« Peter contempla Anna un moment et se remémora la certitude qui était la sienne, quand il l’avait rencontrée, que les Surplus étaient un Fardeau pour Mère Nature, qu’il était de leur devoir de travailler dur, de servir la population Légale et de payer pour la Souillure de leur existence. Il lui pencha le front pour y déposer un baiser. «Nous vieillirons ensemble, murmura-t-il en caressant ses cheveux. Avec des rides, des enfants. Et nous détruirons la Longévité, aussi. Je te le promets. »
Angleterre, 2150.
La mort n’existe plus. Les hommes vivent à l’ère de la Longévité : pas de morts… mais, pour éviter le surpeuplement, pas de naissances non plus. Peter et Anna ont un point commun : ils n’auraient jamais dû naître. Parce qu’une vie éternelle leur semble contre nature, parce que le système de la Longévité a gâché leur enfance, parce qu’il menace leurs rêves, ils ont décidé d’entrer en lutte. Pour sa suppression.
Au sein du Réseau souterrain, la résistance s’organise : Peter a pour mission d’infiltrer le plus grand des laboratoires, le centre névralgique du système, Pincent Pharma… dirigé par son grand-père, Richard Pincent. Un homme puissant et influent, bien décidé à faire plier les rebelles ; une présence troublante pour Peter : quand les liens du sang s’en mêlent, tout se complique…
« La Résistance » est la suite de « La Déclaration, L’Histoire d’Anna » (naïve, 2007), le premier roman de Gemma Malley. « L’Histoire de Peter »- personnage terriblement attachant – donne lieu à un récit haletant, qui aborde des questions essentielles. Que devient une société qui refuse la mort ?
J’ai lu cet été La Déclaration, L’Histoire d’Anna, et j’avais beaucoup aimé. On y découvrait la vie des Surplus, entassés dans des maisons qui ressemblent fort à des maisons de correction, où ils apprennent à racheter les fautes de leurs parents (il est interdit de faire des enfants, dès lors qu’on a signé la Déclaration -qui donne droit à la Longévité en parallèle). Ils sont éduqués en vue de devenir Utiles, et donc au mieux domestiques au service des Légaux ou au pire des Bons à Rien, pour ceux qui sont les plus maladroits ou les plus rebelles.
Mais là, j’ai trouvé ce volume excellent. Le système de la Longévité nous apparaît dans toute son horreur, sous couvert de sauver l’humanité et la planète. La Longévité, ce n’est qu’une histoire d’égoïsme, au fond, celle de « vieux » qui ne veulent pas mourir, qui ne supportent pas les jeunes, car la jeunesse est synonyme d’agitation, de trouble, de changement… Et puis d’autres choses que je ne dévoilerai pas ici. Et face à cet égoïsme, cette jolie histoire d’amour entre deux adolescents, Surplus auparavant, devenus Légaux (la procréation est interdite, les enfants ne deviennent légaux qu’à la mort d’un de leurs parents -Une Vie pour Une Autre), qui veulent résister, être les parents de la Nouvelle Génération…
Les personnages sont bouleversants, à l’image de Peter et d’Anna (dont on avait suivi l’histoire dans le volume précédent), ou magnifiques de machiavélisme comme Richard Pincent, le grand-père de Peter et grand patron de Pincent Pharma, qui fabrique la précieuse petite pilule qui donne l’éternité à qui la prend.
Les Autorités ne sont pas sans faire penser à des entités comme Big Brother, dans 1984 de George Orwell ; d’ailleurs on y retrouve les mêmes baratins sur les dépenses énergétiques, qui ont mené à l’asservissement d’une population, se jetant tête baissée dans une sorte de remède miracle : la fameuse Longévité !
Un beau roman d’anticipation que peuvent lire vos ados sans problème (ma Coquelicot a 12 ans et le lit !), et qui aide à prendre conscience des limites de la science, à parler tout bonnement d’éthique, sans même que ce mot soit prononcé une seule fois. Qui remet en tête le cycle de la vie, et ce que cela signifie…
Le petit plus : L’avantage, c’est qu’on peut lire ce roman indépendamment du premier, mais je vous recommande de lire La Déclaration car c’est vraiment bon !
Petite info : Un tome 3, The Revelation, sort cette année… Il faudra attendre encore un peu pour la traduction française. Et pour changer de l’histoire de la Longévité, The Returners, est sorti en février (à quand la traduction ?)
Merci qui ? Merci Marc, qui m’a signalé ma petite erreur sur la suite de La Résistance !
Au temps pour moi, Marc ! J’ai recherché à nouveau sur le net, et je suis retombée sur le site qui présente The Returners comme le tome 3, et The Revelation comme le tome 4. Finalement, après m’être un peu acharnée, The Returners est une autre histoire. La suite donc, c’est bien The Revelation. Je vais modifier mon article de ce pas. Merci pour l’info !
Oui, c’est vrai que ça ne fait pas beaucoup parler, en même temps la maison d’édition Naïve, est un petit éditeur, d’abord musical d’ailleurs. Comme quoi, il ne faut jamais hésiter à aller voir du côté des « marginaux », ils ont souvent des pépites en rayon.
Ah, et puis merci de ta visite !
Ooh moi j’ai très envie de lire La Déclaration.
N’hésite pas Mya, ça vaut vraiment le coup…
J’ai adoré ces deux romans et comme toi, j’ai trouvé La Résistance encore meilleur que La Déclaration. Je suis ravie d’apprendre qu’il existe un tome 3, j’étais restée sur ma faim après le 2 !
Franchement, je ne regrette pas d’avoir acheté ces deux livres, alors que je ne connaissais pas du tout l’auteur… et vivement le prochain !
Je viens tout juste de finir La Résistance. Vivement septembre prochain pour la suite !!!
Je vais sans doute me commander The Returners. J’aime bien cet auteur. =]
Tu as raison : vivement la suite !!!
Et lorsque tu auras lu The Returners, n’hésite pas à me le dire, que je lise ton avis…
Pas de souci.
, j’en ai d’autre en attente ^^.
Je vais déjà le commander, mais je ne vais pas pouvoir le lire tout de suite
Le sujet qu’amène Gemma Malley dans ces deux premiers livres sont très intéressants. En débat d’anglais nous en avons parlé. On ce demandait comment -en partant du monde d’aujourd’hui- on pourrait arriver à un monde tel que nous le découvrons dans ces livres.
Tu es en quelle classe ? C’est intéressant comme débat je trouve… Si ça t’intéresse les romans d’anticipation, tu pourrais essayer la séries Uglies de Scott Westerfeld (je n’ai chroniqué ici que Midnighters du même auteur, qui est plutôt du fantastique).
Je suis en première année en école d’informatique. =]
Uglies de Scott Westerfeld. C’est noté ! Merci