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Archives pour 8 février, 2010

La défense Lincoln, de Michael Connelly

la défense lincoln

 

Avocat des chauffards, bikers et autres dealers, Mickey Haller est habile au prétoire, mais méprisé par tout le barreau de Californie. Séparé d’une première femme au service du district attorney (donc de l’accusation) et d’une deuxième qui, elle, travaille pour lui, il passe sa vie dans sa Lincoln à chercher la petite affaire qui lui permettra de tenir jusqu’au lendemain. Miracle, un jour, il décroche le gros lot : accusé d’avoir défiguré une femme, Louis Roulet, un riche fils de famille de Beverly Hills, veut qu’il assure sa défense. Très excité à l’idée des honoraires qu’il va toucher, Mickey Haller découvre qu’en plus il pourrait avoir à défendre un innocent. Malheureusement, l’innocence de ce client a un prix. Haller s’aperçoit vite que ce ‘cadeau’ est pur poison et qu’il pourrait lui coûter la vie.

 

 

Il ne m’a pas fallu longtemps pour délester ma PAL de ce polar de Michael Connelly, après avoir passé un excellent moment avec Le Poète. L’auteur américain est habile à nous tracer le quotidien d’un avocat de la défense, pas un ténor du barreau, non, juste un avocat qui se démène pour dénicher des clients. Mickey Haller est un personnage attachant, qui a appris à utiliser la loi au profit de ses clients pour son profit à lui. L’histoire d’un avocat désabusé…

 

Et puis, tombe sur lui une affaire qui pourrait être l’affaire du siècle pour lui, au milieu d’un tas d’autres, petites histoires dramatiques de dealers, de prostituées, de tox…

 

Au détour de ce roman, Connelly nous parle habilement de l’innocence. Qui est innocent ? Qui est coupable ? Vraiment ? Comment le savoir ? Est-ce que c’est si important que ça ? Quel est le prix de l’innocence ? Et bien d’autres questions…

 

Ecriture efficace, protagonistes justement dépeints, intrigue au poil, l’écrivain signe là encore un polar haletant, maîtrisé, où s’exprime certainement un intérêt -voire une fascination- pour le rapport ambigu qu’entretient l’homme face à la justice et au crime.

 

Le petit plus : à lire sans état d’âmes ! Et très bientôt d’autres lectures de Connelly, j’en ai d’autres dans ma monstrueuse PAL…

 

Le loup dans la bergerie, de Gunnar Staalesen

le loup dans la bergerie

 

Varg Veum, ancien salarié à la protection de l’enfance de la ville de Bergen en Norvège, est devenu détective privé après avoir été remercié pour avoir eu la main lourde sur un type qui prostituait une gosse en perdition. Les affaires ne vont pas fort. La police officielle ne l’aime pas. Divorcé, il refuse toutes les affaires sentimentales et s’en console à l’aquavit.

 

Jusqu’au jour où un avocat de renom lui demande de suivre son épouse pour un constat d’adultère. Ce que Veum refuse, il l’accepte le lendemain quand un autre homme se présente avec le même portrait de femme en lui demandant de retrouver sa sœur perdue de vue…

 

Grande fan de Jo Nesbo, j’ai décidé d’aborder un autre auteur de polar norvégien. J’avoue que je tendais un peu le dos, tant j’aime le héros de Nesbo, j’ai nommé Harry Hole. J’avais tort. Varg Veum n’a pas grand chose à voir avec mon flic norvégien préféré, mais j’ai craqué. Tout d’abord, parce que le roman est plein d’humour, noir, caustique, truffé de jeux de mots… J’ai souri plus d’une fois, avec délice. Et puis, ce détective, on ne peut que l’apprécier, grand défenseur des enfants, lui qui ne sait pas s’y prendre avec son jeune fils.

 

Ensuite, l’intrigue m’a bien embarquée, je me suis faite balader à droite, à gauche, tout comme Varg Veum, quasiment jusqu’au bout. Enfin, le contexte. On est à Bergen, et on plonge dans les bas-fonds. Nous, qui sommes bercés par l’image idyllique des sociétés nordiques qu’on nous vante à la télé… Et la chute est assez vertigineuse. C’est du sale, du cru quelquefois, du pourri… ça ne sent pas très bon, tout ça.

 

Oserai-je vous parler de la fin ? Non, je vais trop en dire sinon… J’ajouterai seulement que Le loup dans la bergerie est le premier roman de Staalesen, paru en 1977. Mais un livre bien ancré dans la réalité de l’époque, avec un héros de son époque également, un peu dans la lignée des Nestor Burma…

 

Le petit plus : une halte en Norvège lors de mon Tour du Monde. Et deux autres romans -la suite des aventures de Varg Veum- dans ma PAL… vous en entendrez donc encore parler !

 

bergen 2

tour du monde

 

 

 

 

Avant le gel, de Henning Mankell

avant le gel

Des animaux immolés par le feu, la tête et les mains d’une femme gisant près d’une bible aux pages griffonnées… Le commissaire Wallander est inquiet. Ces actes seraient-ils un prélude à des sacrifices humains de plus vaste envergure ? La propre fille de Wallander, impatiente d’entrer dans la police, se lance dans une enquête parallèle. Entraînée vers une secte fanatique résolue à punir le monde de ses péchés, elle va rapidement le regretter.

 

Après l’excellente Femme en vert, je tendais donc un peu le dos en m’apprêtant à ouvrir ce roman de Mankell… à tort ! J’ai découvert une autre face de la littérature nordique, et je ne le regrette pas. Ici, comme chez Indridason avec son vieil Erlendur, Mankell aborde les relations père-fille entre son commissaire Wallander et sa fille Linda. Certes, Linda n’est pas paumée comme Eva Lind, mais ce n’est pas tout rose, loin de là. Seulement l’amour entre les deux est plus évident que chez Indridason.

 

Bref, on suit ici essentiellement Linda, qui s’apprête à entrer dans la police, et dont l’une des amies d’enfance disparaît. Inquiète, elle assiste en parallèle à l’enquête de son père sur une affaire étrange et extrêmement violente. Impatiente, bouillonnante comme son père, elle ne sait pas rester les bras croisés, pour quoi que ce soit d’ailleurs. Ce roman est l’occasion de la voir apprendre à connaître son père dans le cadre de sa profession, et faire ses premiers pas à sa suite.

 

Sans concession pour ses personnages -Wallander n’est pas forcément sympathique, pas plus que sa fille-, Mankell, sobrement, emmène le lecteur à sa suite, sur fond de mensonges et de fanatisme religieux,  à travers les paysages suédois…  C’est bizarre, ça se passe en été, mais j’en ai eu froid dans le dos, quasiment tout le long ! Le passé rattrape souvent le présent, éclairant les événements, les sentiments, les caractères d’un jour tout à fait particulier.

 

En conclusion, un voyage flippant en Suède, où l’ambiance lourde pèse bien plus que le bouquin qu’on tient entre les mains, où l’on se sent oppressé comme par un jour de brouillard… et qu’on est bien content de terminer, et de se retrouver bien au chaud dans son salon, avec le livre refermé pour la dernière fois !

 

Le petit plus : et hop !Un petit arrêt en Suède, et donc une nouvelle balise pour mon Tour du Monde…

 

tour du monde

 

La femme qui pleure, de Viktor Lazlo

la femme qui pleure

 

Ida Sayag attend son procès depuis sa chambre d’hôpital psychiatrique. Elle s’essaie à dénouer les fils qui l’ont menée jusqu’à l’irréparable, déliant le long ruban des hommes de sa vie depuis la Martinique de son enfance. Il y eut d’abord son père, puis Greg, Emmanuel, John, Selim et tant d’autres, il y eut son fils Alexandre qu’elle a couvé d’un amour exclusif, et surtout Adrien, l’amant terrible, celui qui l’a manipulée et brisée. Ida ausculte minutieusement le mécanisme de la dépendance amoureuse dans laquelle elle a peu à peu sombré jusqu’à perpétrer le plus abominable des actes…

 

Voici donc le premier roman de Viktor Lazlo… Vous vous souvenez de Pleurer des rivières ? Eh bien, cette fois-ci, on peut dire que son héroïne ne peut plus faire que ça, après ce qu’elle a fait. Construit comme un journal intime, décousu, faisant des allers-retours entre le passé -son enfance, son adolescence, sa vie de femme, de mère, d’amante- et le présent -internée dans un asile-, le récit est terrible. Car la vie d’Ida est tournée toute entière vers les hommes… Jamais elle ne pense vraiment à elle, jusqu’à s’oublier complètement. Et là, quatre semaines après le drame, elle se réveille, abrutie de médicaments, à vivre des moments de désespoir et de folie, à revivre son passé et sa descente aux enfers…

 

J’étais très curieuse de lire Viktor Lazlo, dont j’ai toujours trouvé qu’elle avait une belle voix, et qu’elle était une belle femme… J’y ai trouvé une belle écriture, une histoire bien construite, mais moi, qui d’habitude pleure comme une madeleine, je suis restée l’oeil sec. Etonnant ! Alors, je me pose des questions… Je pense que j’ai besoin de digérer un peu cette lecture ; en une heure environ j’ai avalé ce court récit, je voulais savoir… Et puis, en même temps, je suis surprise de ne pas avoir ressenti grand-chose. Alors, je me dis que c’est parce que c’était trop fort, sûrement. Trop dur ! Je me suis fait une carapace, parce que, honnêtement, c’est une histoire terrible. D’ailleurs, rien que d’y repenser, j’ai le coeur qui se serre. Alors que pendant, rien. Je vous le dis, je me suis protégée. C’est dérangeant, dur, oppressant. La part sombre qui est en elle -en nous ?

 

Lisez-le, ça ne vous prendra pas beaucoup de temps ou peut-être que si, finalement, si vous ne faites pas comme moi, pour avaler la pilule plus vite, pour moins souffrir, comme lorsqu’on arrache vite le sparadrap… Mais vous n’en ressortirez pas tout à fait indemne, tout compte fait, comme moi !

 

Alors, un grand MERCI à Babelio et sa masse critique, ainsi qu’aux éditions Albin Michel, de m’avoir envoyé gracieusement ce petit -ce grand- serrement de coeur…

 

Le petit plus : Viktor Lazlo  est belge, alors j’inscris une petite croix supplémentaire à mon Tour du Monde !

 

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Lecture en cours

vertige franck thilliez

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