Le vieil épouvantail se sent si seul, qu’il pleure. Le vieil épouvantail se sent si inutile, qu’il pense ne plus avoir d’amis. Personne qui pourrait l’aider à se promener, juste de l’autre côté de la colline, lui qui n’a jamais bougé de son champ… Mais au matin d’un jour de printemps, deux cent mille oiseaux l’emmènent pour un voyage extraordinaire…
Qu’il est beau cet album !!! Tant au niveau des illustrations que du texte… Hubert Ben Kemoun offre ainsi aux enfants et à leurs parents (ne boudons pas notre plaisir !) une histoire poétique, où les mots coulent doucement, riment et nous font voyager. Ici, rien de bêtifiant, au contraire… Confiance est faite aux jeunes lecteurs pour apprécier, apprendre à aimer les jolis mots, les belles tournures de phrases, et les messages délivrés dans cette narration sous forme de poèmes. Qu’il est plaisant de faire sonner les rimes, en tant qu’adulte, et d’y sensibiliser ses enfants -Rose adore trouver des rimes aux mots, Grande Section de Maternelle oblige, et Violette tâche d’en faire autant à force d’entendre sa soeur y jouer très régulièrement.
Quant à l’histoire, pleine de mélancolie au début, pour s’achever sur une note féérique, c’est tout simplement un conte. Un très joli conte, où le personnage de l’épouvantail n’est pas sans rappeler celui que rencontre Dorothy dans Le magicien d’Oz : l’épouvantail qui voulait voyager ne se plaint pas de ne pas avoir de cervelle, mais est prêt à aller à l’aventure, non pas sur la route de briques jaunes, mais au-delà de la colline…
Côté dessins, de magnifiques planches travaillées sur double page, dans des tons délicats de violets, d’orangés, de rose, le tout aux pastels… qui invitent déjà au voyage en elles-mêmes.
Bref, un très bon moment de lecture, dont on ne se lasse pas, tant l’album est riche…
Le petit plus : Les deux compères, Hubert Ben Kémoun et Hervé Le Goff, ont également commis un autre livre jeunesse ensemble, Hector le loup qui découvrit la peur du loup. Quant à nous, dans la bibliothèque de Coquelicot, se trouve un album de son enfance, illustré par le même M. Le Goff, Le serpent à fenêtres, absolument extra. Un petit billet bientôt, ça vous tente ?
Merci qui ? Merci Tata Jellybells pour un aussi bon choix, encore une fois !
9/24
Place aux lecteurs