Élevé dans un orphelinat de l’Angleterre victorienne, Oliver Twist survit au milieu de ses compagnons d’infortune. Mal nourri, exploité, il est placé chez Mr Sowerberry, fabricant de cercueils et croque-mort de son état. Là encore, il ne connaît que privations et mauvais traitements. Oliver endure tout, jusqu’au jour où une provocation d’un apprenti le pousse à se battre puis à s’enfuir vers Londres.
Je n’avais jamais rien lu de Charles Dickens jusque là, et le Book Club spécial Londres de ce mois de juin sur Livraddict m’a permis de combler cette lacune. Une vraie découverte ! Avec un roman sur la misère (il n’y a pas d’autre mot), je ne m’attendais pas à cette dose d’humour et d’ironie… Le style de Dickens est réjouissant pour une lectrice comme moi… Sans fioritures, sans détours, et gérant très bien l’intrigue -annonçant des chapitres qui n’ont l’air de rien comme ça mais qui se révèleront utiles par la suite, l’auteur a su me tenir en haleine, tout comme certainement ses premiers lecteurs, lors de la parution originelle d’Oliver Twist sous forme de feuilleton. D’ailleurs, je suis une fan de feuilleton -j’adore Arsène Lupin, par exemple-, et je pense que c’est pour ça que, contrairement à certains de mes camarades sur Livraddict, je n’ai pas trouvé de longueurs à ce roman.
Je tiens d’ailleurs à souligner l’excellent travail du traducteur (M. Sylvère Monod, professeur à la Sorbonne) de mon édition, qui, ainsi que vous pouvez le voir, est un de mes livres d’enfance. En effet, le traducteur, par le biais de notes de bas de page, explique certains choix de Dickens, ou donne les noms actuels des rues évoquées par l’auteur (pour le coup, j’ai voyagé dans Londres, quartiers malfamés ou plus huppés), ou encore souligne les significations de certains patronymes de personnages. M. Monod explique entre autres choses le portrait qui est fait de Rose, par le souvenir et le culte de Mary Hogarth, la belle-soeur de l’écrivain. Il n’est pas dépourvu d’humour non plus, comme le prouve ceci :
La position décrite ici ne paraît guère facile à adopter (la bouche contre l’oreille et les yeux dans les yeux), mais chacun est libre d’essayer…
Quant aux personnages, d’aucuns les ont trouvés manichéens. Pour ma part, je suis plus circonspecte : certains d’entre eux, comme Nancy (certainement le personnage féminin le plus intéressant de ce livre), ou Bates, ou même Fagin sont ambigus, ou tout au moins nuancés.
L’intrigue, elle, fait subir pas mal de déboires à Oliver Twist, et m’a fait penser à Sans Famille d’Hector Mallot, où le jeune héros vit de sombres aventures, avant de se retrouver plus ou moins au calme, à l’abri… L’histoire est bien ficelée, pleine de rebondissements, avec des fins de chapitres -courts- en cliffhanger. Je n’y ai pas trouvé de misérabilisme, même si de prime abord, le monde des adultes et la société sont décrits comme peu charitables, méchants, et radins. Mais l’ironie de Dickens contrebalance tout ça, permettant un peu de légereté et de comprendre qu’il force un peu le trait afin d’éviter justement le misérabilisme… A souligne rdu reste, que Dickens avait une dent contre l’église (merci M. le traducteur !) et que pour lui charité ne va pas de pair avec instititution religieuse.
Bref, j’ai passé un bon moment avec Oliver Twist, pendant lequel j’ai souri à plusieurs reprises voire ri (la scène de demande en mariage de M. Bumble vaut son pesant d’or), me suis aussi quelquefois indignée (l’intendante de l’asile est tout de même un des pires personnages du roman !).
Le petit plus : Roman Polanski a adapté le film, dont Laurence alias Venzo2b m’a offert le DVD lors du deuxième Livraswap…
Le petit plus du plus : Nancy mérite à mon avis de figurer dans mon Challenge On veut de l’héroïne, par son attachement à Oliver qui va lui faire prendre de grands risques, et qui, si elle semble faible face à son bandit d’homme de Sikes, fait preuve d’un beau courage pour un enfant. Par rapport à notre Bella, elle ne se frotte pas à un vampire végétarien en qui elle a toute confiance, mais bien à un homme dangereux, sous la coupe duquel elle est tombée très jeune, et pour qui elle fait preuve d’un attachement assez incompréhensible hormis que c’est sûrement ce qui se rapproche le plus de l’amour pour elle. Notre Bella, elle, aime à se faire un peu peur. Nancy, elle, a vraiment peur !
Merci qui ? Merci à Papa et Maman pour m’avoir offert cette jolie collection de grands classiques. Je n’avais pas encore lu celui-ci par peur de finir en larmes !
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