Edward Weyland, professeur d’anthropologie à l’université de Cayslin, semble un bel homme. Mais ce n’est pas un homme. C’est un vampire, un prédateur qui se nourrit de sang humain, issu d’une espèce rare et ancienne, presque dotée de l’immortalité. Les humains fascinent Weyland, et surtout leurs rêves, car lui ne rêve pas, même durant ses longues périodes d’hibernation. Et parce que les humains fascinent Weyland, il entreprend une étrange relation avec une psychanalyste. Une relation psychothérapeutique ? On peut en douter. Mais l’une et l’autre vont succomber à une fascination réciproque, bien proche de ressembler à de l’amour, cette autre forme de prédation.
Ce fut laborieux ! D’abord, parce que le style est sec, froid, et que je n’ai pas pu m’identifier à aucun des personnages rencontrés ni même éprouver sympathie ou empathie pour l’un d’entre eux… Et donc j’ai du me forcer pour lire ce roman annoncé comme une réécriture du mythe du vampire.
Concernant l’intrigue, on commence par approcher le fameux vampire par l’intermédiaire d’autres personnages. C’est le regard qu’ils portent sur lui qui fait tout. Et ces personnages sont au prie peu attachants car assez antipathiques, au mieux plus préoccupés d’eux-mêmes qu’autre chose. En conséquence, du côté vampirique, on reste sur sa faim…
Et puis, arrive la troisième partie, qui nous fait enfin vivre l’analyse du Dr Weyland, telle qu’alléchamment annoncée par la 4ème de couverture. Mais là, encore, c’est le regard de la psy qui nous raconte le vampire, au travers de ses notes notamment. Le récit est abrupte, vraiment j’ai du mal à me plonger totalement dans l’histoire. Finalement, dans la 4ème partie et jusqu’à la fin, l’auteur va s’attacher à ce vampire ordinaire, qu’on ne peut pas trouver sympathique (mais ce n’est pas une obligation), mais qui, à force de détachement, de hauteur, voire de dédain, devient par trop… terne. Et ce, malgré l’intérêt qu’il provoque chez les autres protagonistes…
Bref, l’auteur a pris son temps, cernant le vampire tel le prédateur qu’il est, lui. Intéressant de découvrir une telle créature du point de vue d’autres personnes, sans une once du romantisme gothique qu’on peut trouver attaché à ce mythe de façon assez systématique, pour finir par les « confidences » de celle-ci. Mais cela reste trop froid, pas de passion, pas d’excitation, même pas celle de la chasse qui prend tant d’importance dans la vie du vampire, unique de son espèce en l’occurence. Et pourtant, il raconte à plusieurs reprises sa faim irresistible, irrépressible, telle que nous, les humains, nous ne connaissons, nous ne connaîtrons jamais. Las, il ne nous la fait jamais partager, pas même lors de la scène de crime pendant l’opéra.
A force d’avoir voulu nous conter un vampire ordinaire, l’auteur ne nous embarque pas. Je me suis ennuyée. Pourtant, il y avait une belle idée à l’origine, mais trop de froideur m’a l’aissée… froide !
Néanmoins, je tiens à remercier Livraddict et Le Livre de Poche grâce à qui j’ai pu lire ce roman, moi toujours avide de découvertes et aimant lire hors des sentiers battus, ce fut une expérience intéressante.
A force voir des commentaires enjoués je me sentais comme le vilain petit canard, mais tu me rassure. Moi non plus je n’ai pas aimé ce livre, pris deux fois et lâché à chaque fois. Il faut pourtant que je le termine pour le critiquer en paix !
Ouf ! je ne suis pas seule… Je suis allée voir d’autres avis, et effectivement, pas mal de monde a aimé…
Spontanément, le sujet ne m’emballe pas et vu ta critique, je passe !
J’étais curieuse, le mythe du vampire me faisant bien « délirer », mais là… bref, tu as lu ! Au fait participeras-tu au book club sur Dracula du mois prochain, je ne sais plus ?
Hello ^^ .. j’ai aimé lire ta critique : j’ai fini ce livre dimanche ! Comme toi, je n’ai pas aimé…mais j’ai en tête d’autres raisons, ce n’est pas le point de vue des personnages qui m’a le plus chagriné..je vais écrire ma critique ce midi ou ce soir!.. Je suis tout de même contente de rejoindre ton avis, j’avais peur de me sentir seule… @ bientôt!!!
Matilda non plus n’a pas apprécié… J’irai lire ton billet avec intérêt. Merci de ta visite chez moi !
Re
Et bien voilà ! Ma critique est publiée… elle n’est pas très douce, mais elle est surtout sincère! Je me suis permise d’ajouter un lien vers ton article, étant donné que nous avons fait la même lecture =)
Il faut espérer que la prochaine lecture sera de meilleur goût ^^ !
[ Mon article, ici : http://reveries-litteraires.over-blog.fr/article-un-vampire-ordinaire-ecrit-par-suzy-mckee-charnas–43671659-comments.html#c ]
@ bientôt, et bonnes lectures!
Je suis allée voir ça, et je suis d’accord avec toi sur de nombreux points, même si ce ne sont pas ceux que j’ai dégagés de mon déplaisir, je te rejoins !
Contrairement à toi, j’ai apprécié cette lecture ! Je suis comme la plupart des femmes du bouquin, sous le charme du Dr Weyland…
Ah oui ? J’ai vraiment eu du mal… je me suis même forcée, mais rien n’y a fait ! En tout cas, comme je l’ai déjà dit, tous les goûts sont dans la nature, et heureusement, sinon la vie serait triste car uniforme ! Je vais aller voir ton blog, voir si tu en as fait un billet ! Merci de ta visite.