Alors que les guerres napoléoniennes font rage, le jeune capitaine Will Laurence fait une découverte qui va changer le cours de sa vie. Son vaisseau vient en effet de capturer une frégate française et sa cargaison : un oeuf de dragon très rare.
Les dragons sont utilisés dans les combats aériens par la plupart des nations. Mais celui que va découvrir Will n’est pas tout à fait comme les autres…
Ainsi commence l’histoire d’une amitié indéfectible entre le fabuleux dragon Téméraire et son jeune pilote. Ensemble, ils vont devoir apprendre les tactiques périlleuses de la guerre aérienne. Car la France, dirigée par un Bonaparte plus audacieux que jamais, rassemble ses propres créatures pour transporter ses troupes sur le sol britannique. Laurence et Téméraire se préparent à subir leur baptême du feu !
Voici donc une série fantasy autour des dragons que j’ai longuement hésité à acquérir… J’ai lu et apprécié Eragon de Christopher Paolini, et j’avais un peu peur d’être déçue, tant de livres traitant des dragons fleurissant sur les étals des libraires. Ce qui m’a décidé, c’est que cette série soit une uchronie de l’époque napoléonienne, et que j’adore ce genre…
Pour ceux qui ne savent pas ce qu’est une uchronie, une explication s’impose !
L’uchronie est une évocation imaginaire dans le temps. « Uchronie » est un néologisme du XIXe siècle fondé sur le modèle d’utopie, avec un « u », négatif et « chronos » (temps) : étymologiquement, le mot désigne donc un « non-temps », un temps qui n’existe pas.
En littérature, c’est un genre qui repose sur le principe de la réécriture de l’Histoire à partir de la modification d’un événement du passé. On utilise également l’expression « histoire alternative » (alternate history) ou histoire contrefactuelle. Lorsqu’elle est associée à des moyens techniques qui permettent de remonter dans le temps et donc de modifier le passé, l’uchronie est directement associée au genre de la science-fiction.
L’auteur d’une uchronie prend comme point de départ une situation historique existante et en modifie l’issue pour ensuite imaginer les différentes conséquences possibles. À partir d’un événement modifié, l’auteur crée un effet domino (terme anglo-saxon couramment utilisé : effet papillon) qui influe sur le cours de l’Histoire. Cette volonté de changer le cours de l’histoire pour imaginer ce qu’elle aurait pu être rappelle la phrase de Blaise Pascal : « Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé » (Pensées, 90).
Régis Messac, dans sa revue des Primaires donne, en 1936, de l’uchronie cette définition : Terre inconnue, située à côté ou en dehors du temps, découverte par le philosophe Renouvier, et où sont relégués, comme des vieilles lunes, les événements qui auraient pu arriver, mais ne sont pas arrivés. (note de moi : c’est joli cette définition, vous ne trouvez pas ?)
Bref, je me suis finalement plongée dans les aventures de Laurence et de Téméraire… et ne l’ai pas regretté. Servi par une écriture fluide, et finalement assez riche sans être pédante, le récit nous emmène aux côtés de Laurence, capitaine de la Navy, au sens du devoir très développé, qui devient le compagnon et donc le pilote de Téméraire, le beau dragon d’une espèce inconnue en Angleterre. Il faut savoir que les Aerial Corps, dont dépendent les dragons et leurs équipages sont assez mal vus par la population car les dragons sont plutôt mal considérés, comme des animaux nécessaires, mais des animaux tout de même ! On suit donc Laurence et Téméraire qui découvrent leur nouveau statut, se soumettent à un entraînement en vue de futurs combats… car l’Angleterre est en guerre contre la France, et son fabuleux Napoléon, génie de la guerre, mais que les anglais détestent (donc ne vous attendez pas à trop de compliments à son propos !)…
Cela va donner l’occasion de suivre des combats mémorables, où personne n’est invincible (ouf !), où les dragons transportent un vrai équipage (assez surprenant de les voir finalement comme des ancêtres de nos avions), où l’issue est incertaine…
Du point de vue des personnages, ils sont finalement assez nombreux, mais on s’y retrouve sans trop de peine, l’auteur fait de Laurence un homme bien de son époque, et de Téméraire un dragon assez particulier. Alors, certes, on assiste à pas mal de repas des dragons, à leur sieste, à tout un tas de détails qui peuvent paraître un peu répétitifs à force, mais bon, on peut se dire que le but est de visiter -de revisiter- le mythe du dragon…
J’ai lu pas mal de critiques sur d’autres blogs, et les avis divergent plutôt : soit on a aimé, soit on a détesté. De mon côté, j’ai apprécié, assez en tout cas, pour continuer la saga… même si je pense tout de même que c’est une lecture plutôt adolescente. Et alors ? Moi, ça ne me dérange pas !
Le petit plus : ce livre a remporté le Prix Crompton Crook dans la catégorie Meilleur Premier Roman en 2006 et les trois premiers tomes ont obtenu le Prix Locus 2007.
ca donne envie ca !
en plus j’aime beaucoup les récits sur l’époque napoléonienne
Une copine me les a prêté et j’en suis au tome 3. Et j’ai vraiment adoré ! Une bien belle aventure !
j’en suis aussi au tome 3, je suis juste un peu en retard dans mes chroniques !!
Une de mes belles découvertes de cet été, alors que j’étais dans une période Dragon ! J’attends, par contre, qu’ils sortent en poche du coup j’en suis toujours au tome 1.
Ils sont en poche chez France Loisirs, les 4 premiers sont sortis !
Moi j’aime bien les dragons depuis La balade de Pern alors, c’est noté !
Ah, j’ai pas lu la balade de Pern, je devrais je crois !
Ah oui, il faut absolument que tu lises ça !
J’ai été très agréablement surprise par ce premier tome au rythme assez indolent, propice à la découverte et à l’introspection. Téméraire m’a beaucoup plu, mais encore plus Laurence qui donne l’impression de ne pas être à sa place alors qu’il est exactement là où il doit être.