Ida Sayag attend son procès depuis sa chambre d’hôpital psychiatrique. Elle s’essaie à dénouer les fils qui l’ont menée jusqu’à l’irréparable, déliant le long ruban des hommes de sa vie depuis la Martinique de son enfance. Il y eut d’abord son père, puis Greg, Emmanuel, John, Selim et tant d’autres, il y eut son fils Alexandre qu’elle a couvé d’un amour exclusif, et surtout Adrien, l’amant terrible, celui qui l’a manipulée et brisée. Ida ausculte minutieusement le mécanisme de la dépendance amoureuse dans laquelle elle a peu à peu sombré jusqu’à perpétrer le plus abominable des actes…
Voici donc le premier roman de Viktor Lazlo… Vous vous souvenez de Pleurer des rivières ? Eh bien, cette fois-ci, on peut dire que son héroïne ne peut plus faire que ça, après ce qu’elle a fait. Construit comme un journal intime, décousu, faisant des allers-retours entre le passé -son enfance, son adolescence, sa vie de femme, de mère, d’amante- et le présent -internée dans un asile-, le récit est terrible. Car la vie d’Ida est tournée toute entière vers les hommes… Jamais elle ne pense vraiment à elle, jusqu’à s’oublier complètement. Et là, quatre semaines après le drame, elle se réveille, abrutie de médicaments, à vivre des moments de désespoir et de folie, à revivre son passé et sa descente aux enfers…
J’étais très curieuse de lire Viktor Lazlo, dont j’ai toujours trouvé qu’elle avait une belle voix, et qu’elle était une belle femme… J’y ai trouvé une belle écriture, une histoire bien construite, mais moi, qui d’habitude pleure comme une madeleine, je suis restée l’oeil sec. Etonnant ! Alors, je me pose des questions… Je pense que j’ai besoin de digérer un peu cette lecture ; en une heure environ j’ai avalé ce court récit, je voulais savoir… Et puis, en même temps, je suis surprise de ne pas avoir ressenti grand-chose. Alors, je me dis que c’est parce que c’était trop fort, sûrement. Trop dur ! Je me suis fait une carapace, parce que, honnêtement, c’est une histoire terrible. D’ailleurs, rien que d’y repenser, j’ai le coeur qui se serre. Alors que pendant, rien. Je vous le dis, je me suis protégée. C’est dérangeant, dur, oppressant. La part sombre qui est en elle -en nous ?
Lisez-le, ça ne vous prendra pas beaucoup de temps ou peut-être que si, finalement, si vous ne faites pas comme moi, pour avaler la pilule plus vite, pour moins souffrir, comme lorsqu’on arrache vite le sparadrap… Mais vous n’en ressortirez pas tout à fait indemne, tout compte fait, comme moi !
Alors, un grand MERCI à Babelio et sa masse critique, ainsi qu’aux éditions Albin Michel, de m’avoir envoyé gracieusement ce petit -ce grand- serrement de coeur…
Le petit plus : Viktor Lazlo est belge, alors j’inscris une petite croix supplémentaire à mon Tour du Monde !
Ohlala, ce récit parait tellement dur… je ne sais pas si je vais « oser » tenter l’aventure…
Je ne m’attendais pas vraiment à ça, je ne l’ai pas dit dans le billet… mais bon, c’est une expérience à tenter quelquefois, il faut juste le faire au bon moment je pense.
Je l’ai également reçu dans le cadre de l’opération Masse critique! ton billet me donne encore plus envie de le lire! Merci!
Mais de rien… j’irai lire ton billet, préviens-moi !
Dis, tu m’enverrais pas un mail pour m’expliquer ce que c’est que cette opération Masse critique ? Bises.
Sinon, il me tente bien ce roman de la belle Viktor !
De quoi noter en plus la Belgique dans ton tour du monde, faire d’une pierre deux coups !