Selon le jargon de la CIA, le terme “invisible” désigne un terroriste qui a la nationalité et l’ethnie du pays choisi pour cible.
Liz Carlyle, de la section antiterroriste du MI5, apprend que la Grande-Bretagne va être infiltrée par un “invisible”. Dans le même temps, un jeune indic pakistanais lui signale des mouvements suspects dans une librairie islamiste fondamentaliste de Londres. La menace existe assurément mais Liz ignore le lieu, la date et la nature de l’attentat… Dans la veine des classiques du roman d’espionnage, terrain privilégié du suspense, de l’angoisse et du double jeu, L’invisible détient une carte maîtresse: l’auteur domine mieux que quiconque le sujet, pour avoir occupé pendant cinq ans le poste de directeur général du MI5.
Stella Remington a construit son roman comme un jeu d’échecs où chaque coup joué prend tout son sens au fur et à mesure de la partie. On suit donc plusieurs personnages, pièces d’un grand puzzle très cohérent et logique, qui s’assembleront lors d’un final très réussi. Si je parle de jeu, c’est bien aussi parce qu’ici, chacun cache le sien, comme il se doit dans un roman d’espionnage. Et qu’ici on se positionne bien sur ce qu’on appelle “l’échiquier mondial”…
Style fluide, protagonistes qui méritent qu’on s’intéressent à eux, intrigue machiavélique (ben oui, je me suis prise au jeu, et je suis tombée dans le piège !)… cocktail très réussi pour ce premier roman de Stella Remington, ancien Directeur Général du MI5, et qui connait donc bien les arcanes de la sphère politique et de l’espionnage.
L’angoisse monte au fil des pages, le coeur se serre d’appréhension -on a tous le souvenir du 11 septembre en mémoire ou celui des attentats parisiens, pour ne pas ressentir un flot d’émotions.
En bref, l’auteur a marqué des points, et gagné la partie !
Le petit plus : Mme Remington écrit en ce moment son troisième roman, je pense que je lirai sûrement le deuxième L’un des nôtres. Et si vous aimez comme moi les romans d’espionnage, je vous conseille en outre le très bon livre de John Le Carré, La petite fille au tambour, où le thème de l’invisible est exploité aussi, mais sous un autre angle.
Le petit plus du plus : Pour retrouver le fameux service britannique de renseignements, n’hésitez pas à regarder la très bonne série TV, MI5 (Spooks en VO).
Merci qui ? Merci à Livraddict et au Livre de Poche, pour cette belle partie d’échecs en guise de découverte !
D’autres avis ? Nathalie qui a beaucoup aimé aussi
On veut de l’Héroïne ! J’avais oublié de mentionner que Liz Carlisle était une héroïne pas palotte du tout !!! Déjà, elle ne tombe pas dans les bras du premier venu, et puis quand elle en vient au constat que sa relation sentimentale est forcément dans une impasse (oui, quand on bosse au MI5, on doit mentir, on ne peut pas raconter sa journée de travail en rentrant à la maison à son chéri), elle arrête tout. Elle fait preuve d’une force de caractère bien trempée, et lorsqu’elle rencontre l’agent avec qui elle va devoir collaborer, et malgré toutes le charme qu’il déploiera, elle ne se laissera pas abuser. Bref, voici une femme, qui aime les belles chaussures (moi aussi !), ne se cache pas sous des pulls amples, et assume sa vie sans se cacher, paradoxalement. Tout le contraire de Bella qui ment à son père -la mère de Liz au moins connait le vrai métier de sa fille-, et essaie de se faire la plus petite possible -alors que ce n’est pas une espionne !
Place aux lecteurs