Archives pour avril 2010

Docteur Du Ming, de Jinglong Han et Jing Zhang

docteur du ming

Du Ming, jeune médecin anesthésiste dans un grand hôpital chinois, est hanté par le souvenir de Zhang Qian : une jeune femme issue de sa promotion étudiante, qui l’a envoûté par sa beauté sulfureuse et l’aura d’étrangeté qui l’accompagne. Devenu praticien, Du Ming est resté en contact avec Zhang Qian, qui lui écrit de loin en loin. Or une terrible nouvelle survient : on dit que la jeune femme s’est suicidée…

 

 

 

La dernière fois que j’ai fait un tour dans un magasin de destockage, j’en suis repartie avec une brassée de mangas et de manwhas, tous à 0.95 € l’album… Parmi eux, de grands noms comme Osamu Tesuka, le père notamment d’Astroboy. Et puis, celui-ci, chinois, dont j’avoue que la couverture m’a attirée…

 

 

C’est l’histoire de deux jeunes étudiants en médecine, atttirés l’un vers l’autre, mais qui se font tous deux une idée fausse de ce qu’est l’autre. La jeune femme Zhang Qian aime la pureté de Du Ming, qui lui, la trouve hors de sa portée, envoûté qu’il est par sa beauté sulfureuse. On assiste ainsi à de nombreux retours en arrière entre le passé -lorsqu’ils étaient tous deux étudiants- et le présent -à partir du moment où Du Ming, devenu anesthésiste apprend la mort (le suicide en fait) de la belle demoiselle. A cette histoire, vient s’ajouter la relation que vit Du Ming avec une jeune infirmière de son hôpital, amoureuse de lui…

 

 

Ainsi, nous allons découvrir les raisons du suicide de Zhang Qian, comme la réelle nature de ce mystérieux Du Ming, beau comme une fille, et en apparence si lisse. Au fur et à mesure, l’impossible love story va tourner au cauchemar gore ou à l’insoutenable glauque, celle d’un viol. C’est de préjugés qu’il est question ici, où l’héroïne suit son chemin, comme un destin inexorable, dans sa vie comme dans sa mort. Carcan de la société chinoise qu’on sent peser sur les épaules des protagonistes, les femmes semblent conduites à des choix cruels, les hommes réduits à de bas instincts.

 

 

Servi par un dessin évoluant au long de la narration, allant d’un graphisme quasi photographique, très lisse à des chairs abîmées et horribles, grotesques même, ce thriller (car c’en est un) éprouvant, froid, limite glacé, ne laisse pas indifférent : soit on aime, soit on déteste. Pour ma part, j’ai vraiment apprécié ce jeu de contrastes, entre les personnages, les styles picturaux, et les idées mises en avant. De plus, on se fait aisément manipuler par l’auteur, on effleure la vérité, mais celle-ci n’est révélée qu’en toute fin, à la dernière page. Et puis, »philosophiquement », ici, il n’y a que deux alternatives amoureuses : intellectuelle ou sexuelle, ne se rejoignant jamais, et pourtant les héros de cet album ne rêvent que de ça !

 

 

Bref, c’est particulier, et résolument adulte, tant le discours que les dessins peuvent être dérangeants.

 

dumingplanche2.jpg

 

dumingplanche1.jpg

challenge BD logo

 

 

6/10

 

 

 

 

Les Incontournables Marvel # 10 : Ghost Rider, de Garth Ennis et Clayton Crain

ghost rider

 

Il paie le prix d’un pacte passé avec le diable… Ghost Rider est-il condamné à arpenter les routes de l’enfer pour l’éternité ? Son salut peut-il venir d’un allié inattendu, un ange tourmenté qui délivrerait le motard infernal de la malédiction ?

 

 

 

J’aime les super-héros, et j’adorais lire X-Men et Spiderman quand j’étais gamine… Mais je ne connaissais le Ghost Rider qu’au travers du film éponyme, avec Nicolas Cage dans le rôle titre, film sympathique au demeurant. Aussi, quand je suis allée à mon supermarché et que je suis tombée sur cette collection des Incontournables de Panini Comics et vu le prix défiant toute concurrence, je n’ai pas résisté, sachant qu’en plus ma Coquelicot aimait lire et découvrir des comics.

 

Bref, hier soir, petit moment de détente : lire Ghost Rider avant de plonger dans les bras de Morphée. Tout d’abord, je dois préciser (pour les fans, s’il y en a qui viennent me lire, sait-on jamais) qu’il s’agit de la réédition d’une mini-série, par Ennis Garth qui a relancé le héros torturé aux USA. Moi, je ne connaissais pas, alors j’étais vierge de tous préjugés, plutôt dans l’état d’esprit de passer un chouette moment de lecture.

 

Je ne regrette pas… Le scénario est efficace, cynique ; Ennis Garth, irrévérencieux, nous présente les anges sous un angle inattendu, alors même que Clayton Crain les dessine ailés et en armures, aux yeux aveugles. Le graphisme est très beau, les encrages très soignés et prononcés, l’univers sombre à souhait et tant anges, que démons ou humains, aucune créature n’échappe au trait sans concession de Crain. Encore une fois, comme dans Small Gods, il s’agit d’un dessin réaliste, à la limite de la photographie, aidé en cela des magnifiques couleurs de Luccia Truccone.

 

J’ai apprécié les personnages, surprenants pour certains, mais tous très réussis. Le Ghost Rider est un naïf, malgré ses pouvoirs. Il a fait une erreur trente ans auparavant, en signant un pacte avec le diable, et estime avoir été abusé (en même temps, quand on signe un tel contrat avec un tel être, retors et maléfique par excellence, il fallait s’y attendre un peu, non ?).

 

L’aspect mystique de l’intrigue m’a bien plu aussi, le paradis, l’enfer, le tout exploité de manière impertinente et non conventionnelle. Les dialogues sont eux aussi impudents, quelquefois grossiers (mais drôles !!) et servent bien le dessein du scénariste.

 

Bref, une BD sympathique, où le sombre héros au crâne en feu, créature de l’enfer, nous change un peu des mutants, des extraterrestres ou des justiciers patriotes…

 

Le petit plus : Coquelicot a d’autres Incontournables (Marvel et Spiderman), nul doute que je les lirai, il y avait longtemps que je n’avais pas lu ce genre et c’est agréable à lire, relevé d’une pointe de nostalgie pour mes jeunes années !

 

planche ghost rider

4/12   dark side    

5/10 challenge BD logo

 

Jason Bourne, tome 1 : La Mémoire dans la peau, de Robert Ludlum

la mémoire dans la peau

Non loin de Marseille, un bateau de pêche recueille un homme grièvement blessé et inconscient. On le sauve mais il a perdu la mémoire ; il ne se rappelle rien de son passé.
Toutefois, il a sous la peau de la jambe un morceau de film avec le numéro d’un compte dans une banque suisse. Il part donc pour Zurich et apprend que le titulaire du compte est un certain Jason Bourne et aussi que Jason Bourne est traqué par plusieurs tueurs. Pourquoi ? Qu’y a-t-il dans le passé de Bourne qui explique cet acharnement à le faire disparaître ?
Tel est le début de l’extraordinaire enquête que mène un homme sans mémoire pour retrouver son passé, pour découvrir qui il est. 

 

Depuis quelques temps déjà, ce livre figurait dans ma PAL, en compagnie de ses deux petits copains, La Mort dans la peau et La Vengeance dans la peau, grâce notamment à Serafina de If Is Dead et sa superbe critique, et aussi aux films que j’avais appréciés.

 

 

 

Bref, je me suis donc plongée avec délices dans un roman d’espionnage haletant où le fameux héros Jason Bourne, amnésique, cherche à savoir qui il est. On le suit en Suisse, en France et… (vous verrez bien, où, j’ai pas envie de spoiler !) dans sa course effrénée à la poursuite de son existence et de la vérité, où l’on rencontrera aussi parallèlement d’autres personnages qui nous feront entrevoir des réalités que Bourne soupçonne. Terrorisme, guerres, espionnage, action, mais aussi une touche de romance sont les atouts de ce livre. Pour ma part, j’ai vraiment apprécié le fait d’être perdue comme le héros, déstabilisée par ses crises de souvenirs partiels ; il ne sait plus où il est, ce qu’il fait, et nous non plus. C’est parfait, on s’identifie très facilement à lui…

 

 

Ce roman publié en 1980 n’a pas pris une ride, oui c’est vrai que maintenant on ne téléphone plus de cabines publiques (ou si peu) mais ça ne change pas grand-chose à l’intrigue !  De plus, La Mémoire dans la peau est extrêment bien documenté : on s’y croirait ! Et puis, le film est une adaptation plutôt « inspirée » du livre, alors aucun souci pour ceux qui l’ont vu : on a plein de surprises. Le personnage que j’ai adoré est celui de Marie, que j’inscris d’ailleurs dans mon challenge On veut de l’héroïne. Forte et fragile à la fois, elle est courageuse, intelligente, débrouillarde et quand son homme lui ment, elle le sait et comprend que c’est pour la protéger, tout comme elle le soutient, de son côté. Elle ne s’écroule pas dans un bois, elle !

 

 

Bref, si vous aimez les romans d’espionnage, vous ne pouvez pas passer à côté de celui-ci et si vous aimez l’action, vous en aurez aussi.

 

 

Le petit plus : j’ai les deux suivants dans ma PAL ! A bientôt donc, pour la suite des aventures de Jason Bourne !

 

challenge héroïne

Ma pieuvre et moi, de Béatrice Fontanel et Céline Caneparo

ma pieuvre et moi

 

Toutes les petites filles, tous les garçons et même certains adultes savent bien que parfois un monstre habite au coin d’une armoire, derrière un rideau ou encore sous le lit de leur chambre.

 

Avec des poils repoussants ou des dents pointues, tout dur ou tout gluant, à chacun son monstre… Celui-là plein de ventouses a des tentacules mous qui envahissent comme autant d’idées noires la chambre d’une jolie peureuse en chaussettes. Mais souvent il suffit de donner un nom à sa peur pour l’apprivoiser. Le monstre serait donc une pieuvre géante ! Et bien pourquoi pas ? Tous ses bras peuvent au moins servir à chatouiller, à câliner, à jouer et qui sait, elle peut être aussi bien utile pour endosser quelques bêtises… 

 

A partir de 4 ans.

 

 

 

Aussitôt reçu, aussitôt lu !! Il faut dire que non seulement le sujet était sympa, mais que les graphismes avaient l’air vraiment chouettes… Ni une, ni deux, le soir même où Naïve nous a envoyé cet album dans le cadre d’un partenariat avec Blog-o-Book (merci à tous les deux !), j’en faisais la lecture à Rose et Violette.

 

 

Parler de la peur du noir, ou des monstres, ou tout simplement de l’inconnu au travers d’un livre, c’est toujours sympa pour dédramatiser la situation avec des petits loulous. D’autant que depuis quelques temps, nous ne mettons plus la veilleuse dans la chambre des filles, juste en ne fermant pas totalement le volet.  C’est particulièrement Violette qui se fait des frayeurs de temps en temps, avec le noir… même si la lumière des réverbères éclairent leur petit nid.

 

 

Bref, avec cet album, nous avons suivi une jeune demoiselle en chaussettes, persuadée qu’un monstre vit sous son lit, et qui l’effraie beaucoup… Et puis, au fur et à mesure, quand la narratrice (c’est la fillette qui raconte, une façon bien efficace pour que les petits lecteurs s’identifient facilement à la petite héroïne) découvrira qu’il s’agit d’une pieuvre, la peur va disparaître pour devenir une partie de découverte qui va se terminer en partie de rigolade, pour s’achever sur une note de complicité (c’est pas ma faute, maman, c’est la faute à ma pieuvre ! Trop drôle, j’ai eu l’impression d’entendre mes filoutes me dire : c’est pas moi, c’est Zelda -notre chat).

 

 

Vous l’aurez compris sans peine, Béatrice Fontanel sait parler aux enfants, s’adresser à leurs peurs, leurs angoisses et les rassurer… Quand nous avons refermé le livre, les filles étaient totalement sereines, et même amusées. Contrairement à certains autres albums sur le même thème qui m’ont amenée à rassurer moi-même les enfants une fois le livre terminé.

 

 

De plus, les dessins sont vraiment chouettes, hors normes aussi je dirais, avec ce parti pris des graphismes très « tissu » et colorés (pour le décor et les vêtements) et ce crayonné noir, énergique, pour les cheveux et la pieuvre… Petit à petit, la pieuvre se dévoile, tout comme les points de vue de la fillette varient : ses différentes positions pour dormir, son pied qui traîne hors de la couette, gros plan sur ses doudous (et il y en a une armée, comme mes poulettes ont tendance à le faire !), etc.

 

 

De plus, de façon énigmatique, trois cyclistes et une nageuse se promènent dans les pages… Avec les filles, une fois qu’on avait fini l’histoire, on est reparti du début pour voir ce qu’il en était de ces mystérieux personnages… c’est une course entre ces amateurs de la petite reine, arbitrée par une nageuse, qui se déroule ainsi, et qui se balade sur la pieuvre, sur la couette, au sol. Cela a également bien amusé les filles,  et leur a apporté une grande satisfaction de résoudre l’énigme.

 

 

Bref, un bon moment de lecture à partager avec ses enfants, qui supporte de nombreuses relectures à n’en pas douter, tant l’histoire est riche et intemporelle (on parle ici de toutes les peurs), et le graphisme également.

 

Le petit plus : Décidément, Naïve est vraiment une chouette maison d’éditions, j’ai déjà lu de chez eux La Déclaration et La Résistance (chroniqué ici). Côté musique, ils se posent là également… pour ne parler que jeunesse, j’adore le travail fait avec Daniel Goyone (Berceuses, et Chante, Rossignol, Chante).

 

D’autres avis : Minifourmi
p1.jpg

p3.jpg

 

challenge albums Blog-O-Book  logo Naïve

4/24

 

Small Gods, de Jason Rand et Juan Ferreyra

small gods

 

Dans l’univers de Small Gods, un individu sur cent possède un pouvoir psychique. Prédiction, manipulation des esprits, télékinésie… autant de dons qui sont autant de malédictions ! Fiché et déclaré auprès des autorités, l’inspecteur Owen Young est de ceux-là ; tout comme Bobby Pope, un truand à la petite semaine. Quand leurs destins se croiseront, aucun des deux n’en sortira indemne.

 

 

 

Un comics, un !! Pas de super héros ici, au contraire, être psi (personne qui possède un pouvoir paranormal), c’est pas terrible… En effet, on doit être déclaré auprès des autorités, et tous les métiers ne sont pas accessibles selon qu’on soit télépathe ou précog par exemple, ou avec des restrictions comme lorsqu’on est flic… En tout cas, ceux qui ne sont pas déclarés risquent la prison. Car télépathe veut dire violeur d’âmes pour certains, quand c’est un métier pour ceux qui sont assermentés et sont donc des détecteurs de mensonge humains ! Une fois ceci posé, on imagine très bien les avantages et les inconvénients que peuvent causer ces dons, aussi bien au travail que dans l’intimité.

 

 

Scénario efficace et nerveux, en trois parties -on suit d’abord l’inspecteur Owen Young, puis Bobby Pope, et le troisième volet les voit se croiser-, Small Gods a un univers très bien construit (l’action se passe à Denver), que le dessin vient encore renforcer. Tout en noir et blanc – qui fait la part belle aux gris, plus qu’aux contrastes, parti pris qui renforce une ambiance en demi-teinte-, chaque vignette est extrêmement soignée aussi bien dans son graphisme (malgré quelques défauts de proportion) que dans sa mise en scène. Chose que j’adore, lorsque le dessinateur travaille la mise en page de ses vignettes dans chaque page et les unes par rapport aux autres… Certaines profitent même de double page (gauche et droite).  Les dessins sont très réalistes, et tout le long, on a l’impression d’être dans un film. En effet, les points de vue changent -plongée, contre-plongée, plans serrés, etc- comme autant de prises de vues d’une caméra placée judicieusement à chaque fois, le travail sur la lumière est excellent et on voit même des vignettes conçues comme des plans (par ex, trois qui se succèdent où l’image est la même mais où le dialogue s’écoule… très fort).

 

 

Côté intrigue et personnages, ce n’est pas pour certains sans rappeler The Shield, l’excellente série TV… Flics ripoux, flingues, sexe, bagarres… Alors, oui, les filles sont belles et sexy, et les mecs pas mal du tout, c’est un peu stéréotypé mais c’est divertissant, grâce à l’action notamment.

 

 

Bref, un bon moment passé avec ce comics, je vous le recommande…

 

 

Le petit plus :  Jason Rand a pour « maîtres » Warren Ellis (l’excellent Fell que je chroniquerai sûrement bientôt) et Robert Kirkman (Walking Dead, qu’à lu Mr Zombi, et que j’ai très envie de découvrir). Juan Ferreyra, lui, dessine Hex Mundi et Emissary, toujours sur un scénario de Jason Rand. Il y a de quoi faire pour découvrir plus avant ces deux-là !

 

 

Merci qui ? Merci mon chéri qui a le chic pour m’offrir des bouquins qui me plaisent !

 

previewpagephp.jpeg

 

smallgods22082006.jpg

 

challenge BD logo

 

 4/10

challenge héroïne parce que le personnage de la tapeuse est celui d’une femme de décision, qui, de plus, défend son petit ami (elle est loin d’être maladroite !), mais aussi son territoire amoureux…

 


1234

Lecture en cours

vertige franck thilliez

Calendrier

avril 2010
L Ma Me J V S D
« mar   mai »
 1234
567891011
12131415161718
19202122232425
2627282930  

Visiteurs

Il y a 1 visiteur en ligne

Mon blog se nourrit de vos commentaires

Mon blog se nourrit de vos commentaires


Au delà des apparences... |
Les Aixclats du coeur |
crlemansbien |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | .Thought of one evening.
| Jedi PACA
| Poesie et Autres