mais qui donne envie d’aller plus loin, vers une analyse plus scientifique, plus psychologique des faits… et qui fait bien sentir la différence avec les thrillers : ici, c’est vrai, et ça fait flipper !!

 

Le petit plus : Le site tueursenserie.org consacre un dossier à Ted Bundy, avec bibliographie et filmographie…

 

Merci qui ? Merci à AlCapone  qui m’a permis de découvrir avec le Challenge Serial Killers l’histoire vraie d’un de ces êtres qui sont le sujet de nombre de mes lectures.

 

bundy fbi

 

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L’invité malvenu, de Barbara Hambly

l'invité malvenu

 Kyra se prépare pour son examen final de sorcellerie devant le Conseil, quand quelque chose se met soudain à troubler sa magie, tissant de sinistres présages au sein de ses sortilèges… Une certitude s’impose à elle : sa jeune soeur Alix, qui doit bientôt se marier, est en danger de mort ! Seule à connaître le danger, Kyra doit lutter. Mais comment le peut-elle, alors qu’elle ignore l’identité de son ennemi ?

 

 

Ca faisait un moment que je n’avais pas lu de fantasy, et c’est très agréable de remettre le nez dedans après tout ce temps. Il faut dire qu’après avoir refermé le dernier tome de L’Assassin Royal, c’était assez difficile de replonger dans un univers fantasy, au vu de la véritable immersion qui avait été la mienne dans l’univers de Robin Hobb.

 

Or donc, me voici avec un roman de Barbara Hambly, une découverte pour moi, car je ne connaissais pas cet auteur. Ce fut très sympathique, j’ai beaucoup aimé le monde créé ; les sorts n’ont pas été sans me rappeler ceux des sorciers de JK Rowling (Harry Potter), où au lieu de formules alambiquées, les choses sont appelées par leur nom. D’autre part, on se retrouve à une époque plus ou moins victorienne, avec le début de l’industrialisation. L’ambiance est très réussie, avec des descriptions, des décors et des personnages très vivants et très crédibles.

 

Pour vous situer tout ça un peu plus, l’Inquisition règne en maître aux côtés de l’Eglise, et fait la chasse aux mages renégats, tandis qu’un Conseil des Mages vit et enseigne à de jeunes magiciens, dans une citadelle, loin de tout. Etre magicien ne semble pas si simple qu’il y paraît et l’auteur, ici, sait éviter l’écueil bien connu du : oh, la magie, c’est merveilleux !

 

Parallèlement, Kyra, l’héroïne, nous embarque dans une enquête pour ainsi dire policière… Mélange des genres très surprenant, mais surtout agréable. Cela pourrait s’arrêter là, mais Barbara Hambly a misé également sur un drame familial, au coeur de toute l’histoire, sur quoi tout repose, dans un équilibre très bien conçu. Sans en dévoiler trop, l’auteur a su surfer sur un thème plutôt délicat à traiter, et qui ne peut que toucher son lectorat.

 

Tous ces ingrédients font de ce livre un bon roman, loin de l’heroïc fantasy pour gros muscles emoticone, en mêlant différents genres de façon habile, sur fond romanesque (on n’échappe pas à une histoire d’amour qui peut donner des frissons à la midinette que je suis finalement restée !), le tout servie par une écriture fluide. C’est également une histoire où les personnages évoluent, où ils se révèlent à eux-mêmes, ainsi qu’à nous, lecteurs.

 

Bref, un bon moment, un très bon moment même. J’ai d’ailleurs lu ce livre d’une traite ! A recommander, je pense, pour les récalcitrants à la fantasy, ne serait-ce que pour la manière dont les différents genres se marient.

 

Le petit plus : Barbara Hambly, auteur notamment de novelisations de Star Wars et de Star Trek, est plutôt prolifique et a exploré divers univers, et cette lecture a su me donner l’envie d’aller voir un peu plus, notamment avec La fiancée du dieu rat ou Fendragon, en attendant la parution en France des Chroniques de Windrose dont fait partie L’invité malvenu.

 

Le petit plus du Challenge On veut de l’héroïne : Kyra, l’héroïne de ce roman, pourrait faire penser à Bella, de par sa maladresse maladive… Mais cela s’arrête là : Kyra n’est pas du genre timide, c’est plutôt le contraire ! Elle est caustique, a su détourner ce qu’elle considère comme un défaut pour en faire un atout : la demoiselle mesure 1,80m et a créé ses propres vêtements car la mode de son pays ne convient pas du tout à son physique. De plus, elle est d’une telle volonté que c’est elle qui, quand le drame familial est survenu, a pris les choses en main…

 

Merci qui ? Merci à Livraddict et aux éditions Le Livre de Poche, pour ce partenariat très intéressant. Je voulais signaler aussi que j’aimais beaucoup la couverture de cette édition !

 

 

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#10challenge héroïne

 

 

 

 

Oliver Twist, de Charles Dickens

oliver twist

Élevé dans un orphelinat de l’Angleterre victorienne, Oliver Twist survit au milieu de ses compagnons d’infortune. Mal nourri, exploité, il est placé chez Mr  Sowerberry, fabricant de cercueils et croque-mort de son état. Là encore, il ne connaît que privations et mauvais traitements. Oliver endure tout, jusqu’au jour où une provocation d’un apprenti le pousse à se battre puis à s’enfuir vers Londres.

 

Je n’avais jamais rien lu de Charles Dickens jusque là, et le Book Club spécial Londres de ce mois de juin sur Livraddict m’a permis de combler cette lacune. Une vraie découverte ! Avec un roman sur la misère (il n’y a pas d’autre mot), je ne m’attendais pas à cette dose d’humour et d’ironie… Le style de Dickens est réjouissant pour une lectrice comme moi… Sans fioritures, sans détours, et gérant très bien l’intrigue -annonçant des chapitres qui n’ont l’air de rien comme ça mais qui se révèleront utiles par la suite, l’auteur a su me tenir en haleine, tout comme certainement ses premiers lecteurs, lors de la parution originelle d’Oliver Twist sous forme de feuilleton. D’ailleurs, je suis une fan de feuilleton -j’adore Arsène Lupin, par exemple-, et je pense que c’est pour ça que, contrairement à certains de mes camarades sur Livraddict, je n’ai pas trouvé de longueurs à ce roman.

 

 Je tiens d’ailleurs à souligner l’excellent travail du traducteur  (M. Sylvère Monod, professeur à la Sorbonne) de mon édition, qui, ainsi que vous pouvez le voir, est un de mes livres d’enfance. En effet, le traducteur, par le biais de notes de bas de page, explique certains choix de Dickens, ou donne les noms actuels des rues évoquées par l’auteur (pour le coup, j’ai voyagé dans Londres, quartiers malfamés ou plus huppés), ou encore souligne les significations de certains patronymes de personnages. M. Monod explique entre autres choses le portrait qui est fait de Rose, par le souvenir et le culte de Mary Hogarth, la belle-soeur de l’écrivain. Il n’est pas dépourvu d’humour non plus, comme le prouve ceci :

 

 La position décrite ici ne paraît guère facile à adopter (la bouche contre l’oreille et les yeux dans les yeux), mais chacun est libre d’essayer…

 

Quant aux personnages, d’aucuns les ont trouvés manichéens. Pour ma part, je suis plus circonspecte : certains d’entre eux, comme Nancy (certainement le personnage féminin le plus intéressant de ce livre), ou Bates, ou même Fagin sont ambigus, ou tout au moins nuancés.

 

L’intrigue, elle, fait subir pas mal de déboires à Oliver Twist, et m’a fait penser à Sans Famille d’Hector Mallot, où le jeune héros vit de sombres aventures, avant de se retrouver plus ou moins au calme, à l’abri… L’histoire est bien ficelée, pleine de rebondissements, avec des fins de chapitres -courts- en cliffhanger. Je n’y ai pas trouvé de misérabilisme, même si de prime abord, le monde des adultes et la société sont décrits comme peu charitables, méchants, et radins. Mais l’ironie de Dickens contrebalance tout ça, permettant un peu de légereté et de comprendre qu’il force un peu le trait afin d’éviter justement le misérabilisme… A souligne rdu reste, que Dickens avait une dent contre l’église (merci M. le traducteur !) et que pour lui charité ne va pas de pair avec instititution religieuse.

 

Bref, j’ai passé un bon moment avec Oliver Twist, pendant lequel j’ai souri à plusieurs reprises voire ri (la scène de demande en mariage de M. Bumble vaut son pesant d’or), me suis aussi quelquefois indignée (l’intendante de l’asile est tout de même un des pires personnages du roman !).

 

Le petit plus : Roman Polanski a adapté le film, dont Laurence alias Venzo2b m’a offert le DVD lors du deuxième Livraswap

 

Le petit plus du plus : Nancy mérite à mon avis de figurer dans mon Challenge On veut de l’héroïne, par son attachement à Oliver qui va lui faire prendre de grands risques, et qui, si elle semble faible face à son bandit d’homme de Sikes, fait preuve d’un beau courage pour un enfant. Par rapport à notre Bella, elle ne se frotte pas à un vampire végétarien en qui elle a toute confiance, mais bien à un homme dangereux, sous la coupe duquel elle est tombée très jeune, et pour qui elle fait preuve d’un attachement assez incompréhensible hormis que c’est sûrement ce qui se rapproche le plus de l’amour pour elle. Notre Bella, elle, aime à se faire un peu peur. Nancy, elle, a vraiment peur !

 

Merci qui ? Merci à Papa et Maman pour m’avoir offert cette jolie collection de grands classiques. Je n’avais pas encore lu celui-ci par peur de finir en larmes !

 

illustration Oliver Twist

 

livraddict small  Défi classique

# 9 challenge héroïne  3/65 logo summer pal challenge

 

 

Pars vite et reviens tard, de Fred Vargas

pars vite et reviens tard

Ce sont des signes étranges, tracés à la peinture noire sur des portes d’appartements, dans des immeubles situés d’un bout à l’autre de Paris. Une sorte de grand 4 inversé, muni de deux barres sur la branche basse. En dessous, trois lettres : CTL. A première vue, on pourrait croire à l’œuvre d’un tagueur. Le commissaire Adamsberg, lui, y décèle une menace sourde, un relent maléfique. De son côté, Joss Le Guern, le Crieur de la place Edgar-Quinet, se demande qui glisse dans sa boîte à messages d’incompréhensibles annonces accompagnées d’un paiement bien au-dessus du tarif. Un plaisantin ou un cinglé ? Certains textes sont en latin, d’autres semblent copiés dans des ouvrages vieux de plusieurs siècles. Mais tous prédisent le retour d’un fléau venu du fond des âges…

 

 

Tout premier roman de Fred Vargas que je lis, j’en étais très curieuse, à entendre tout le bien qu’on en dit…

 

 

Indéniablement, c’est d’une qualité littéraire au-dessus du lot, de ce qu’on attend généralement d’un policier, je veux dire. Pour preuve, des petits bijoux comme celui-ci :

 

Dans la mesure du possible, il essayait de remplacer le mot « bureau » par le mot « table » qui, sans l’enchanter, lui pesait moins sur le dos. Dans « bureau », il n’entendait que des barreaux, des carreaux, des garrots. Dans « table », il entendait chuchoter du sable, des galbes, des fables. Table flottait, bureau retombait.

 

 

Les personnages sont très bien croqués, bien évidemment le Commissaire Adamsberg, héros récurrent de Fred Vargas, vaut à lui seul le détour. Hors norme, hors du temps, hors la vie presque… Le talent de Vargas va jusqu’à nous faire perdre la mémoire des noms des adjoints d’Adamsberg, tout comme lui. J’ai failli sortir un carnet pour noter les noms, à sa manière… L’auteur a le chic pour nous amener à penser comme ce grand flic si bizarre et pourtant si efficace. Résultat, à force de réfléchir comme lui, j’ai trouvé la solution de l’énigme ! Un peu dommage, peut-être… ça reste à voir, car pour le coup, je me suis totalement imprégnée du commissaire, identifiée à lui !

 

 

L’intrigue en elle-même est magnifiquement imaginée, on sent bien que Fred Vargas est chercheur en Histoire, le roman étant très bien documenté. Ca fonctionne du tonnerre, du reste. On est tenu en haleine tout le long, aussi bien par l’enquête policière (même si j’ai deviné, je voulais tout de même savoir le fin du fin mot de l’histoire !) que par l’histoire personnelle d’Adamsberg.

 

 

Bref, une belle découverte que celle-ci ! Je m’aperçois d’ailleurs que j’ai tendance à lire plus de polars étrangers -américains surtout- que français, et je pense que Vargas va m’ouvrir à nouveau la voie vers nos auteurs héxagonaux du genre, tout comme Antoine Chainas, dans un style bien plus sauvage et déjanté.

 

 

Le petit plus : J’ai encore dans ma PAL Dans les bois éternels. A suivre donc !

 

 

Merci qui ? Merci à Pimprenelle, qui avec son « opération » Découvrons un auteur chez Pimprenelle, m’a décidée à ouvrir ce livre. Pour lire les billets des autres participants, cliquez sur le logo !

 

LC du 9 juin    2/65 logo summer pal challenge

 

Challenge Roald Dahl

manuscrit Dahl

 

Organisé par Liyah, ce challenge propose de lire autant de livres qu’on le souhaite ou qu’on le peut de Roald Dahl, le papa de Matilda, mais aussi de Charlie et la Chocolaterie pour ne citer qu’eux, avec pour seule contrainte, la date de fin : le 1er mars 2011. Vous allez me dire, mais pourquoi t’engages-tu sur ce challenge ? Tu n’as pas été super emballée par Matilda… Oui, mais (il y a toujours un mais !) j’ai au moins 8 livres de Dahl dans ma PAL, et en ce moment, je n’ai pas trop la motivation pour lire des ouvrages jeunesse (la plupart de ce qu’a écrit Dahl est pour les enfants), et peut-être que les quelques oeuvres pour adultes que j’ai en ma possession me plairont…

Bref, c’est parti… Les inscriptions sont toujours ouvertes ici, n’hésitez pas !

 

logo challenge roald dahl
 

 

 

 


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vertige franck thilliez

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