La Mort dans la peau est la suite des aventures de Jason, le héros du célèbre thriller, La Mémoire dans la peau. Un affreux massacre a eu lieu près de Hong Kong. Un même nom revient sur toutes les lèvres : Jason Bourne. Jason Bourne est de retour ! Mais pour qui travaille-t-il ? Une seule certitude : le «roi des tueurs» menace de plonger l’Extrême-Orient dans le chaos. Aux Etats-Unis, des hommes s’interrogent. Ils savent que le massacre ne peut avoir été perpétré par Bourne. Car Jason Bourne n’a jamais existé. Ce nom – ce mythe -, ils l’ont eux-mêmes créé afin de piéger le tueur international Carlos… Le nom de Bourne a simplement été «endossé» par David Webb, un Américain devenu non opérationnel depuis qu’il a perdu la mémoire lors d’un terrible accident.
Une décision, au plus haut niveau gouvernemental américain, est prise. David Webb doit retourner en Asie. Endosser de nouveau son prête-nom. Traquer l’imposteur. Pour l’y contraindre, sa femme est enlevée. Webb n’a pas le choix : il va devoir se couler dans l’identité du dangereux meurtrier. Non plus, cette fois, jouer ce rôle, mais devenir Jason Bourne…
Je n’ai pas attendu longtemps après La mémoire dans la peau pour me plonger à nouveau dans les aventures de Jason Bourne. Lecture très différente du premier opus, celle-ci n’en a pas moins été plaisante.
J’avais adoré les flash-backs des souvenirs que Bourne ne maîtrisaient pas et le mettaient dans un état second dans le premier volet, ici j’ai adoré que Bourne se laisse porter volontairement par ceux-ci, son instinct pour adopter la bonne conduite, les bons gestes, les bonnes paroles, prendre les bonnes décisions. Alors que David Webb luttait, ici il endosse volontairement -même si contraint et forcé par les circonstances, il sait que c’est une question de vie ou de mort- le costume de l’assassin mythique.
J’avais trouvé Marie assez extraordinaire, je maintiens, je persiste, je confirme et même plus, car dans ce roman, elle va encore plus loin, prête à tout pour sauver son mari qu’elle sait courrir un danger mortel, elle se coulera dans la peau d’un caméléon à l’exemple de son époux. Elle est une héroïne à part entière dans ce roman d’espionnage, d’une intelligence rare et d’un toupet à toute épreuve.
Vous l’aurez compris, j’ai eu un coup de coeur pour les personnages, principaux ou secondaires d’ailleurs, qui sont des petites perles au royaume pourri de l’espionnage, quel que soit leur rôle, gentil ou méchant. Au passage, personne n’est tout blanc ni tout noir, Ludlum ayant su tracer des portraits dans les tons gris. D’ailleurs, ce sont ces femmes et ces hommes qui manipulent à tour de bras, mentent, combinent, combattent, résistent, trafiquent qui brouillent les cartes que nous tenons, nous lecteurs, entre les mains. Le jeu est trouble, on est baladé tout le long de ce roman d’espionnage. Jeux de faux-semblants, de miroirs aux alouettes, labyrinthes obscurs où l’on se perd, se débat en compagnie de David et Marie. Au secours ! Je me noie ! Tel pourrait être le cri du pauvre lecteur, submergé par la mythomanie ambiante.
Mais c’est jubilatoire, n’en doutez pas : nous sommes heureux de connaître le mot de la fin, soulagés de retrouver la raison, dans cette écriture effrénée, au rythme d’une action décapante, décoiffante, où l’émotion, pourtant, affleure à de nombreuses reprises.
Bref, un moment ou plutôt des moments de lecture, car ce roman se lit sans problème en plusieurs étapes -il faut dire que les pauses sont nécessaires pour digérer-, qui procurent leur lot de sensations.
Le petit plus : J’ai le troisième volet, La vengeance dans la peau, bien au chaud dans ma bibliothèque. Je vais attendre un peu avant de m’y mettre, il paraît que ce tome-ci est le meilleure de la trilogie ; je préfère donc prendre un peu de temps de recul afin de préserver un plaisir futur.
Place aux lecteurs