Un cadavre en morceaux artistiquement répartis est retrouvé aux environs de Paris. La victime a été décapitée et son corps martyrisé a fait l’objet d’une mise en scène défiant l’imagination. Le commissaire Franck Sharko est dépêché sur les lieux. Les ténèbres, il connaît : sa femme a disparu depuis six mois. Aucun signe de vie, aucune demande de rançon. Et cette nouvelle affaire, en réveillant le flic qui dormait en lui, va l’emmener au cœur de la nuit, loin, beaucoup trop loin…
Sentiments mitigés lorsque je me referme ce premier roman de Franck Thilliez. J’ai été agréablement surprise par le style de l’auteur, qu’on peut presque rapprocher de celui de Fred Vargas (découvert dans Pars vite et reviens tard), dans le sens où on sent une vraie qualité littéraire.
« A bien y réfléchir, quand je me surprenais à espérer que le cadavre apporterait un point final à mes propres tourments par ses révélations, je ne valais pas mieux que le pire des criminels… »
Par exemple, le passage de l’autopsie, où se succèdent en parallèle les pensées du policier face à celle-ci et les principes très cliniques de cet examen post-mortem, m’ a énormément plu. A contrario, Thilliez me semble peu à l’aise dès qu’il met des mots dans la bouche de ses personnages :
« Je… Je veux voir ce que contiennent ces CD… Je… Laissez-moi voir… J’en ai le droit. C’est mon mari, et je l’aime ! »
Bon, d’accord, celui-ci est certainement le pire du livre, à l’image de la lettre du serial killer, tous deux très peu crédibles selon moi. Mais l’écrivain sait tailler des costumes sur mesure à ses personnages, on échappe la plupart du temps aux grosses caricatures ; il sait également créer des ambiances. Brrrrrrr, les scènes de crimes, l’autopsie ! Âmes sensibles s’abstenir, estomacs accrochez-vous !!!!
Quant à l’intrigue, quelques grosses ficelles m’ont vite dévoilé le Grand Méchant de l’histoire. En même temps, assez paradoxalement, j’ai pris plaisir à découvrir les tenants et les aboutissants de celle-ci. Certainement parce que Thilliez a le sens du rythme, alternant action et réflexion, mêlant intimement la vie privée des protagonistes et l’enquête en cours, et faisant monter la tension au fur et à mesure comme une jolie machine à vapeur… on comprend le titre Train d’enfer pour Ange rouge de plusieurs façons, croyez-moi ! En outre, ce thriller est bien documenté, et cet aspect permet de s’immerger encore un peu plus dans la lecture.
Bref, malgré quelques défauts, je n’ai pas pu lâcher ce livre, dont je regrette peut-être l’épilogue (en même temps, il sent légèrement le cliffhanger !?).
Le petit plus : D’autres romans de Thilliez m’attendant dans ma PAL, dont j’ai lu qu’ils étaient meilleurs, Train d’enfer pour Ange rouge étant un premier roman assez prometteur, à mon humble avis.
7/65 #4
Place aux lecteurs